mardi 6 février 2018

GILLON, MANARA, : la BD interdite au moins de 18 ans - par Pat Slade



Dans les années 70-80, la bande dessinée  prendra de l’assurance et s’ouvrira à une liberté que jamais elle n’avait osé atteindre ou même frôler.






Paul Gillon le survivant





Les auteurs de Bande dessinée, toutes époques confondues, ont toujours mis un zeste d’érotisme dans leurs dessins, que ce soit Wallace Wood, Harvey Kurtzman, Robert Crumb ou Don Martin au États-Unis dans les années 60-70. Il faudra voir apparaître de la pornographie avec les dessinateurs italiens comme les frères Buzzelli avec «Sam Bot» le héros binoclard et maigrichon mais orné d’un attribut impressionnant. Tanino Liberatore et son androïde fabriqué à partir de pièces de photocopieur «RanXérox» et Guido Crepax et son personnage inspiré de Louise Brooks, «Valentina». Des revues comme «Mormoil», «Hara-Kiri», «Charlie Hebdo», «Antirouille», «Fluide Glacial» et «L’Echo des Savanes»  ouvriront la voie en France. Mais deux auteurs vont faire parler d’eux par les histoires qu’ils ont créées.

Paul Gillon
En France, Paul Gillon reste la référence dans le domaine de la BD dite réaliste. Né en 1926, il collaborera pour plusieurs journaux et magazines, de France Soir à Pif Gadget. Il travaillera avec Jean-Claude Forest le dessinateur de «Barbarella» à une série de science fiction «Les Naufragés du Temps», mais en 1985 pour «L’Echo des Savanes», il va créer «La Survivante» avec le personnage d’Aude Albrespy journaliste à R.T.L qui, par un concours de circonstance dans un monde futuriste, échappera à une apocalypse nucléaire et se retrouvera seule sur le continent européen. Dans un Paris post-apocalyptique contrôlé par des robots, elle s’installera à l’hôtel Crillon. Un cyber majordome du nom d’Ulysse lui servira «D’Homme» à tout faire. Elle ira jusqu'à avoir une aventure avec lui. Mais je ne vais pas spoiler l’histoire pour ceux qui ne la connaîtraient pas. 


Paul Gillon dessinera trois autres albums sur Aude Albrespy «L’Héritier», «La revanche», «L’Ultimatum». Quatre albums passionnants qui ont été réédités dans une intégrale en 2008 dans la collection Drugstore. Une histoire qui flirte entre un érotico-porno qui pourrait déranger certains (Comment peut-on appeler une relation entre une femme et un androïde ? L’androïphilie ?? Je n’ai rien trouvé dans la liste des paraphilies). 
Paul Gillon décédé en 2011 possède beaucoup d’albums à son actif, mais «La Survivante» est celui qui laissera une trace dans sa carrière.




Manara a eu le Déclic





Milo Manara
Direction la botte italienne et Milo Manara. Rien qu’en entendant son nom, ses dessins viennent tout de suite à l’esprit, ses nymphettes très peu vêtues avec les yeux en amandes et le cheveu en bataille comme si le vent soufflait en permanence. Manara se fera connaître en France dès 1976 dans «Charlie Mensuel» et huit ans plus tard, il dessinera la série culte «Le Déclic». Le premier tome «Une femme sous influence» sera censuré partiellement par les éditions Albin Michel. «Le Déclic», l’histoire d’une très belle bourgeoise prude et coincée, détient une invention qui guérirait de l’impuissance. L’objet sera volé et la femme enlevée. Quand elle sera retrouvée, cette dernière sera devenue une insatiable nymphomane. Hommes, femmes animaux et même homme d’église rien ne sera épargné par cet inassouvissable obsédée. Mais comme pour «La Survivante», je ne gâcherai pas l’intrigue d’une histoire qui comptera 4 tomes. Une adaptation pour le cinéma sortira en 1985.

Manara restera dans le style érotique avec les albums suivants comme «Le parfum de l’invisible», «Vénus et Salomé» et il fera aussi une adaptation du Kama Soutra. Il collaborera avec Federico Fellini, Hugo Pratt, Wilbur Smith et Alejandro Jodorowsky en autres. Il reste une référence dans le domaine de la bande dessinés érotique italienne.

Que ce soit Paul Gillon ou Milo Manara, ces dessinateurs resteront les maîtres dans le domaine de la bande dessinée érotique.
Ne voulant pas avoir les foudres de la censure à mes trousses, les dessins de Manara ne seront pas tirés de l’album «Le Déclic».

«La Survivante», «Le Déclic» deux albums que les passionnés de bande dessiné possèdent dans leurs bibliothèque.  





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