Après avoir raconté l’histoire du hit «San Francisco» de Scott
McKenzie, un lecteur et ami (Merci Alain !!) m’a soumis l’idée d’un autre
hit de cette époque où nous étions encore (en corps ?) jeunes et beaux.
David McWilliams, nul n’est prophète en son pays
Il a
fait ce que l’on appel en Angleterre un one-hit wonder. David McWilliams n’aura de sa
vie qu’un seul et unique hit qui lui assurera une rente à vie, comme Patrick Hernandez et son «Born to be alive» en 1978. David McWilliams nait à Belfast
en Irlande du Nord en 1945. Sans
être un proche de l’IRA, il était partisan de la réunification de l’Irlande.
En 1967 son portrait apparaît partout
en Angleterre mais ses disques prennent la poussière dans les bacs des
disquaires. Il fit pourtant l’objet d’un fort battage publicitaire par sa firme
discographique Major Minor (Pour l’anecdote,
il sera distribué par Decca Records, la maison qui refusera de produire les Beatles alors inconnus) dans le journal New
Musical Express vantant les mérites de son premier album «Singing Songs By David McWilliams»
et de son premier single «Harlem Lady» en 1967 (Pour la petite
Histoire, «Harlem Lady» sera son second
single, le premier «God and my country» était
sorti un an plus tôt chez CBS). Malgré ça, le disque ne marchera pas, ne
passant pas sur les ondes de la BBC. Mais au même moment il passait très
souvent sur les ondes de Radio Caroline, la station pirate qui faisait de l’ombre
à la radio londonienne. Et par vengeance la BBC ignorait les artistes qui
passaient chez sa rivale. Alors David McWilliams sera-t-il condamné à l’anonymat ?
Gérard Klein en 1967 |
Le 45
tours va traverser la Manche et se retrouver sur le bureau de Gérard Klein, jeune animateur radio sur France Inter.
Après l’écoute d’«Harlem Lady» il n’est pas emballé, par curiosité, il va
mettre la face B et il va tomber en arrêt, à partir de ce moment-là il va
pratiquement passer en boucle «Days of Pearly Spencer» dans son émission «1719 sur 829» (Comprenez de 17 à 19
heures sur France Inter 1829 mètre), le succès est immédiat et le disque se
classe n°3.
A l’origine,
«Days of
Pearly Spencer» est une ballade, le producteur-arrangeur est Mike Leander l’auteur
de la partie des cordes sur «As Tears Go Buy» des Rolling
Stones et sur le disque de McWilliam il va refaire la même alchimie en y
mettant une magnifique orchestration. La voix du chanteur, au moment du
refrain et pour donner cet effet de mégaphone déformé (Qu’il n’a jamais eu !), sera enregistrée dans une
cabine téléphonique proche du studio. Le single va faire le tour de l’Europe et
sera surtout très bien reçu par les hollandais qui aussi recevaient Radio
Caroline. Le hit sortira sur son second album «David McWilliams Vol.2» qui se
vendra à un million d’exemplaires et se classera n°23 dans les charts. Il
sortira l’année suivante, un simple intéressant et à découvrir «Mr Satisfield»
couplé avec «Poverty
Street» un titre toujours d’actualité de nos jours.
David McWilliam malgré une discographie riche
de quatorze albums et autant de singles restera, malgré une forte popularité en
Allemagne, en Italie et surtout en France un artiste en marge du système. Il
fuit la lumière des grandes salles et préfère jouer devant des parterres
modestes et surtout dans les bars de son Irlande natale, il jouera pour les
mineurs britannique en grève en 1984/85. Les ventes de ses albums des années
70 vont partir en sucette suite à une gestion désastreuse, mais il n’en tiendra
pas compte et continuera à sortir des galettes à la vitesse d’une tous les un ou
deux ans jusqu’en 1981. Son dernier
album «Using
Me» sortira en 2003 soit
un an après son décès en 2002 d’une
crise cardiaque.
«Days of Pearly
Spencer» aura droit à quelques reprises, le groupe américain The Grass Roots en 1969. Avengers un groupe Néo-Zélandais,
quelques versions italiennes, deux françaises : une par Raymond
Lefèvre et son orchestre et l’autre par Frank
Alamo en 1968 traduite en
français (Ben oui ! Désolé ! Je
n’ai pas mieux en magasin !) Mais la plus connu reste celle de Marc Almond l’ancien chanteur du groupe Soft Cell en 1992.
«Days of Pearly
Spencer» qui était à l’origine d’une face B destinée à passer
inaperçue donnera la reconnaissance à David McWilliam et, à son œuvre, la postérité.
Petit copinage ! Mon ami Phil Mott ancien chanteur du groupe Naos et qui a eu sa chronique pour son album "Un petit coup d'Phil" vient de faire une très belle reprise avec ses propres paroles ! Vous pouvez l'écouter sur son lien facebook : "Lady Spencer" (Lien)
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