mardi 27 mai 2014

ROSA LUXEMBURG - III & IV "Seuls / Ensemble" (2014)

Je le dis franchement, chroniquer cet album n'a pas été de tout repos pour moi, avec ces Rosa Luxemburg  me voila loin des rives du Mississippi et de ses bluesmen  ou du bush australien  et des riffs basiques d'AC/DC ou the Angels. C'est d'ailleurs le fait que je n'y connaisse pas grand chose en rock dit  "progressif" qui fait que je suis particulièrement qualifié pour en parler sans idée reçue, mais les puristes se reporterons plutôt sur les chroniques de nos collègues blogueurs spécialisés, comme sur les excellents Néoprog, Progressive-aréa ou Amarokprog. Ensuite la complexité de leur musique rend la tache difficile: vous vous croyez embarqués dans un joli morceau de pop inoffensive à piano et gratte acoustique et vlan, un énorme riff heavy vient vous coller au plafond ou vice et versa!
Mais prenons les choses dans l'ordre comme on nous l'a enseigné dans notre cursus de chroniqueur 3eme degrés. Rosa Luxemburg, c'est un jardin à Paris, une place, une passerelle et une station de métro à Berlin, tout ça pour honorer la mémoire de cette militante allemande née en Pologne (1871-1919), fondatrice du parti communiste allemand, emprisonnée pour s'être opposée à la boucherie de 14/18 et finalement assassinée, une icône de la paix, de la révolution et du féminisme.  C'est aussi maintenant le nom qu'à choisi de porter un groupe de rock français progressif, et bien sur le choix  de cette figure n'est pas anodin, d'ailleurs leur premier album de 2009 sobrement intitulé "I & II" rendait hommage à "Rosa la Rouge", par un album concept autour de sa vie, ses combats et ses enseignements, un projet quelque peu ambitieux au milieu de la crétinerie des 3/4 de la scène française, en particulier sa variété pourrie, ses rappeurs ignares et ses pseudo rockeurs pour pré-ados (noms fournis sur demande). Le groupe de compose de 3 musiciens, Minouche (basse, claviers, chant), son frangin Pipo (guitares, chant) et Thomas Legon (drums), épaulés par des invités au fil des titres.
Coté influences notons de suite que  Pipo  s'est illustré dans un tribute band acoustique à Dream Theater, une référence majeure donc, après écoute je pourrais citer en vrac aussi Queen, Génésis, King Crimson, Marillion, Porcupine Tree, Pink Floyd, et pour rester en France Ange, Taï Phong et comme groupes de la même mouvance  Lazuli et Nemo.
Plus en détails, on entame avec "Les pilleurs", 9'40 où "Queen meet Ange meet Genesis", ambiance "Par les fils de Mandrin" du gang de Christian Decamps, harmonies vocales à la "Bohemian Rhapsody" de la Reine,  mais aussi une trompette "Morriconienne", des claviers grandiloquents, une grande richesse instrumentale (violoncelle, violon, cor), un final en voir féminine (Julie Laïk), bref un sacré morceau où se télescopent différents climats, c'est un peu le propre du "prog" d'ailleurs, non?
photos @]Chris CB  (http://www.chriscb.org/ ), merci
On enchaine direct avec "Je ne suis plus seul", plus chanson pop piano/chant, Elton John aurait pu pondre ça époque "Captain Fantastic". On continue avec le bel et court instru "Nuage", qui effectivement marche sur les cumulonimbus avant d'entamer des choses plus sérieuses avec "Ils se tiennent la main", son gros riff heavy mélodique à la Dream Theater et son  refrain entêtant en font un de mes titres préférés. Sur l'apocalyptique "Babylone" qui aborde la fin du monde, même climat alternance métal et ponts plus calmes, on relèvera sur l'enlevé  "Raptus" un beau solo de guitare électrique. "Marche"  m'évoque encore Ange, on y retrouve la voir de Julie Laïk et des percus pieds et mains, un refrain à beugler et un final heavy,  mon titre favori.
Pour clore ce chapitre IV "Nous ne sommes plus seuls", porteur d'espoir, voire utopique, encore une belle pièce progressive, beaucoup de claviers (orgue Hammond et Fender Rhodes ont chauffé  tout au long du CD), souffle épique, et quelques invités dont Fred Woff de Two the West dont nous avons déjà parlé ici, et Arjen Lucassen, un néerlandais bien connu dans le milieu ("Ayreon" c'est lui).
Le mot qui me vient spontanément pour qualifier ce disque c'est "intelligent" et à notre époque de superficialité et  de connerie ambiante (voir les résultats  des élections européennes..), c’est inestimable. Certains amateurs de prog seront peut être rebutés à priori par le chant en français, mais ils auraient  tort, il sonne bien et il faut encourager ce parti pris courageux, surtout  quand les textes sont de qualité, ajoutons à ces louanges un beau livret de CD.
Une belle découverte pour moi donc, et pour les curieux qui me suivront.

Rockin-JL

Vous pouvez faire faire un tour sur leur site:  rosaluxemburg.com


3 commentaires:

  1. C'est démentiel !
    Mais je ne suis pas sur que l'on peut qualifier de Rock Prog ce groupe, je ne suis pas un spécialiste mais je le mettrais dans un autre segment du rock.
    Bien vu mon Rockin chair.

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    1. Tout compte fait, après plusieurs écoutes, c'est peut être du Prog.

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    2. je pense aussi, mais au fond on s'en fiche, ne cherchons pas à le classer ici ou là; c'est bien fichu et c'est le principal ...je suis content que tu apprécies aussi

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