La dernière chanson
« My dead drunk friends » résume le projet.
Alice Cooper souhaitait se souvenir de ces jeunes années imbibées, lorsqu’il
présidait le club des Hollywood Vampires, dont les assemblées générales se
déroulaient dans un bar du Sunset Strip. Donc dans le quartier d'Hollywood, d'où le nom... Le cahier des charges était
simple : se biturer. Une réunion d’alcooliques pas anonymes, qui s’appelaient
Alice Cooper, le vice-président Keith Moon, Harry Nilsson, Bernie Taupin (parolier
d’Elton John), Ringo Star, John Lennon… Il parait que John Bonham ne venait pas régulièrement, ce qui est étonnant... La plupart sont morts, et l’idée a germé d’enregistrer un disque en
souvenir des vieux potes de goulot.
C’est avec
Johnny Depp qu’il monte le projet, vite rejoint par Joe Perry, guitariste
d’Aérosmith, qui vivait chez Depp pour écrire ses mémoires, et qui a entendu de la musique derrière la porte... Le disque a été enregistré
sur place, dans les conditions du live, et tant pis si on se plante.
Mais vu le défilé de cadors, le risque était limité. Car le but était aussi d’inviter un maximum de
monde. Plus on est de fous… Le noyau dur du groupe est constitué d’Alice Cooper
au chant, Johnny Depp et Bruce Witkin aux guitares (qui prend aussi souvent la
basse). Trois batteurs se succèdent, dont Zak Starkey, le fils de Ringo Star…
Et comme par hasard, qui passait par là ? Paul McCartney… C’est
l’incontournable Bob Ezrin qui produit, et participe aux claviers.
Dans ce genre de projet, on va toujours chipoter du choix des titres. Y’a des saucissons, comme le « Whole lotta love » de Led Zeppelin, un peu réchauffé, on aurait pu s’orienter vers plus original. Mais aussi des titres moins connus, et remis au goût du jour, c’était aussi le but du jeu. On peut discuter aussi de l’intérêt même de faire des reprises qui collent aux originaux (c’est le cas) et que d’aucuns jugeront forcément moins bonnes. Bah oui, c’est pas Hendrix qui officie sur « Manic depression »… Et les sons des Doors, de Led Zep, de T-Rex sont tellement différents et immédiatement reconnaissables, qu'on pouvait avoir peur de les voir passer à la moulinette heavy rock. La production est cohérente, le même son pour tout le monde. Si on ne colle pas à l’esprit, on colle aux compositions.
Ça ne commence pas terrible avec le coup du monologue récité par feu l'acteur Christopher Lee de sa voix gothique (Dracula à l'écran 122 fois), la ficelle est un peu grosse. Puis la première frappe est lancée sans prévenir, une composition originale. Le souci dans un disque de reprises (surtout celles-là !) c’est d’y accoler une compo qui soit à la hauteur. Et « Raise the dead » qui fait office de coup de boutoir, est assez quelconque. Pourquoi ne pas avoir mis « My Génération » qui arrive juste après ? Reprise des Who sans surprise, mais la chanson est suffisamment bonne pour tenir la rampe. Cooper reprend le bégaiement de Roger Daltrey. Sur « Whole lotta love » au tempo ralenti, Alice Cooper nous la joue Père Fouettard, puis reprend quelques intonations de Robert Plant. Moins orgiaque, mais pas ridicule, et Zak Starkey martèle ses fûts comme qui vous savez. Au moment du break de guitare, c’est l’harmonica qui s’envole. Pas mal. Le final est une copie conforme. En fait, on pige que le truc c'est de reprendre une chanson qu'on aime, c'est tout, il n'y a aucune intention ou prétention de réarranger, rhabiller, remaquiller. Juste jouer la chanson. Le résultat est bon quand la chanson est bonne.
Dans ce genre de projet, on va toujours chipoter du choix des titres. Y’a des saucissons, comme le « Whole lotta love » de Led Zeppelin, un peu réchauffé, on aurait pu s’orienter vers plus original. Mais aussi des titres moins connus, et remis au goût du jour, c’était aussi le but du jeu. On peut discuter aussi de l’intérêt même de faire des reprises qui collent aux originaux (c’est le cas) et que d’aucuns jugeront forcément moins bonnes. Bah oui, c’est pas Hendrix qui officie sur « Manic depression »… Et les sons des Doors, de Led Zep, de T-Rex sont tellement différents et immédiatement reconnaissables, qu'on pouvait avoir peur de les voir passer à la moulinette heavy rock. La production est cohérente, le même son pour tout le monde. Si on ne colle pas à l’esprit, on colle aux compositions.
Ça ne commence pas terrible avec le coup du monologue récité par feu l'acteur Christopher Lee de sa voix gothique (Dracula à l'écran 122 fois), la ficelle est un peu grosse. Puis la première frappe est lancée sans prévenir, une composition originale. Le souci dans un disque de reprises (surtout celles-là !) c’est d’y accoler une compo qui soit à la hauteur. Et « Raise the dead » qui fait office de coup de boutoir, est assez quelconque. Pourquoi ne pas avoir mis « My Génération » qui arrive juste après ? Reprise des Who sans surprise, mais la chanson est suffisamment bonne pour tenir la rampe. Cooper reprend le bégaiement de Roger Daltrey. Sur « Whole lotta love » au tempo ralenti, Alice Cooper nous la joue Père Fouettard, puis reprend quelques intonations de Robert Plant. Moins orgiaque, mais pas ridicule, et Zak Starkey martèle ses fûts comme qui vous savez. Au moment du break de guitare, c’est l’harmonica qui s’envole. Pas mal. Le final est une copie conforme. En fait, on pige que le truc c'est de reprendre une chanson qu'on aime, c'est tout, il n'y a aucune intention ou prétention de réarranger, rhabiller, remaquiller. Juste jouer la chanson. Le résultat est bon quand la chanson est bonne.
« I got a line on you » de Spirit, est très rock’n’roll, refrain pop, deuxième voix de Perry Farrell, le genre de truc qu’un public hurle à tue-tête. Y’a même des dou dou dou derrière aux chœurs. Joe Walsh à la guitare emballe le tout ça dure 2’45 et c’est parfait ! Passage obligé par les Doors, avec un medley « Five to one » / « Break on through ». Un farfisa (orgue électrique) donne la petite couleur locale, et Robby Kreiger tient la guitare. Plutôt bien.
Pour s’attaquer à l’univers d’Harry Nilsson, fallait faire gaffe, ce pote aviné de John Lennon ne donnait pas dans le rock débridé (vous connaissez ses tubes « Everybody ‘s talking » illustrant MACADAM COWBOY ou « Whitout you »). Le choix se porte sur un medley de « One », une très belle ballade à violons (pas celle de U2) ici passée à la moulinette Trip Hop, on se croirait chez Portishead. Très intéressant, et cette voix nasillarde et trainante à la Lennon. Puis « Jump into the fire », titre déjà rock à la base, longue transe modale autour d’un riff de guitare. Version plus puissante, plus courte aussi, Dave Grohl à la batterie fait le même break, avec le bassiste. Sur la fin, Perry Farrell chante un passage de « Coconuts », autre titre de Nilsson. Un medley excellent.
On termine donc par « My dead drunk friends » un ternaire bluezy, au refrain qui sonne très John Lennon. Le pont est une réunion de soulards, avec bruit de glaçons dans les verres, qui martèlent "We drink and we fight, and we puke, and then we die" tout un programme (je bois, je me bats, je vomis et je meurs). Joli final avec bruit de jack dans l’ampli, reprise du piano, comme une ritournelle de boite à musique qui flanche…
Démarche un brin
nostalgique (à leurs âges, six dizaines bien frappées, y z’ont bien le droit)
de mecs qu’ont plus grands choses à prouver, le but était de se prendre du bon
temps, bien rock’n’roll. Inégal forcément, mais franchement, y’a pas à rougir. Et bien évidemment, les gugusses ont démarré une tournée, ça doit pas être triste...
On écoute Vincent et Paul... (François et les autres n'étaient pas libres...)
On écoute Vincent et Paul... (François et les autres n'étaient pas libres...)
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Lors de son passage au festival Waken en 2013, Alice Cooper et ses troupes avait déjà tâté de l'exercice en reprenant avec une réelle maestria quelques morceaux de ces anciens et défunts potes de bitures. Il faut entendre ce doublé magnifique que sont "Break on Through" des Doors et le génial "My Generation" des Who... C'est complètement réussi ! Et puis bonjour l'équipe de tueurs qui accompagne le Maître !
RépondreSupprimerSur le DVD figurait déjà le mix "School's Out" et "Another Brick in the Wall". Là encore superbe idée que d'avoir marié ces 2 Classiques d'Alice et de Pink Floyd.
Afin de prolonger le plaisir du DVD "Raise the Dead" live in Waken, sa piste CD audio propose aussi une superbe version du "Revolution" des Beatles ainsi que l'ultra électrisant "Foxy Lady" de Jimmy Hendrix. Il faut entendre LA guitariste Orienthi sur cette fumeuse version. Terrible la bougresse. On se demande bien pourquoi ces deux morceaux ne sont pas apparu en image sur le DVD d'ailleurs ?
J’achèterai sans doute ce disque un de ces 4.
Cela fait déjà quelques années que le Coop' reprend "My Generation" en concert.
RépondreSupprimerMais là, un disque uniquement dédié aux reprises, je ne sais pas. Cela me laisse perplexe.
Bon, les Doors, je comprend car Alice avait côtoyé Jim Morrison (et il y avait déjà quelques clins d’œil aux Doors dans le Alice Cooper Band), mais dans l'ensemble cela sent le réchauffé. Pourquoi par exemple reprendre "School's Out", le titre que tout le monde connait (et que l'on retrouve tant de fois dans des B.O.). Il y a tellement de titres pertinents du Coop' qui sont depuis des lustres au grenier accumulant la poussière. Tout comme pour "Manic Depression". Cela me semble aller dans la facilité. Pourtant, ces trois loustics devraient être à l'abri jusqu'à la fin de leurs jours, non ? Certes, ils ont dû avant tout vouloir ce faire plaisir, mais bon... j'attendais bien mieux.
Small Faces, bon point ça, et Spirit sort vainqueur avec "I Got Line on You". Badfinger aussi.
Les concerts risquent d'être plus intéressant. (Et un live devrait suivre rapidement...)
Je t'ai connu plus sévère en commentaire il y a 1 mois sur mon blog sur ce CD...
SupprimerEuuuhhh.... ? Ben non, ce n'était pas moi. M'enfin...
Supprimer(j'sais pas...il semblerait que l'on me prenne pour quelqu'un d'autre en ce moment... j'ai p't-être le don d'ubiquité ; ou j'suis schizophrène, c'est possible ça aussi).
Tiens, en écoutant cette énième version du "Whole Lotta Love", ce serait amusant de relever les reprises intéressantes (et même les ridicules) de cette scie.
C'est vrai que ce riff est hypnotique ; lorsqu'on le joue, c'est comme conduire une bagnole qui accroche la route : seule la fatigue - ou les crampes - nous incite à nous arrêter.
N'essayes pas de te défiler...
SupprimerC'est sans doute un peu pour ces raisons que je ne suis toujours pas en possession d'un tel disque Bruno. Un peu trop balisée et prévisible cette sélection. Tu as raison. Dommage, tant j'aime ce gars.
RépondreSupprimerJ'ai lu dans une interview que ce sont Depp et Perry qui ont demandé à reprendre "School's out", j'imagine que le Coop, cabotin comme on peut l'être à cet âge, n'a pas su décliner l'hommage... Alice Cooper déclarait qu'il n'avait jamais fait de disques de reprises. Et quitte à en faire un, il voulait reprendre les chansons de gens qu'il a côtoyé, aimé, qui ont été une influence à l'époque de ses débuts.
RépondreSupprimerAvant-dernier paragraphe: ce disque ne pouvait effectivement se conclure que par une tournée, voire plusieurs. Perry devrait se méfier; la dernière fois que Depp s'est occupé de quelqu'un, c'était Hunter Thompson. Il est mort peu après. Je n'achèterai pas ce disque et je ne l'écouterai même pas pour une seule raison: Depp, que je ne supporte pas, avec son côté rebelle de synthèse pour prépubères du Middle West. Il fait bien de se lancer dans la musique après n'avoir tourné que dans des navets (j'y inclus Las Vegas parano).
RépondreSupprimerJ'en revend un ! cause double achat ! c'est pas des conneries ! -60 % et frais d'envoi gratuit par mondialrelay... Que du bonheur !
SupprimerTu n'apprécies aucun film de Tim Burton ?
SupprimerPour son côté rebelle de synthèse, je me souviens qu'aux débuts de sa notoriété cinématographique, Depp dérangeait le petit monde "lustré" d'Hollywood. Le jeune homme osait venir à des galas, ou autres apéros friqués, en affichant sciemment ses origines amérindiennes. Pas grands choses, mais justes quelques trucs rappelant ces peuples. Pas de mocassins donc, mais pas de smoking non plus. Et cela déplaisait très fortement à "l'élite" du cinéma et autres politiciens. Il arriva que l'on lui refuse même l'entrée pour cause de tenue non respectable... D'après les dires de Depp lui-même, il cherchait effectivement à faire réagir certains hypocrites qui semblent avoir oublié ces peuples et leur histoire.
Aaaaahhh Shuffle, si tu avais lu les articles de cet été consacrés aux stars du cinoche qui tâtent du rock, sous la plume de ton serviteur... tu saurais que Johnny Depp était musicien bien avant d'être acteur. Il a toujours mené les deux carrières. Question filmographie, c'est vrai que ce n'est pas terrible... Belle gueule, mais depuis qu'il a endossé ses frusques de pirates, y'a plus grand chose à se mettre sous la dent... Mais sa collaboration avec Tim Burton a donné "Edward aux mains d'argent" ou "Sleepy Hollow", qui sont tout de même très réussis...
SupprimerJ'en ai vu 5 ou 6, contraint et forcé quand mon fils était plus jeune. Ça me désespère: du cinéma de geek névrosé et mégalomane nourri à la série Z. Il ferait presque passer Woody Allen pour un vrai cinéaste, en comparaison.
RépondreSupprimerWouah ha ha ha... Oui, si l'on veut, on peut convenir qu'il y a un peu de ça même si c'est forcer considérablement le trait. Disons plutôt que Burton est autant le fruit des comics américains, des auteurs tels que Ray Bradbury et Fredric Brown, que du cinéma hollywoodien et celui de la Hammer ; le tout avec une vision désenchantée sur la nature humaine.
SupprimerPersonnellement, en dépit d'un côté kitsch et parfois "carton pâte", je ne pense pas que ses films s'adressent à la jeunesse (du moins aux enfants - à part ses Batman -). Ils ont un côté sombre (gothique) qui pourrait être mal interpréter.
Pourtant, paradoxalement, il convient de garder des "yeux d'enfants" pour ses films. C'est certain, Burton a une part de sa personnalité qui est resté coincée dans son enfance (ou son adolescence).
Allez, avoue, ce qui te gêne réellement dans ce disque, c'est qu'il y a un anglais au casting. Macca...
SupprimerEt Sleepy Hallow alors ! C'est quand même bigrement bien fichu Shuffle. Comme le dit Bruno, il faut avoir garder un peu de son âme d'enfant pour apprécier l'univers de Tim Burton. Et dans ce film en particulier, je trouve Deep absolument irrésistible de drôlerie.
RépondreSupprimerLes Small Faces qui perdent leur côté Kinks ?
RépondreSupprimerEuh, c'est osé comme comparaison, les deux ont jamais eu grand-chose en commun ...
Bon, sinon, ce Hollywood Vampires laisse à peu près tout le monde perplexe ... Z'ont perdu une occasion de se taire la bande d'anciens pochetrons friqués ...
Et z'auraient du méditer les paroles de My generation : Hope I'll die before I get old ...
J'ai pas dit que les Small Faces et les Kinks faisaient la même musique... (on vieillit tous, je sais, mais je ne suis pas encore tout à fait sourdingue !) mais que sur cette chanson-là, on perdait le côté "Kinks" que pouvait avoir l'original. Enfin, ce n'est que mon (humble) avis...
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