ZZ TOP au Zénith de Nantes, le 01 Juillet 2016 (par Philou).

Les papys Texans au pays du Muscadet...

C'est l'été, mais le beau temps n'est toujours pas au rendez-vous et c'est sous un léger crachin que je me rends au Zénith de Nantes pour enfin voir une légende du rock : ZZ TOP.

A ce jour, Billy Gibbons, Dusty Hill et Frank Beard affichent plus de 45 ans de carrière, une bonne quinzaine d'albums, plus de cinquante millions d'albums vendus à travers le monde, mais aussi 67 balais au compteur chacun (ils sont tous les trois nés en 1949).

Avec ses barbes légendaires, sa connaissance remarquable des racines du blues et du rock, ses astuces médiatiques habiles et évidemment un talent incontestable, le trio texan a réussi à faire rentrer son boogie/rock/blues dans des millions de foyers et je me réjouis d'avance du spectacle…

Bon, j'avoue, j'ai loupé la 1ère partie, Ben Miller Band, un groupe du Missouri qui pratique un folk/country/blues bien roots et qui a rencontré un vif succès auprès du public présent ce soir-là. Enfin, j'ai quand même vu quelques minutes de la fin de leur set et ce qui me surprend d'entrée, c'est que le son n'a pas l'air terrible. C'est vrai, je suis dans la fosse, mais quand même…

Il faut poireauter une bonne vingtaine de minutes avant de voir apparaître les texans sur scène. Le décor est ultra-sobre, juste un écran noir derrière avec des étoiles. Moi qui m'attendais à une ambiance "Lone Star State" avec des cactus, des images de désert, des hot rods, des rattlesnakes, etc ... c'est loupé !!!

ZZ TOP attaque le concert à fond et met la pression d'entrée avec le bien nommé "Got Me Under Pressure". Mes premières impressions sont catastrophiques : on n'entend pas assez la guitare de Billy Gibbons et sa voix semble bien abimée. Pourtant le public réagit immédiatement et l'ambiance monte d'un cran. Dusty Hill, est derrière un synthé et ne joue pas de sa basse, étrange…

Les barbus enchainent avec leur plus gros succès "Gimme All Your Lovin", tout le monde est aux anges, sauf moi… Les détails du jeu de guitare de Billy Gibbons ne sont pas parfaitement audible (un comble pour un guitariste de ce niveau) et sa voix éraillée manque cruellement de puissance. Où est donc passé son légendaire croassement graveleux ?
Heureusement, les choses s'améliorent un peu sur "Waiting For The Bus" et sur "Jesus Just Left Chicago" de l’excellent album "Tres Hombre". Dusty Hill est enfin à la basse, mais on est bien loin de la perfection sonore que m'avez annoncé un pote qui les avait vus il y a quelques années lors de la tournée "Recycler".

Les morceaux s'enchainent, je reconnais "Pincushion" de l'album "Antenna" (1994).Puis le trio texan balance "I'm Bad, I'm Nationwide" de "Degüello" et "I Gotsta Get Paid" de leur dernier l'album "La Futura". La batterie de Frank Beard est mixée beaucoup trop en avant et fait trembler tout le Zenith.

Je commence à m'ennuyer et en plus, je suis derrière un géant qui me cache la vue. Et puis tous ces gens qui filment ou qui prennent des photos avec leurs portables, c'est carrément insupportable !!!

Petit moment de repos avec "Rough Boy", le slow langoureux de l'album "Afterburner", le solo de Billy Gibbons est excellent, mais le son n'est toujours pas au top.

C'est le moment des reprises avec "Foxy Lady" de Jimi Hendrix et "Catfish Blues" de Robert Petway, un vieux bluesman du Mississippi. Moment sympa du concert, dommage que la batterie manque de finesse (c'est le moins que l'on puisse dire).Les vieux barbus veulent se coucher de bonne heure et les titres se succèdent à la vitesse grand V : "Cheap Sunglasses", "Sharp Dressed Man", "Legs" plus un morceau que je ne reconnais pas ("Chartreuse" ?). La version de "Legs" est catastrophique : programmation de synthés + batterie marteau pilon, une horreur et tout ça malgré la fameuse guitare à fourrure !!!
Cela fait tout juste une heure que le concert a débuté et pourtant le trio quitte la scène, c'est déjà fini !!!

Le rappel arrive très rapidement et commence par le très attendu "La Grange" qui déclenche les applaudissements du public. Comme sur tous les autres morceaux, les riffs de guitare et la voix de Billy Gibbons sont noyés dans la masse, la double grosse caisse de Frank Beard écrasant tout sur son passage. Après un "Tush" bien envoyé et chanté par Dusty Hill, le trio quitte définitivement la scène en remerciant à peine la foule, qui a payé entre 55 et 75 euros pour une heure et quinze minutes de spectacle...

La qualité très médiocre du son a complètement gâché mon plaisir et ce concert ne restera pas dans ma mémoire. Le trio texan a assuré un set très court et a encaissé son chèque sans aucun échange avec le public, quelle déception !!!