- Pour la
veille de Pâques et en cette semaine sainte, tu as choisi un sujet approprié
Claude, volontairement à coup sûr… Une Passion de Bach…
- Oui miss
Sonia, j'avais déjà commenté la Passion selon Saint-Matthieu, un monument du
genre dans l'interprétation baroqueuse de Gustav Leonhardt…
- En effet.
Eugen Jochum n'était pas un baroqueux à ma connaissance, un chef à l'ancienne. Ça ne sonne pas trop
germanique et sulpicien sa vision ?
- Tu ouvres
de nouveau le vieux débat Sonia : baroqueux (effectif et sonorité d'époque) vs
chanteurs d'opéra et orchestre moderne de type romantique…
- Tu vas me
répondre que tu préfères une gravure culte même si datée à la raideur d'une
interprétation baroqueuse froide comme un glaçon…
- On ne
saurait mieux le dire…
Eugen Jochum (1967) |
Je n'ai pas vraiment répondu à la question de Sonia
concernant ce disque de plus de cinquante ans de papy Jochum, grand interprète
de Bach en une époque où les baroqueux comme Nikolaus Harnoncourt ou Gustav Leonhardt
revenaient à une "authenticité" en recourant à des chanteurs
spécialistes du chant baroque, à des instruments du XVIIème et XVIIIème siècles, des chœurs à effectifs réduits, voire des solistes et choristes uniquement de sexe masculin… Plusieurs autres baroqueux, de Herreweghe à Jacobs, se sont aussi imposés depuis des décennies dans ce chef-d'œuvre.
Force est de constater que beaucoup d'enregistrements
"symphoniques" dirigés par des chefs formés à la tradition romantique
allemande ne passionnent plus guère les mélomanes par le climat massif et
compassé de leurs conceptions, des chanteurs qui vivent la passion comme un
drame wagnérien ou le requiem allemand de Brahms. La
querelle entre les modernes (qui jouent à l'ancienne) et les anciens (qui jouent "moderne") est à mon sens un débat sans intérêt pour les deux
grandes Passions de Bach qui, comme ses œuvres
pour clavier, s'adaptent à toutes les formations musicales, sous réserve, et là
est l'importance, que la spiritualité voulue par Bach prenne tout son sens, sa
quintessence…
J'avais déjà longuement abordé ce sujet dans la
chronique sur la Saint-Matthieu.
Très étudiée sur le plan conceptuel et théologique, la gravure de 1950 d'Hermann
Scherchen bouleverse alors que celle d'Otto Klemperer
avec un plateau de chanteurs inégalables ne me séduit plus vraiment. Point commun aux
deux chefs : l'étirement du temps (4H00 au lieu de 2H40) : une liturgie sacrée animée
d'une vie intense grâce à une articulation céleste malgré la sombre thématique pour
le premier ; la lenteur sulpicienne d'oratorio funeste pour le second malgré
une direction techniquement sans faille, un orchestre et un chœur de premier plan. Conclusion : il y a nécessité de bons chanteurs
et instrumentistes certes, mais Bach
exige autre chose… Furtwängler en live et à Vienne
en 1954 m'est plutôt insupportable malgré la réunion des meilleurs chanteurs disponibles à l'époque.
La lecture pesante se révèle digne d'un adagio brucknérien, donc hors sujet. Soyons respectueux néanmoins, comme disait un commentateur : "à
visiter comme un vieux château" et pour l'art des chanteurs et
la finesse de la mise en place mélodique… (Elisabeth Grümmer, Marga Höffgen, Anton Dermota
- Evangelist & arias - Dietrich Fischer-Dieskau,
Otto Edelmann).
(Youtube)
Saint-Thomas de Leipzig |
La Passion selon
Saint-Jean possède une discographie nettement moins pléthorique
que celle de la Passion Selon
Saint-Matthieu. La Saint-Jean
est antérieure d'une petite dizaine d'années à la Saint-Matthieu,
monument de l'art baroque tardif bénéficiant d'une décennie d'expérience
supplémentaire du Cantor dans la variété de ses compositions et la qualité des
textes retenus. Une œuvre de trois heures en moyenne qui comporte 80 chorals,
airs et récitatifs, et côté effectif : un orchestre similaire mais plus étoffé
(Bach le visionnaire ne cessait d'exiger
plus d'instrumentistes et de chanteurs), un double chœur, une maîtrise de
garçons. Le contrepoint et la polyphonie employés en 1736 montrent un Bach
au sommet de son art. D'où l'intérêt pour un nombre imposant de maestros de se mesurer
à la grande richesse (difficulté) de l'ouvrage.
C'est ainsi que des grands chefs historiques déjà
cités, Otto Klemperer, Hermann Scherchen, Furtwängler
ou encore Herbert von Karajan n'ont
laissé aucune trace discographique si tant est qu'ils aient interprété
la Passion selon Saint-Jean en concert ; sinon il y aurait des éditions de live pirates chez les petits labels…
Exception, des grands spécialistes "à l'ancienne avec effectif moderne"
de Bach de l'après-guerre comme Karl Richter ou Karl
Münchinger et un chef plus généraliste… Eugen
Jochum…
Eugen Jochum n'est
pas un nouveau venu dans le blog. Voici un homme formé à la grande tradition de
la musique allemande (1902-1987). Sa
particularité : l'étendue stupéfiante de son répertoire, de Bach à la musique contemporaine, et
d'énumérer : la vivacité empreinte d'humour de son cycle des Symphonies Londoniennes
de Haydn, le romantisme avec Beethoven, Brahms
et l'un des deux premiers enregistrements intégraux des symphonies de Bruckner (années 60-70 en compétition avec
Bernard Haitink) – un second plus
tardif à Dresde – et le XXème siècle : Un chant de la terre de Mahler marquant, Hindemith
(Clic)
ou encore Orff (Clic) dont la gravure pour DG des populaires Carmina Burana reste
indétrônable depuis plus de cinquante ans… Voir la biographie dans le papier Hindemith.
Dans les années 60-70, le chef, catholique fervent et
même traditionaliste, va confier au disque pour Philips les quatre grandes œuvres religieuses majeures de Bach : les deux Passions, l'Oratorio de
Noël et la Messe en si. Le seul maestro célèbre de sa
génération à avoir relevé le défi.
Les deux passions sont enregistrées avec le Concertgebouw d'Amsterdam, la Messe en si
et l'Oratorio de
Noël avec l'orchestre de la
Radiodiffusion Bavaroise fondé par Jochum
en 1949.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Bach est
nommé Cantor de l'Eglise
luthérienne Saint-Thomas de Leipzig en mai 1723. Le poste est prestigieux, pas destiné "pour les
médiocres" dit-on. Johann Kuhnau
qui l'occupait est mort en 1722, Telemann et Graupner,
deux musiciens en vue, ont décliné la charge, quatorze clauses du contrat
sous-entendent notamment d'avoir une grande culture théologique, ce qui est le cas de Bach. C'est dans cette dernière longue
période de sa vie - Bach mourra à Leipzig en 1750 - que le compositeur offrira le
meilleur de lui-même et dès 1723 composera cette Passion selon Saint-Jean.
A-t-il composé un oratorio pour chacune des passions présentes dans les quatre
Évangiles ? Oui pour St-Matthieu,
la plus élaborée et majestueuse. Pour celle de l'Évangile de St-Marc, il existe des fragments de
manuscrits disparates datés de 1731,
des copies. Une armée de musicologues proposent des compilations de l'existant
agrémentées d'ajouts empruntés aux cantates, l'ouvrage reposant lui-même sur le
recours à la parodie (usage de partitions existantes) ; bref, une curiosité composite d'authenticité incertaine. Et pour St-Luc,
il n'existe rien à notre connaissance… Une grande partie des œuvres de Bach a disparu, sa musique étant passée de
mode à l'âge classique jusqu'à sa redécouverte par Mendelssohn.
Le site Wikipédia propose pour ceux qui voudraient accéder à moult détails un article très riche. Rappelons que la tradition de mettre en scène pour un public majoritairement illettré la Passion du Christ remonte au Moyen-Âge, des spectacles théâtraux parfois imposants et avec l'assentiment de l'Eglise. La Renaissance confine ces représentations dans les églises sous un contrôle théologique plus strict de l'épiscopat ! Le chant remplace la prosodie. Les passions sont les héritières des Mystères anciens… À l'époque baroque, le genre est à la mode tout comme un grand nombre d'oratorios sur des sujets bibliques (Haendel et son Messie pour prendre un exemple archi-connu). De nos jours, les évangiles relatant la passion sont au centre de la liturgie catholique de la Semaine Sainte ; lors de la messe du jour des Rameaux (en alternance sur un cycle de trois ans : Matthieu / Marc /Luc) et le soir du Vendredi saint : celle de Saint-Jean. Hormis le prêtre qui tient le rôle du Christ, des laïcs assurent les autres rôles dont celui long et difficile du récitant.
Bach fait
partie des compositeurs du baroque tardif qui synthétiseront les modes d’écriture du temps :
la conjugaison entre l'austérité de la passion d'un Schütz limitée aux voix
seules (conjonction entre le style grégorien et le plain-chant) et le style
lyrique vocal et instrumental italien propre à l'opéra ; oui opéra même si le dogme
luthérien impose de composer un drame sacré pour les offices et non un
divertissement tel que l'a inventé Monteverdi vers 1600 destiné au concert. La
première passion de ce type est attribuée à Johann Sebastiani et date de 1663.
Bach utilise pour le livret le texte de la Passion de l'évangile dans la traduction de Luther et diverses autres sources puisées dans les textes sacrés de la Réforme. La partition alterne : les récitatifs, les airs et les chœurs. Les récitatifs recourent au Sprechgesang, une forme de déclamation mi parlé mi entonné qui prendra son nom définitif avec Schoenberg. Il s'agit d'une psalmodie à la lettre du texte évangélique. Un chanteur joue le rôle du Christ face au récitant et autres personnages interprétés soit par un ou plusieurs chanteurs ou par le chœur au complet quand la foule intervient. Les airs, tout comme les chœurs, très lyriques sont réservés à un chanteur solo parfois soutenu par le chœur. Chœurs et airs assurent des commentaires : émoi du croyant, hymne au sacrifice, etc. Entre les deux parties, le célébrant prêchait un sermon.
N'allons pas plus loin, j'ai rédigé un tableau indiquant le
minutage des différentes pièces de l'œuvre, la thématique de chaque air ou
chœur et l'effectif mis en jeu et, pour les récitatifs, une colonne précise les
événements qui constituent le récit de la passion.
Nota : il existe plusieurs versions de cet oratorio
datant de diverses époques entre 1724
et 1739. Le manuscrit originel est
perdu. Des corrections dues à des améliorations ou des récriminations des
autorités religieuses émaillent les copies… Il y a de nos jours consensus sur
l'édition du tableau. Parfois, les interprètes apportent des fantaisies… Ce que
j'en dis…
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Les enregistrements anciens de la Passion selon
Saint-Jean ne sont guère nombreux par rapport à ceux de la passion selon
Saint-Mathieu enregistrée dès 1941 par Günther Ramin,
modèle de conviction mais la technique de l'époque trahit la beauté sonore.
Si l'enregistrement d'Eugen
Jochum en 1965 de la passion selon
Saint-Mathieu se révèle passionnante, elle côtoie maintes
concurrentes dans les années 60-70. Voir plus haut. Deux intérêts : une
distribution qui est celle que l'on retrouve ce jour, le Concertgebouw
d'Amsterdam, un orchestre d'exception. Le chef dirige sans
lenteur extatique en laissant Bach
s'exprimer et non l'inverse. Des qualités que l'on retrouve dans ce coffret
gravée deux ans plus tard. 2H10, c'est une durée normale, sans emphase. Qui
sont les chanteurs :
Ernst Haefliger
(1919-2007) : Le récitant. Un
habitué du rôle de l'évangéliste qu'il
chanta pendant quarante ans notamment avec Günther Ramin,
pionnier des Passions sur disque.
Walter Berry :
(1929-2000) : Jésus. Baryton
autrichien, très apprécié dans tous les répertoires, notamment dans les
oratorios et messes dirigés par Karajan.
Certes à l'époque, Dietrich Fischer-Dieskau
s'imposait comme LE Christ grâce à
sa voix chaude et humaine et son timbre de prophète ; on ne peut pas tout
avoir. Nota : Ernst Haefliger nous fait
partager le drame avec passion (sans jeu de mot), une voix expressive et
articulée, un récit épique. Walter Berry n'a sans doute pas la noblesse divine
de Fischer-Dieskau, il n'en est pas moins très
humain.
Marga Höffgen
(1921-1995) ; la contralto allemande s'imposait à l'époque dans les arias et
opéras baroques, période où Alfred Deller
réinventaient la voix d'alto proche de celles des adolescents de l'âge baroque (comme chez Harnoncourt) qui fera école chez des
chanteurs travaillant de manière crédible cette tessiture. (Philippe Jaroussky, René
Jacobs qui poursuivra sa carrière comme chef baroqueux).
Agnes Giebel
(1921-2017) : une soprano néerlandaise célèbre pour sa participation au chant
baroque et en particulier pour cette gravure avec Jochum.
Une voix cristalline sans ornementation chère au chant lyrique, un seul
air hélas pour elle, mais quelle alacrité dans la ligne de chant ! (N°35).
Alexander Young
(1920-2000) et Franz Crass (1928-2012) : Le
ténor britannique et la basse allemande, venus du monde de l'opéra, complètent la
distribution. Franz Crass tient les rôles
de Pierre et de Pilate dans les récitatifs.
L'orchestration : 2 fûtes, 2 hautbois et 2 hautbois
d'amour, 2 violes d'amour, une viole de gambe et un luth (air N°19). La basse
continue comporte : 1 violoncelle, 1 contrebasse, 1 basson, clavecin et un orgue
– Jochum supprime l'usage de la pédale pour faire sonner le grand orgue
d'Amsterdam de manière baroque – 1 ensemble de cordes. Un effectif imposant mais
raisonnable, un chœur d'environ une cinquantaine de chanteurs.
Impossible et rébarbatif de commenter une œuvre d'une
telle complexité. Comme souvent, Bach
a construit sa Passion en utilisant la
numérologie pour architecturer le labyrinthe esthétique de sa partition.
L'introduction à elle seule résume ses intentions de nous faire vivre tragédie
et espoir. Les cordes scandées, simulant un halètement et une oppression
angoissées, exposent le drame. L'entrée du chœur est un cri d'effroi mais aussi un
appel à la miséricorde.
J'ai ajouté la vidéo You Tube reproduisant la version
d'Harnoncourt pour Teldec en 1965.
Une révolution à l'époque qui faisait rugir les intégristes. On écoutera l'air
"Es ist
vollbracht ! " chanté par Christian Immler,
un soliste de treize ans du Tölzer
Knabenchor, (N°30 – 01:17:38) ; après, vous interdirez à vos gosses de
chanter J. Autre expérience de voix angélique
: Helmut Wittek, du même chœur dans l'unique
air pour soprano (N°35 - 1-29-30).
4 tableaux de Jacopo
Robusti dit le Tintoret (1519-1594)
illustrent ce chapitre.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
(Texte intégral)
Première partie
|
Repères dans le récit de l'évangile
|
|
[00:00]
|
1. Chœur
- Seigneur,
notre souverain
|
|
[10:20]
|
2a. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Arrivée de Jésus et ses disciples au jardin de
Gethsémani,
|
2b. Chœur - Jésus de Nazareth
|
||
2c. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Arrivée de Judas et des pharisiens et de la foule armée qui
cherchent Jésus.
|
|
2d. Chœur - Jésus de Nazareth
|
||
2e. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Dénonciation par Judas.
Arrestation volontaire de Jésus.
|
|
[13:25]
|
3. Choral - Ô grand amour, ô amour sans aucune mesure
|
|
[14:35]
|
4. Récitatif
(Ténor, Basse)
|
Simon-Pierre coupe l'oreille d'un homme / "qui
combat par l'épée…"
|
[16:07]
|
5. Choral - Que ta volonté soit faite, Seigneur Dieu
|
|
[17:08]
|
6. Récitatif
(Ténor)
|
Présentation à Caïphe, le grand prêtre, qui veut la
mort de Jésus…
|
[17:51]
|
5. Aria (Alto) - Pour me délier des liens de mes péchés
|
|
[23:52]
|
8. Récitatif
(Ténor)
|
Simon-Pierre et un autre disciple (Jean ?)
accompagnent Jésus.
|
[24:01]
|
9. Aria (Soprano) - Je te suis pareillement
|
|
[27:40]
|
10. Récitatif
(Ténor 1, Soprano, Basse 1 et 2, Ténor 2)
|
Dialogue : Jésus justifie son rôle face au
grand-prêtre mais reçoit une gifle…
|
[31:18]
|
11. Choral - Qui t'as ainsi frappé ?
|
|
[33:37]
|
12a. Récitatif (Ténor)
|
Ligoté, Jésus est envoyé à Caïphe.
|
[33:58]
|
12b. Chœur - N'es-tu pas
l'un de ses disciples ?
|
Simon-Pierre, interrogé par la foule, renie trois fois Jésus,
et…
|
[34:22]
|
12c. Récitatif (Ténor 1, Basse, Ténor 2)
|
Un coq chante comme l'avait prophétisé
Jésus.
|
[35:57]
|
13. Aria (Ténor) - Ah, mon esprit, où vas-tu enfin aller ?
|
|
[39:12]
|
14. Choral - Pierre ne se souvient pas et renie son
Dieu
|
Vidéo 1 : Eugen Jochum ; Vidéo 2 : version Harnoncourt 1 de 1965
Deuxième partie
|
Repères
dans le récit de l'évangile
|
|
[41:10]
|
15. Choral - Le Christ, qui nous rend bienheureux…
|
|
[42:12]
|
16a. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Jésus est présenté à Ponce Pilate interrogatif sur
le délit de Jésus.
|
[42:55]
|
16b. Chœur
- Si celui-ci
n'était pas un malfaiteur…
|
|
[43:52]
|
16c. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Pilate "Emmenez-le donc et jugez-le selon vos
lois !"
|
[44:07]
|
16d. Chœur
- Nous ne
pouvons le mettre à mort.
|
|
[44:43]
|
16e. Récitatif (Ténor, Basse1, Basse 2)
|
Jésus répond à Pilate
"Mon royaume n'est pas de ce monde"
|
[47:07]
|
17. Choral - Ah, grand roi, grand pour tous les temps,
|
|
[49:51]
|
18a. Récitatif (Ténor, Basse 1, Basse 2)
|
Jésus répond "je suis roi" à Pilate !!
Pilate non convaincu propose de relâcher
le roi des Juifs.
Pilate fit alors flageller Jésus et non le
meurtrier Barabas.
|
[51:33]
|
18b. Chœur
- Pas
celui-ci, mais Barrabas !
|
|
[51:45]
|
18c. Récitatif (Ténor)
|
|
[52:13]
|
19. Arioso (Basse) - Contemple, mon âme
|
Théorbe
|
[54:46]
|
20. Aria (Ténor) - Considère son dos teinté de sang
|
|
[1:03:07]
|
21a. Récitatif (Ténor)
|
Les soldats lui tressèrent une couronne d'épines,
et lui mirent un manteau pourpre… |
[1:03:27]
|
21b. Chœur
- Sois salué,
bien-aimé roi des Juifs !
|
|
[1:03:58]
|
21c. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Ils le giflaient : Pilate le remis aux Pharisiens
|
[1:05:05]
|
21d. Chœur
- Crucifié,
crucifie-le !
|
|
[1:06:03]
|
21e. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Pilate : "Emportez-le et crucifiez-le
(vous-mêmes),
car je ne trouve aucune faute en lui…
|
[1:06:24]
|
21f. Chœur
- Nous avons
une loi… Il doit mourir
|
|
[1:07:41]
|
21g. Récitatif (Ténor, Basse 1, Basse 2)
|
Pilate cherche à sauver Jésus en le faisant abjurer
comme "Roi des juifs"
|
[1:09:28]
|
22. Choral - De ta captivité, fils de Dieu,
|
|
[1:10:21]
|
23a. Récitatif (Ténor)
|
Mais la foule autour des pharisiens criait :
|
[1:10:24]
|
23b. Chœur
- Sinon tu
n'es pas l'ami de César
|
|
[1:11:37]
|
23c. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Pilate tente en vain de ne pas obéir à la foule en
crucifiant un innocent…
|
[1:12:27]
|
23d. Chœur
- Assez avec
lui, crucifie-le !
|
|
[1:13:25]
|
23e. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Pilate demande une dernière fois à la foule :
"Dois-je crucifier votre roi ?"
|
[1:13:42]
|
23f. Chœur
- Nous
n'avons pas de roi, hors César
|
|
[1:13:54]
|
23g. Récitatif (Ténor)
|
Alors il le livra pour qu'il soit crucifié.
|
[1:15:02]
|
24. Aria (Basse-Chœur) - Hâtez-vous,
âmes persécutées
|
|
[1:19:27]
|
25a. Récitatif (Ténor)
|
Là, ils le crucifièrent entre deux larrons.
|
[1:20:38]
|
25b. Chœur
- N'écris pas: roi des Juifs
|
|
[1:21:11]
|
25c. Récitatif (Ténor, Basse)
|
Pilate répondit: "Ce que j'ai écrit, je l'ai
écrit"
|
[1:21:35]
|
26. Choral - Dans le fond de mon cœur
|
|
[1:23:00]
|
27a. Récitatif (Ténor)
|
Après la crucifixion, les soldats se partagent les
vêtements de Jésus.
|
[1:23:35]
|
27b. Chœur - Ne la déchirons pas,
|
(La tunique a été épargnée et jouée aux dés)
|
[1:25:06]
|
27c. Récitatif (Ténor, Basse)
|
"Ainsi s'accomplissait l'Écriture"
|
[1:27:25]
|
28. Choral - Il prit bien soin de tout
|
|
[1:28:56]
|
29. Récitatif
(Ténor, Basse)
|
Et dès cette heure le
disciple (Jean ?) prit Marie chez lui.
|
[1:30:44]
|
30. Aria (Alto) - Tout
est accompli.
|
|
[1:38:02]
|
31. Récitatif
(Ténor)
|
Jésus incline la tête et
meurt.
|
[1:38:34]
|
32. Aria (Basse) et Chœur - Mon cher Sauveur
|
Pour le chœur : "Jésus, toi qui étais mort,
tu vis maintenant sans fin"…
|
[1:43:17]
|
33. Récitatif (Ténor)
|
Le rideau du Temple se
déchira, la terre trembla
|
[1:43:59]
|
34. Arioso (Ténor) - Mon cœur…
|
|
[1:44:52]
|
35. Aria (Soprano) - Fonds, mon cœur
|
|
[1:51:26]
|
36. Récitatif (Ténor)
|
Les soldats percent le
flanc de Jésus et lui brisent les jambes
|
[1:53:36]
|
37. Choral - Oh, aide-nous, Christ, fils de Dieu
|
|
[1:54:58]
|
38. Récitatif
(Ténor)
|
Joseph d'Arimathie
emporte le corps et le dépose au tombeau.
|
[1:57:19]
|
39. Chœur - Reposez en paix, saints ossements
|
|
[2:06:10]
|
40. Choral - Ah, Seigneur, laisse tes chers angelots…
|
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Il est illusoire à mon sens, même si des écoutes
comparatives ont lieu dans les équipes de presse spécialisée ou les chaînes de
radio, d'établir un classement qualitatif objectif des enregistrements
disponibles. Néanmoins, on ne peut nier qu'un podium de belles versions se
détache de la pléthore de gravures. En dehors de celle Jochum,
pour les interprétations sur instruments modernes, on pensera à Karl Richter.
J'ai découvert l'ouvrage avec une captation réalisée
par EMI en 1962. Peu connu, Karl Forster
(1904-1963) était chef des chœurs de la Cathédrale
Saint-Edwige de Berlin. Son point fort est la distribution qui
réunit Fritz Wunderlich en récitant
et surtout pour la première fois Dietrich
Fischer-Dieskau dans le rôle de Jésus. Elisabeth
Grümmer (1911-1986) et Christa Ludwig
(née en 1928) une soprano et une alto aux timbres sublimes. Un plateau de
chanteurs impossible à réunir de nos jours. Un disque culte, non sans points
faibles, notamment l'orchestre symphonique
de Berlin (?) manquant de couleurs et parfois fouillis. Réédité
en CD, (Warner – 5/6). Pour les fans …
Si la mort est au centre de la Passion,
l'interprétation se doit d'être vivante et transportée. Parmi toutes les
versions baroqueuses, j'en conseille deux : la seconde de Nikolaus
Harnoncourt de 1993
moins expérimentale (l'introduction tire les larmes, quelle articulation tant
dans la ligne de chant que pour le phrasé de l'orchestre !!! et à la prise de son plus claire
que celle de 1965, mais curieusement
quasiment disparue du catalogue.) Et, celle parfaite en tout point de René Jacobs pour Hamonia Mundi (6/6 pour chacune).
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
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