lundi 27 février 2017

BRIAN MAY BACK TO THE LIGHT (1992) par Pat Slade







Brian May la résurrection 






Tout commence un soir de 1993, le 29 novembre pour être plus précis. Arrivé sur le parking du Zenith de Paris pour assister au concert de Brian May, sur place, personne, pas un chat, pas âme qui vive. Après avoir eu des renseignements auprès d’autres égarés comme moi, le concert a été déplacé à l’Elysée Montmartre, la vente des billets ayant été moindre que prévue… Débute alors une course effrénée dans Paris pour rejoindre la petite salle de presque 1400 places, quand même. 


Brian May n’est plus à présenter. Le guitariste de Queen qui écrira «We Will Rock You» et «The Show Must Go On» avec sa Red Spécial va continuer en solo après la mort de Freddy Mercury et la plus ou moins nette dissolution du groupe de sa majesté. Un divorce, le décès de son père et la mort de Freddy Mercury vont le plonger dans une profonde dépression dont il a du mal à se remettre, il  pensera même un temps au suicide. Sa rencontre avec l’actrice Anita Dobson va tout remettre en question. 

Depuis 1980, pendant les sessions de «Flash Gordon» et en 1982 pour celle de «Hot Space», il avait déjà enregistré une série de démos qu’il jugera inadaptés pour Queen. Ce sera dans les premiers mois de 1988 qu’il commencera sérieusement à  travailler sur son opus solo, tout comme ses deux autres compères Roger Taylor et Freddy Mercury qui de leurs cotés travaillaient sur leurs propres projets. Il mettra beaucoup de temps à le finaliser et n’ayant pas de contrat d’enregistrement solo, il n’avait pas de pression pour livrer dans  un délai imparti un album fini. Les séances d’enregistrement auront lieu en 1988 au studio de la maison de Brian à Allerton Hill ainsi que dans d’autres studios où six titres seront mis en boites. Les 5 titres restant seront enregistrés entre 1991 et 1992.





Back to the light





Pour faire un bon album, écrire de bons morceaux c’est bien ! mais s’entourer de bons musiciens c’est mieux ! Et Brian May ira chercher la crème de ce qu'il se fait de mieux. 3 bassistes : Gary Tibbs (Roxy Music) – Neil Murray (Black Sabbath, Gary Moore) – John Deacon (Queen), 2 claviers : Mike Moran (D.Bowie, O.Osbourne), Don Airey (Deep Purple, Judas Priest), 4 choristes dont Maggie Ryder (Eurythmics, Queen) et 2 batteurs Geoff Dugmore (Debbie Harry, Thompsons Twins) et l’immense Cozy Powell avec un cv long comme le bras.

«Back to the Light» sera une véritable thérapie pour le guitariste qui attaque avec des clochettes et à grand coup d’accords avec le sombre «The Dark». Et la lumière surgit de nouveau avec le titre éponyme «Back to the Light» suivi par «Love Token» où le grand frisé avec sa Red Spécial nous envoie des riffs virulents aux travers des tympans, mais le pire est à venir. «Resurrection» co-écris avec Cozy Powell et Jaime Page, un morceau énorme ou Powell va carrément exploser sa double grosse caisse et Brian May va sortir un monstrueux solo en tapping, même si ce dernier n’est pas un habitué de genre, qui aurait pu à l’époque faire rougir Eddie Van Halen

Un peu de douceur dans ce monde de brutes quand il reprend «Too Much Love Will Kill You» que l’on peut entendre chanté par Freddy Mercury dans l’album de Queen «Made in Heaven». Retour au morceau «Driven By You», avec une grosse rythmique, pour revenir aussitôt dans des morceaux  plus lents comme «Nothin’ But Blues». Mais on pourrait croire que Brian May aime alterner les morceaux rapides et lents, exemples : «I’m Scared» style de morceau échevelé suivi de «Last Horizon» un instrumental dans lequel tout le feeling et le talent du guitariste de Queen éclatent au grand jour. Le bonhomme sait manier les genres, «Let Your Heart Rule Your Head» un morceau qui fait beaucoup penser à «39» de Queen sur «A Night At The Opéra». «Just One Life» : une chanson dédiée à un acteur anglais décédé que le guitariste n’avait jamais rencontré. Mais pour finir un album, il faut du lourd et Brian May ne va pas s’en priver avec «Rollin’ Over».




Retour Dans La Lumière   






En ce soir frisquet du 29 novembre 1993, la température dans la salle est chaude pour accueillir le retour sur scène du guitariste d’un des groupes les plus connus au monde. Les musiciens ne seront pas les mêmes, hormis Cozy Powell et Neil Murray, on pourra retrouver le clavier de Queen, Spike Edney, le guitariste Jamie Moses et les deux choristes Cathy Porter et Shelley Preston. 8 titres de son album seront mélangés à 7 de Queen, un concert ou Brian May va sortir toute sa rage de guitariste de Hard Rock, le final sera le même que celui  d’un concert de Queen avec «We Will Rock You» en version lente et rapide suivie d’un «Hammer to Fall» décoiffant ou des marteaux gonflables tomberont du plafond sur un public ravis (Malheureusement, je n’en ai pas eu !).  














Que ce soit avec Queen ou en solo, Brian May est un guitariste très pro qui n’a pas la grosse tête et qui ne se moque pas de son public, la voix douce presque timide sur certains titres ou presque à l’arrache sur d’autres, sa Red spécial le complète et le soutient dans sa tâche.

Un album live et un DVD sortiront de cette tournée : «Live At The Brixton Academy», le seul live qu’il ait sorti. La cassette VHS est plus longue de 15 minutes, certains titres ont été écourtés sur le CD. Un beau concert sans fioriture et sans frime, Brian May, un grand monsieur.    



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