jeudi 6 octobre 2016

CAMEL "Mirage" (1974) - par Pat Slade






Camel va faire un tabac



Le groupe fondé en 1970 par Andrew Latimer, Doug Ferguson et Andy Ward n’attendra pas longtemps avant de se faire un nom dans le rock progressif. Petit groupe de blues à leurs débuts, ils recrutent Peter Bardens au clavier. Pris dans la vague de King Crimson et de Genesis, ils commencent les tournées sous le nom de Peter Garden’s On, mais le nom plus évocateur de Camel sera vite adopté.

Les salles de concert commencent à bien se remplir et le label MCA leur fait signer un contrat. Et un premier album sort dans la foulée tout simplement appelé Camel. Un coup d’essai qui ne sera pas un coup de maître, l’album ne marchera pas malgré des titres comme le très floydien «Mystic Queen», et une pochette qui rappelle celle d’«Orgastron» de Motörhead quelques années plus tard. MCA rompt le contrat, Camel signera alors chez Decca.   

Jamal en arabe, chameau en français, camel en anglais. Alors que le logo du groupe représente un dromadaire d’un célèbre paquet de cigarettes, ils auraient dû s’appeler dromedary en anglais ou aljamal alearabi en arabe. Leur deuxième album va rester célèbre chez les fans de rock progressif et la pochette deviendra un classique chez les collectionneurs de disques vinyles. C’est avec cet album que Camel va développer son propre son distinctif. 

Composé uniquement de cinq titres pour une durée de 37 minutes, il est classé n°51 dans le top 100 des meilleurs albums de progressif de tous les temps. Des rythmes complexes, des joutes imprévisibles entre le clavier de Peter Bardens et le guitariste Andrew Latimer  et aussi le son de la flûte dont Latimer se sert d’une façon plus souple et technique qu’un Ian Anderson de Jethro Tull ou de Peter Gabriel chez Genesis.

«Freefall» presque 6 minutes intense de musique avec un clavier proche d’ELP. «Supertwister» un instrumental ou Latimer sort l’étendue de son talent à la flûte et où répond Doug Ferguson avec une belle partie de basse. Un titre qui aurait pu apparaitre sur un album de Jethro Tull
«Nimrode/The Procession/The White Rider» Une suite en trois parties sur le thème du seigneur des anneaux. Même si Camel a son style propre, avec ce morceau de 9 minutes, beaucoup ne pourront s’empêcher d’y entendre l’influence de King Crimson. «The White Rider» fera partie des titres les plus connus de Camel
Andrew Latimer
«Earthrise» Encore un titre ou des influences se font sentir, avec «Earthrise», le clavier de Peter Bardens plaque des accords qui nous renvoient à «Close to the Edge» de Yes.
«Lady Fantasy» un long morceau en multi-parties avec une demi-douzaine de thèmes différents, le deuxième titre le plus connu du groupe.

Il est dommage que Camel n’ait été populaire qu’auprès des progheads et par cet album. Quand on parle d’eux, le premier album qui vient dans les discutions c’est «Mirage». Pourtant ils proposeront une discographie très variée, parmi les 15 albums studio on pourra retenir «Breathless» avec le titre «Echoes» en 1978 ou «Harbours of Tears» en 1996 avec le magique «Irish Air» et le très beau «Harbours of Tears» qui fera penser à un titre de Barclay James Harvest

Camel est un groupe qui restera en marge du grand public tout comme Caravan, le groupe de Pye Hastings ou The Enid avec Robert John Godfrey à l’instar des Genesis, Yes et autres Supertramps.

Camel est un groupe à écouter quand on veut passer une soirée au calme, peu de paroles, beaucoup de musique, Camel qui aujourd’hui continue de tourner à travers le monde. Au mois de mai de cette année, ils étaient avec Steve Hackett au festival progressif de Tokyo. Camel, ce n’est pas du chiqué, les autres groupes ? Ils les narguent (Narguilé), Camel en 2016 continue à mettre le paquet… sans filtre !  




5 commentaires:

  1. Laisse causer les grincheux, les chiens aboient et Camel passe...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour ma part, grincheux n'est qu'un nain dans "Blanche Neige", j'ai eu beaucoup de retombés de personnes habitant le département du 26... Ben oui !! la Drôme adhère !

      Supprimer
  2. "Mirage" a été pour moi un vrai choc. C'est du Rock Progressif à la fois très mélodieux et doux, mais aussi très énergique. "Freefall" est une merveille. Le double live de 1978 est aussi exceptionnel.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui "A Live Record" de 1978 est un très bon double live qui parcours trois tournées différentes. J'ai aussi aimé le "On the Road 72" (sortie en 1992) avec une pochette des plus drôle, celle ci représente un panneau de la circulation "Dos d'âne"

      Supprimer