jeudi 26 avril 2018

YESTERDAY'S CHILDREN (1970)

     Nous allons encore une fois parler  ici d'un obscur combo à cheval sur les sixties et les seventies, encore un qui n'aura sorti qu'un unique album, et qui n'aura pas marché du tout mais se voit près de 50 ans plus tard affublé du qualificatif de disque culte...
A vrai dire il n'y a que très peu d'infos disponibles sur le web sur ce groupe,  et les rares que j'ai trouvés - sur une sorte de cousins américains du Deblocnot - se trompent, faisant la confusion avec un autre groupe du même nom encore plus obscur qui n'aura sorti qu'un seul single en 1966 et dont plusieurs membres dont le guitariste feront ensuite partie d'un groupe (un peu) plus connu : Vallalha.

     Mais revenons aux Yesterday's Children qui nous préoccupent, ils se forment en 1966 dans une petite ville du Connecticut, près de New Haven  autour des frangins Croce, Denis (chant) et Richard (guitare rythmique), avec Reggie Wright (lead guitare), Ralph Muscatelli (drums) et Chuck Maher (basse). 
A ses débuts le groupe joue un rock garage agressif  avec des relents du psyché de l'époque dans ses compos. Ils publient cette même année leur premier single "To Be or not to Be" sur Parrot Records qui fait un petit succès régional (si vous avez le 45 tours  vous êtes riches, c'est l'un des plus recherchés par les collectionneurs) (ça ressemble un peu à du Yardbirds ou au "Paint it Black" des Stones, à écouter en fin d'article). De 1966 à 1969, le groupe sort deux autres singles puis enregistre l'album présent  pour Mat City Records. De psyché/ garage le son du groupe a évolué et s'est durci, en faisant un des pionniers du heavy ; un peu trop en avance peut être d'ailleurs, car les ventes ne suivent pas, et le groupe se sépare peu de temps après et le LP tombe dans l'oubli.
Un oubli dont il sort en 1995 avec la présence de plusieurs titres sur la compilation "History of garage band in Connecticut",  et en 2004 le label italien Akarma, bien connu des amateurs de raretés des  seventies le réédite et le  fait accéder à la reconnaissance.

     Avant d'en venir à la musique un mot sur la jaquette, signée de l'illustrateur Michael Kanarek, une oeuvre d'art comme il en fleurissait à l'époque sur les pochettes de disques. Kanarek qui signa aussi notamment celles de Silver Concention ("Mad House"), de la compil blues "Roots of rock", il dessinera également des unes de la revue SF "Heavy metal".
"Paranoia" nous plonge d'entrée dans un bon vieux heavy  aux riffs plombés,  coïncidence, cela sort quasi en même temps que le "Paranoid" des anglais de Black Sabbath. " Sad Born Loser" est un des sommets du disque  avec un Denis Croce qui s'époumone tel un Robert Plant (j'ai lu aussi qu'on le comparait aussi parfois à Bon Scott). Sur 'What og I?" les influences psyché sont indéniables, ce pourrait être un titre de Savage Resurrection avec une touche bluesy et des chœurs ; un très beau morceau. Retour au proto hard-rock  avec  "She's Easy" avec un Reggie Wright  qui écrase sa pédale fuzz, avec étonnamment un passage calme (de courte durée) en plein milieu de ce déluge tellurique. Le final est même un peu bordélique. "Sailing" est un classic heavy  alors que "Providence Bummer" lorgne vers un  boogie  speedé à la Canned Heat, fait même un peu penser au "Dust my broom" version Elmore James ou à du Hound Dog Taylor. "Evil Woman" est la seule reprise, un titre écrit par Larry Weiss, enregistré la première fois par l'anglais Guy Darell en 1967, et qui sera repris plus tard par Spooky Thooth ou Canned Heat;  du heavy blues à la Cactus avec Croce qui s'écorche encore les cordes vocales. On termine avec "Hunter's Moon" qui donne dans l'acid blues à la Grateful Dead.

     Un bon disque à ranger aux cotés des Toad, Granicus, Leaf Hound, Sir Lord Baltimore, Highway Robbery et compagnie. Dans la catégorie pionniers du hard rock qui n'ont pas eu la reconnaissance .

ROCKIN-JL



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