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C'est dingue le nombre de petits ouvrages "classique" dont je ne parle pas
dans l'année. Plein de petites perles méritent pourtant d'être découvertes
ou réentendues sans pour autant donner lieu à une chronique très
détaillée.
Je ne présente plus
Beethoven
qui a déjà eu l'honneur du blog dans plusieurs de ses plus grands
chefs-d'œuvre :
Les symphonies 3, 5, 6 et 7, Le
concerto
"l'empereur" et celui pour
violon, le
14ème quatuor
qui a obtenu un 6+ et quelques sonates parmi les plus connues. Pour ceux qui
auraient des remords,
Clic
vers l'index…
1807
:
Beethoven
commence à souffrir de sa surdité, ce qui ne l'a pas empêcher de faire
basculer l'histoire de la musique de l'époque classique au romantisme avec
sa
3ème symphonie
dite "Héroïque" en 1803, un ouvrage épique
et abrupte de 50 minutes. Homme au tempérament bouillant, Beethoven se
passionne pour les tragédies plus ou moins sanglantes et en cette année
1807, il va composer deux
ouvertures dramatiques :
Coriolan
et
Egmont. Ce sont les deux ouvertures les plus connues du compositeur.
L'illustration ci-contre résume l'affaire empruntée à une tragédie d'un
certain
Heinrich Joseph von Collin,
dramaturge autrichien de son état.
Coriolan est un général romain
qui a reçu ce pseudo lors de
la prise de Corioles occupée
par quelques barbares… Je simplifie. Nous sommes environ 500 ans avant JC
dans l'empire romain en expansion…
Coriolan se voit contraint à
l'exil après une prise de bec avec les
Tribuns de la plèbe, une sorte
de parlement fraîchement créé à Rome.
- Sonia, mon petit chat, vous me ferez des recherches pour savoir s'il y
avait déjà des conflits gauche-droite à l'époque…
Bref, le Coriolan prend un
coup de sang et monte une armée avec ses anciens ennemis pour marcher sur
Rome : les massacres, la
razzia, la routine quoi ! Approchant de Rome avec ses butors, son épouse
Volumnia (tour de taille non
précisé*) et sa mère Veturia le
supplient d'éviter le sac de
Rome. Elles y parviendront… Ah
les filles, si elles n'étaient pas là… Sérieusement, en musique ça nous
donne quoi.
J'ai choisi un Live de
Leonard Bernstein
dirigeant le prestigieux
Orchestre Philharmonique de Vienne
pour donner corps à ce billet. Le chef américain n'est pas un nouveau venu
et sa biographie détaillée fut parcourue à propos d'un article consacré à la
9ème symphonie
d'Anton Bruckner.
(Clic)
Leonard Bernstein
a souvent dirigé l'orchestre viennois en fin de carrière et a enregistré
pour la seconde fois de sa vie une grande partie de son répertoire classique
et romantique (Beethoven,
Mahler,
Sibelius).
Pour construire un bref morceau contrasté et pathétique,
Beethoven
dispose d'un sujet en or ! Les premiers accords puissants et syncopés
suggèrent les velléités de
Coriolan, la violence du
guerrier. Un premier thème plus mélodique mais farouche symbolise la fureur
du général mais va se heurter à une seconde idée plus pondérée montrant
l'épouse et la fille suppliant
Coriolan de renoncer à
l'assaut. L'ouverture va alterner dans son déroulement ce conflit à trois
qui oppose la brutalité à l'humanité, thèmes chers à
Ludwig. Coriolan reste inflexible,
sa vindicte explosant à travers des traits violents de cordes, des appels
belliqueux des cors… Les femmes sont mises en scène par des accents
plaintifs des cordes et des bois… Lors de la conclusion, les accords
puissants initiaux perdent en puissance, le tempo se ralentit,
Coriolan a cédé.
Leonard Bernstein
dirige avec brio cette page. Les cordes de Vienne sont magnifiques, comme
toujours.
(*) Merci à Wikipédia pour l'info et à Rockin pour le style délicat de la
vanne
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