Le
Texan Eric Johnson, celui qui fut un temps nommé « le
guitariste pour guitaristes », plébiscité par ses pairs (et non des moindres, et d'ailleurs ce n'est pas sans raison que Joe Satriani le convia à participer au premier G3). Celui qui recherche la (sa)
perfection sonore à un point tel qu'il est considéré
comme un maniaque. À titre d'exemples, il place un adhésif en caoutchouc sous sa Fuzz Face Dallas Arbiter pour isoler du sol les vis de la pédale dans le but de préserver le signal d'origine ; il surélève
son overdrive (une B.K. Butler Tube Driver) à l'aide d'une plaque de bois afin qu'elle rende
mieux. Il retire le cache des ressorts de sa Stratocaster car elle
alternerait le son, et, il vérifie lui-même les
connexions et l'état de ses câbles avant chaque concert. Il a remplacé les potentiomètres et modifié le routage du micro-manche afin qu'il passe pour le contrôle de tonalité au lieu de celui du volume. Mieux, il a placé un insert en nylon, récupéré sur un pontet Gibson, pour le placer sous la corde de Mi aigu afin d'atténuer les vibrations qui pourraient générer des stridences.
Pourtant, il joue sur du matériel vintage : Gibson SG à l'occasion, voire Gibson ES335, mais principalement Fender Stratocaster de 1957. Oui, mais modifiée, toujours dans l'optique du son adéquat (dont un insert en nylon sous la corde de Mi aigu). Et question amplis c'est Fender Blackface 1966 (équipé de haut-parleurs JBL D120 F) et Marshall Super Lead 1969 ! Ou encore, une tête d'ampli Marshall 50W Tremolo relié à un corps Marshall 4 baffles de 12 pouces (ouch !). Et si Mr Johnson utilise du matos vintage c'est tout simplement parce qu'il n' a pas trouvé mieux dans sa quête du son absolu. - avec une exception, les amplis Howard Dumble, qui semblent avoir été, pour l'instant, mis de côté -. Il fut même un temps où il mesurait l'intensité des piles qu'il plaçait dans ses pédales (!)
Pourtant, il joue sur du matériel vintage : Gibson SG à l'occasion, voire Gibson ES335, mais principalement Fender Stratocaster de 1957. Oui, mais modifiée, toujours dans l'optique du son adéquat (dont un insert en nylon sous la corde de Mi aigu). Et question amplis c'est Fender Blackface 1966 (équipé de haut-parleurs JBL D120 F) et Marshall Super Lead 1969 ! Ou encore, une tête d'ampli Marshall 50W Tremolo relié à un corps Marshall 4 baffles de 12 pouces (ouch !). Et si Mr Johnson utilise du matos vintage c'est tout simplement parce qu'il n' a pas trouvé mieux dans sa quête du son absolu. - avec une exception, les amplis Howard Dumble, qui semblent avoir été, pour l'instant, mis de côté -. Il fut même un temps où il mesurait l'intensité des piles qu'il plaçait dans ses pédales (!)
Un
grand maniaque, oui, mais avec des oreilles énormes, d'où
une exigence exacerbée. Et en conséquence, même
lorsqu'il part dans les chorus échevelés, il faut que
toutes les notes, toutes les nuances soient perceptibles, distinctes,
que ça soit toujours musical. (1)
Et
c'est là que le témoignage du live intervient : même
sur scène, même dans les phrases les plus saturées,
pire, dans un solo effréné gavé de Fuzz, son jeu
est toujours fluide et limpide. Mais surtout, il évite la
gageure de sonner froid, clinique ou surchargé d'effets (même
si le phasing sur « Zenland » bave un peu).
Mieux, dans l'ensemble, c'est un peu plus organique et chaleureux
qu'en studio. Un peu plus rock, même pour les pièces les
plus Jazz. Ainsi la reprise de Jazz be-bop « Mr P.C. »
de John Coltrane n'hésite pas à flirter avec quelques
bonnes saturations, notamment dès que ça monte dans les
graves. Au passage, sur cette pièce, un sensationnel solo de
basse de Chris Maresh (Fender American Deluxe Jazzbass et Fender American Deluxe Dimension Bass IV branchées dans un Fender Bassman100T et un Superbassman).
Un travail impressionnant pour tout guitariste ou amateur de Jazz mais qui, toutefois, avec ses neuf minutes, pourrait gaver les amateurs hard-core de Blues et de Rock. Néanmoins, c'est ici la seule pièce de Jazz pur.
Un travail impressionnant pour tout guitariste ou amateur de Jazz mais qui, toutefois, avec ses neuf minutes, pourrait gaver les amateurs hard-core de Blues et de Rock. Néanmoins, c'est ici la seule pièce de Jazz pur.
Le reste est voué au Jazz-rock, au Blues-rock et à un Heavy-Blues-jazz-rock qui a bien des fois quelques points communs avec certaines compositions de Joe Satriani - évidemment celles de ce dernier qui ne sont pas absolument Hard-Rock -. En ce sens, les parties clean (« Interlude ») rejoignent celles de Joe, et plus précisément de ses premiers opus. Bien plus rarement, on peut penser à Michael Lee Firkins.
Sur une des plus belles envolées, soit le long solo de « Last House on the Block », ont croirait même entendre le Clapton de Cream mâtiné d'un soupçon de Jimi Hendrix et de Jeff Beck. Ce serait presque une résurgence de son passé au sein du groupe Heavy-rock-psyché Mariani, où à seulement 16 ans, il illuminait les chansons de phrasés Hendrixiens et Claptonniens en ébullitions.
Avec
« Song for Life », Eric empoigne l'acoustique
et interprète une pièce boisée et sereine, entre
guitare espagnole et renaissance, dans le style du meilleur de Pierre
Bensussan.
En prime, un inédit, "Evinrude Fever", un instrumental en hommage à sa passion pour le navigation de plaisance et le ski nautique.
En prime, un inédit, "Evinrude Fever", un instrumental en hommage à sa passion pour le navigation de plaisance et le ski nautique.
En
dépit d'un manque de moyens, sa voix fragile, et légèrement
fébrile, parvient à trouver sa place sur les quelques
chansons qu'Eric a incorporées entre ses instrumentaux
épiques.
À
guitariste exceptionnel, section rythmique exceptionnelle, voire
monumentale. Comment pourrait-il en être autrement avec un
perfectionniste comme Johnson ? Hélas, le mixage quelque peu
en retrait des fûts de Wayne Satzmann, ne permet pas toujours
de l'apprécier à sa juste valeur. D'autant que Satzmann est un jeune prodige de la batterie ; à 16 ans, il joue déjà régulièrement dans des clubs, donnait quelques cours et a remporté un concours organisé par DW/Zildizan. Il obtient une bourse pour étudier à l'université Wisconsin-Stevens Point qui l'envoie étudier auprès de Bill Stewart, Joey Baron, Billy Martin, et Ari Hoenig. En 2008, il part au Texas pour un poste d'assistant en musique dans une université. A Austin, il étudie pour passer une maîtrise (à la Sarah & Ersnt. C'est là qu'il rencontre Eric Johnson, avec il partira en tournée en 2011 et 2012.
Satzmann a joué avec Joe Satriani, Joe Bonamassa, Bobby McFerrin, Robben Ford, Albert Lee, Chris Potter, Kevin Lovejoy (John Mayer), Ephraim Owens (Sheryl Crow), Jeff Coffin (Dave Matthews Band), Joe Lally (Fugazi), John Jorgenson (Elton John), Roscoe Beck Sonny Landreth, The Yellowjackets,et encore quelques autres.
Il enseigne toujours à l'université d'Austin.
Satzmann a joué avec Joe Satriani, Joe Bonamassa, Bobby McFerrin, Robben Ford, Albert Lee, Chris Potter, Kevin Lovejoy (John Mayer), Ephraim Owens (Sheryl Crow), Jeff Coffin (Dave Matthews Band), Joe Lally (Fugazi), John Jorgenson (Elton John), Roscoe Beck Sonny Landreth, The Yellowjackets,et encore quelques autres.
Il enseigne toujours à l'université d'Austin.
Un
disque qui se découvre progressivement et qui prend de la
valeur à chaque nouvelle écoute attentive. Un grand moment de guitare racée et intelligente, soutenue par une section rythmique de seigneurs.
Il
y avait auparavant le « Live from Austin Tx (Austin City Limits)»,
il faudra dorénavant compter avec ce « Europe
Live », capté lors de sa dernière tournée Européenne en 2013.
1. | "Intro" | 1:54 | |
2. | "Zenland" | 4:22 | |
3. | "Austin" | 4:07 | |
4. | "Forty Mile Town" | 4:58 | |
5. | "Mr. P.C." (John Coltrane) | 9:38 | |
6. | "Manhattan" | 4:50 | |
7. | "Zap" | 6:12 | |
8. | "Song For Life" | 3:01 | |
9. | "Fatdaddy" | 2:45 | |
10. | "Last House On The Block" | (E.Johnson, Bill Maddox) | 11:32 |
11. | "Interlude" | 2:00 | |
12. | "Cliffs of Dover" | 5:39 | |
13. | "Evinrude Fever" | 3:47 | |
14. | "Sun Reprise" | 5:49 |
(1) En 2003, la célèbre firme C.F. Martin & Company sort la « Eric Johnson Signature MC-40 ». En 2003, c'est au tour de Fender avec l'« Eric Johnson Signature Fender Stratocaster », suivit en 2009 de l'« Eric Johnson Signature Stratocaster Rosewood ». Les micros Di Marzio ont suivit le mouvement avec le « DP211 Eric Johnson Signature Micros » ; ainsi que les cordes GHS, « GHS Eric Johnson Nickel Rockers Electric Guitar Strings ». Et même Jim Dunlop a joint le mouvement avant un médiator (!), le « Eric Johnson signature Jazz III » , et une pédale d'effet Fuzz Face à son nom. Les baffles Eminence n'ont pas souhaité être en reste et ont donc réalisé l'« Eminence Eric Johnson signature 12 " ». Monsieur Johnson est respecté et gâté.
Regardez bien les mimines... increbibeule batte phrouh
Autre article / Eric Johnson :
Eric Johnson "Venus Isle" (1996)
Chronique initialement parue (partiellement) sur la revue BCR.
Voilà bien un artiste que je connais que par les revues de Guitare, merci de me donner l'occaison de mieux le connaître. C'est curieux que Fender est sorti un modèle signature Rosewood dans la mesure ou je l'ai toujours vu avec des Strat avec manche Maple neck ??? Le travail du Pouce de temps à autre et sa maitrise du botlleneck (a l'instar d'un Jeff Beck) est bien sympa en tous cas !
RépondreSupprimerAu sujet de la "Rosewood" :
Supprimerle corps en aulne est revêtu d'un vernis cellulo extra fin. Le manche en une pièce d'érable "quarter-sawn" (débité dans le sens de la fibre) offre pour le confort un profil en "Soft V". La touche plutôt plate a un radius de 12" pour de meilleurs "bends". La partie électronique n'est pas en reste avec 3 micros Custom spécialement étudiés pour ce modèle. Elle est équipée d'un sélecteur 5 positions, d'un volume général et de deux tonalités (micros manche et chevalet). Le vibrato est du type Vintage avec sa peinture gris métal caractéristique et le passage de cordes du bloc est du type vintage '57.
J'ai pu lire que la "Strato signature Eric Johnson" serait l'équivalent d'une Stratocaster 1957 sans les inconvénients.
Une pureté de jeu.
RépondreSupprimerJe l'ai vu avec le G3, mais le jeu ne lui convenait pas.
Super technicien.
Cela devait être en 96, non ?
SupprimerOui, je crois bien me rappeler d'avoir lu, ou entendu, des trucs de ce genre. Pourtant, je trouve qu'il y a quelques similitudes entre le jeu de Joe et celui d'Eric. Par contre, effectivement, en ce qui concerne Steve Vaï...
Dans la video de 2006, j'entends du Bill Frisell.
RépondreSupprimerJ'connais pas assez Frisell, pour acquiescer (j'prend donc pour argent comptant)
SupprimerMoi non plus, j'ai dit ça pour faire l'intéressant. Plus sérieusement, c'est le son de guitare qui m'y a fait penser.
RépondreSupprimer96 doit être la bonne année je pense, au Zenith de Paris
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