Précaution
liminaire : comme aurait pu écrire Flaubert
en paraphrasant son Mme Bovary "Jamais Yuja
Wang n'avait été aussi belle face à
son piano" !! La faute à la plastique avantageuse de la jeune pianiste chinoise
qui, addicte d'une pléthore de robes sexy, arbore ici une robe translucide avec un dos
nu de maillot de bain et la partie jupe fendue jusqu'à la limite décente,
montrant ainsi des jambes de rêve bien musclées.
Je
conseille donc aux mélomanes de se concentrer sur la virtuosité vertigineuse de
la pianiste, sur ses mains qui voltigent et survoltent le clavier. Oui, c'est
difficile, j'ai vu et entendu la jeune femme interpréter le concerto Jeunehomme
de Mozart au TCE dans une robe de princesse
et j'ai préféré fermer les yeux pour ne pas échapper à la magie de Mozart au bénéfice de… enfin vous voyez.
Et puis Mme Toon aurait pu en prendre ombrage. Hélas, on ne se refait pas 😃. Lors de ce
concert, l'infatigable artiste avait proposé 3 bis. Ici à la fin d'un récital du
14 mai 2016, au Carnegie Hall de New-York, elle en offre cinq à son public, dont l'incontournable et facétieuse transcription
jazzy de la marche
Turque de la sonate N° 11 de Mozart.
Ce
qui surprend dans le comportement de la pianiste reste l'expression à la fois
intensément concentrée et intérieurement joyeuse de son visage. Pour Yuja Wang, jouer une œuvre relève du
bonheur, du plaisir absolu. Ô bien sûr, des critiques ont tenté de torpiller cette
jeune surdouée qui a priori semble privilégier une virtuosité hors du commun
par rapport au sens profond d'une œuvre. Son interprétation reposant, elle, sur
une émotion instinctive et franche, parfois très différente des approches
intellectualisées (à bon escient) de ses grands aînées, de Arrau
à Brendel et tant d'autres… Yuja ignore l'académisme, fait des jaloux,
c'est indéniable. Eh bien moi, tant pis si je passe pour un incompétent en
terme de jugement artistique, mais j'adore ce jeu athlétique et à fleur de
peau. Écrire dans un mensuel spécialisé que "Yuja
Wang n'est pas Samson François dans les concertos de Ravel"
a-t-il un sens pertinent ? Non ! La musique vit et évolue à chaque génération.
Donc, suivez mon exemple messieurs les grincheux : ayez les deux gravures voire
plus (Dûchable)… Horowitz aussi adorait le star-système, mais
de manière capricieuse et avec un sourire avare !
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Petite
présentation succinctes des cinq morceaux :
Marguerite au rouet |
2 -
Une transcription de Sgambati
(Clic) de la danse
des esprits bienhereux de l'Orfée de Gluck.
Ô, c'est archi connu : une mélodie diaphane mettant en scène le rayonnement des âmes d'un enfer mythologique (côté paradis). Yuja Wang
sait insuffler le mystère languide de ce morceau.
3 –
Carmen
de Bizet revue par Horowitz
: des variations rythmées et picaresques d'une difficulté technique affirmée,
ce qui ne gêne en rien la pianiste qui brosse le portrait fougueux de notre
bohémienne nationale, un rien craquante et allumée (normale pour une cigarière 😊). Féérique !
4 –
Une transcription de la marche turque de Mozart écrite par les pianistes Arcadi Volodos et Fazil
Say, les deux hommes montrant leur intérêt pour la fantaisie,
l'humour et même le jazz. Dommage que le public croit bon d'applaudir pendant
le morceau. Je le comprends, pour moi, jouer un tel déferlement de notes fait
penser à un jeu à quatre mains et reste un mystère absolu quant à sa possibilité
technique (foi de pianiste raté). Déjanté et un rien démonstratif, mais
tellement amusant et bluffant.
5 –
Pas de transcription insolite pour conclure, mais une interprétation toute en
élégance d'une valse
de Chopin. Vingt minutes de bis, ça frise le
Guiness des records !
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Tout a fait d'accord sur Yuga Wang. Contrairement à Lang Lang qui a cédé au bling bling de la grande presse, elle a su rester naturelle et proche des grands romantiques. Ses interprétations des transcriptions Schubert-Lizst sont fabuleuses. Pour Gluck-Sgambatti, je recommande Nelson Frère.
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