Je suis devant mon écran et ma page Word blanche et je n’ai pas
le moindre début d’idée de chronique. Je vais sur la page du blog et je
commence à descendre la longue liste de l’index de la musique classique et
arrivé à Stravinski et, que vois-je ? Claude n’a jamais commenter «L’oiseau de
Feu» ? Ben mince alors ! Une lacune à combler.
Une Histoire complexe où on y laisse des
plumes
Igor Stravinsky
|
«L’oiseau de feu»
Encore un morceau que j’ai étudié à l’école. Il faut dire que j’avais une
professeure qui savait intéresser les gamins à la musique classique voire contemporaine. Elle était mariée à Guy Miaille
un compositeur, organiste et pédagogue a qui je dois l’apprentissage de la
flûte à bec. C’est en jouant par cœur ses partitions d’«Entrelac» que la passion pour cet instrument ne me quittera plus. Un instrument oublié depuis le XVIIIe siècle et remis au goût du jour par lui-même
dans l’apprentissage de la musique dans les collèges.
Hormis la soprano, j’apprendrais en autodidacte le jeu sur ses petites et grandes sœurs comme l’alto, la ténor et même la sopranino. Et
entre des œuvres comme «La danse macabre» de Camille
Saint-Saëns, la «Marche de Rakoczy» (Ou «marche hongroise») de «La damnation de Faust» de Berlioz, «Jeux» de Jacques Ibert ou «Jeux d’enfants» et certaines page de «L’Arlésienne» de Georges Bizet, se glisse une œuvre plus
difficile pour des jeunes oreilles avec l’écoute de «L’oiseau de feu» d’Igor Stravinski.
Déjà
très célèbre, Stravinski reçoit une commande de Serge de Diaghilev pour écrire un ballet qui sera
dansé et joué à l'Opéra de Paris. «L’oiseau de
feu»
sera le premier grand ballet du musicien qui le
rendra aussitôt célèbre. Diaghilev renouvela par la suite
régulièrement ses commandes pour Stravinski
jusqu’en 1928 avec «Pétrouchka»
en 1911 et «Le sacre du printemps» en 1913. Il achèvera l'écriture de son œuvre le 25 juin 1910 et travaillera avec le chorégraphe
Michel Fokine pour réaliser le spectacle.
Le ballet se divise en deux tableaux qui racontent l'histoire de «L'Oiseau de feu», un conte populaire russe.
Tamara Karsavina l'oiseau de feu |
Un conte qui relate les aventures d'Ivan Tsarévitch
un des principaux héros du folklore russe, habituellement un protagoniste, souvent en lutte contre Kochtcheï, une des figures surnaturelles négatives des contes populaires.
Un jour Ivan voit un merveilleux oiseau fait d’or et de flammes, il le poursuit pour
essayer de l’attraper mais il ne réussira qu’a lui arracher une plume. Sa
poursuite l’a mené jusque dans les terres de Kochtcheï. Ce dernier veut
s’emparer de lui et le changer en pierre chose qu’il avait déjà fait
avec d’autres chevaliers mais ses filles et les treize princesses essayent de
sauver Ivan Tsarévitch. Surgit alors l’oiseau de feu qui élimine l'ensorcellement.
Le château de Kochtcheï disparaît et les jeunes filles, les
princesses et Ivan Tsarévitch délivrés s’emparent des précieuses pommes d’or de
son jardin (Qui n’a rien à voir avec le
jardin des Hespérides et des douze travaux d’Hercules). Le
chorégraphe Michel Fokine étoffera d’avantage le
récit avec un happy end ou Ivan et la Princesse se marient et sont
couronnés Tsar et Tsarine.
Ecrit pour un orchestre
symphonique de très grande dimension. Plusieurs fois le compositeur retouchera
la partition pour en extraire des suites ou en faire des arrangements, entre
autres pour violon et piano. L'introduction
garde sa fonction de résumé de l'histoire, on y trouve des le début des
sonorités graves pour instaurer un climat inquiétant. Un instrument est
attribué à chaque personnage pour marquer sa présence, Ivan par le cor, tout
comme dans les «Tableau
d’une exposition» de Moussorgsky où
se dernier est évoqué dans la promenade.
Tamara Karsavina et Michel Fokine |
Le
jour de sa création en 1910 sous la
baguette de Gabriel Pierné, le chorégraphe Michel Fokine tiendra celui d’Ivan et la danseuse
russe Tamara Karsavina dans le rôle-titre. Quand Stravinski se rend à Paris pour assister aux
dernières répétitions, il est accueilli en triomphe. Le succès de «L’oiseau de feu»
est immédiat, Claude Debussy sera le premier à
montrer son enthousiasme en allant directement le féliciter. Diaghilev ne tardera pas à commander un second ballet à Stravinski,
ce sera «Petrouchka» qui sera crée en 1911
au théâtre du Châtelet avec Pierre Monteux à la
tête de l’orchestre et le danseur Vaslav Nijinski.
La discographie : Encore une œuvre ou quand
vous tapez dans un arbre des centaines de versions tombent comme des fruits mûrs. Pas toujours le ballet intégral, mais tout au moins les nombreuses suites dérivées.
Je donnerais la priorité à celle Valery Gergiev
avec l’Orchestre du Kirov chez Philips. Ensuite, surement celle d’Antal Dorati avec l’Orchestre Symphonique de Détroit
et aussi une suite par Claudio Abbado avec l’Orchestre
Symphonique de Londres chez Deutsche Grammophon. (Mais Claude va surement venir jouer le chien dans un jeu de quilles et interférer dans
mes choix !).
- Hello Pat c'est le Toon...
- Justement, je pensais à toi, tu vas chipoter sur ma discographie ?
- Oh c'est pas mon genre ; elle est bien cette sélection... Quelques précisions. Antal Dorati a enregistré deux fois ce ballet. Tu cites la seconde mouture pour DECCA avec l'orchestre de Détroit au début du numérique en 1982. Une interprétation raffinée plus sage que celle réalisée avec le Symphonique de Londres Chez Mercury à l'aube de la stéréo (superlative) aux accents diaboliques ; deux réussites. Gergiev au kirov est un must récent bien entendu. Abbado n'a jamais enregistré le ballet intégral à ma connaissance. Son interprétation de la suite, élégante, couplée avec le trop délaissé "jeu de cartes" est excellente.
Ces disques sont difficiles à trouver hormis celui de Gergiev. Pierre Boulez avait signé d'excellents opus pour CBS dans les années 70. Dans les années 99, il a gravé un somptueux ballet avec le puissant et coloré Symphonique de Chicago réédité à prix bas...
- Justement, je pensais à toi, tu vas chipoter sur ma discographie ?
- Oh c'est pas mon genre ; elle est bien cette sélection... Quelques précisions. Antal Dorati a enregistré deux fois ce ballet. Tu cites la seconde mouture pour DECCA avec l'orchestre de Détroit au début du numérique en 1982. Une interprétation raffinée plus sage que celle réalisée avec le Symphonique de Londres Chez Mercury à l'aube de la stéréo (superlative) aux accents diaboliques ; deux réussites. Gergiev au kirov est un must récent bien entendu. Abbado n'a jamais enregistré le ballet intégral à ma connaissance. Son interprétation de la suite, élégante, couplée avec le trop délaissé "jeu de cartes" est excellente.
Ces disques sont difficiles à trouver hormis celui de Gergiev. Pierre Boulez avait signé d'excellents opus pour CBS dans les années 70. Dans les années 99, il a gravé un somptueux ballet avec le puissant et coloré Symphonique de Chicago réédité à prix bas...
«L’oiseau de feu», une œuvre lyrique et puissante
avec du caractère (Comme celle de son
compositeur), qui peut être accessible aux mélomanes peu coutumier à la
musique du XXe siècle.
Un concert en Live avec la Philharmonie de Vienne dirigée par Valery Gergiev (la partition du ballet intégral mais révisée en 1919) puis une vidéo du compositeur de 1965 montrant qu'il ne fallait pas dépasser la partition d'une double croche, sinon...!
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