Le jour de mes cinquante huit ans, je voulais faire une chronique sur l’album «Any Day Now» de 1968 où Joan Baez pour son huitième album ne fera que des reprises
de Bob Dylan, et puis non ! Ces deux-là ont tellement été proches à une
époque qu’un seul titre pouvait ressortir de leur histoire.
Diamants et Rouille, Joan Baez, Bob Dylan une
love story.
Dans
le monde du folk et du protest song, ces deux-là auront marqué leur époque
tout comme Woody Guthrie à la sienne, à la seul
différence est que le Zim avait une muse «La plus jolie des bonnes sœurs» (Dixit Dylan)
avec qui il vivra une histoire d’amour qui durera trois ans.
Les
deux folk-singers engagés pour de nombreuses causes
mais aussi engagés l'un envers l'autre. C’est au début des années 60 qu’ils
vont se rencontrer. D’un côté un garçon rebel, un chien fou adulé des foules
et son opposé ; elle est distinguée, sage et réservée. Une histoire qui prendra
fin avec un goût d’amertume dans la bouche de Joan.
10 ans plus tard elle sortira son vingtième album «Diamonds and Rust».
J’ouvre une petite parenthèse. J’ai
toujours eu une profonde admiration pour Joan Baez
alors que Bob Dylan ne m’a jamais interpellé.
Quand il était plus jeune, je n’aimais pas sa voix nasillarde et maintenant, il
n’en a plus du tout ! Mais cela n’enlève pas le talent du gars, sa meilleure
époque reste celle de l’album «Desire» en 1976. Je referme la parenthèse.
Âgés tous les deux de 79 ans, Joan Baez a pris sa retraite de la scène en 2018 et Dylan, lui, se fait plus que discret depuis son prix Nobel de littérature en 2016, le dernier album qu’il sortira
avec ses propres morceaux sera «Tempest» en 2012. Les trois qui suivront ne seront que des reprises de morceaux
popularisés par Franck Sinatra.
En 1975 Joan Baez va suivre Bob Dylan dans sa tournée «Rolling Thunder Revue» et elle
tiendra un rôle dans le film «Renaldo and Clara» le seul film réalisé par Dylan et qui n’est autre qu’une captation de concerts,
d’interviews et de séquences documentaires un peu fictif.
Joan a été fortement influencée par cette relation et dans son
album de 1975 «Diamonds and Rust», elle écrira
deux chansons dédiées à Dylan : «To Bobby»
où elle le pousse à reprendre son militantisme politique : «Do you hear the voices in the night, Bobby - They're
crying for you - See the children in the morning light, Bobby - They're dying» (Entendez-vous les voix dans la nuit, Bobby -
Ils pleurent pour vous - Voir les enfants dans la lumière du matin, Bobby
- Ils meurent). Et puis le succès planétaire «Diamonds and Rust» où elle s’adresse à lui en lui notifiant une rupture
définitive : «…We both know
what mémories can bring, they bring diamonds and rust…» (Nous savons tous les deux ce que les
souvenirs apportent, ils apportent des diamants et de la rouille). Une
chanson sur un amour passé, une chanson sereine mais implacable. Une histoire
qui rappelle les bons souvenirs (Les
Diamants) et les mauvais (La Rouille).
En 1975, Joan
Baez finissait le morceau par ces paroles : «Et
si tu veux m'offrir des diamants et de la rouille, sache que j'ai déjà payé»
et a partir de 2007, elle les
modifiera et chantera : «Et si tu veux
m'offrir des diamants et de la rouille, je prends les diamants…».
Leurs jeunesses respectives sont déjà loin derrière eux, entre nostalgie et désillusions, «Diamonds and Rust» touchent le cœur de chacun. Une chanson qui traverse le temps, le passé reste, mais le regard sur les choses change.
«Diamond and Rust» aura deux très
belles reprises, Candice Night chanteuse du
groupe Blackmore’s Night (Et épouse de l’ancien guitariste de Deep Purple)
sur l’album «Ghost
Of A
Rose» et surtout celle du groupe anglais d'Heavy Métal Judas Priest en 1977
sur l’album «Sin
After Sin».
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