MOZART : CONCERTOS pour PIANO 20, 21, 25 & 27 – Friedrich GULDA - ABBADO – par Claude Toon
- Oui ma petite Sonia, une fois de plus la pochette est moche, M'sieur
Vincent me l'a déjà dit… Mais les 2 CD sont cultissimes…
- Pourtant, autant Claudio Abbado, disparu récemment, m'est connu, autant
le pianiste Friedrich Gulda ne me dit rien dans le monde du
classique…
- Pas très surprenant, il se voulait pianiste de Jazz mais était entiché
de Mozart, Beethoven, Chopin et nous a laissé quelques disques pas piqués
des vers !!!
- Quatre concertos, cela promet une longue chronique…
- Je vais essayer d'en parler globalement, ils sont parmi les plus beaux
de Mozart…
- Bon… et bien bon courage M'sieur Claude…
- Merci ma belle…
Petit bonnet de jazzman sur la tête, carrure de colosse comme
Sviatoslav Richter,
Friedrich Gulda
n'avait pas le look un peu guindé que l'on prête à ses confrères virtuoses
de sa génération vêtus en queue de pie.
Né en 1930, de formation classique, l'original pianiste se plaisait à afficher son
animosité pour son pays natal, l'Autriche. Assez misanthrope, il se
revendique pianiste de jazz et joue pourtant comme un dieu
Mozart,
Schubert,
Beethoven,
Chopin
et même
Bach… au clavecin (très jazzy comme instrument...). Il a enregistré 3 fois
l'intégrale des 32 sonates de
Beethoven
à un niveau superlatif. Même chose pour
Mozart. Et il ne se prétendait pas "classique". Ah Ah...
Les concerts de
Friedrich Gulda
à Vienne ou à Montreux, Munich, que sais-je, pouvaient
se constituer d'œuvres des plus classiques (une sonate de
Mozart, un nocturne de
Chopin), et des pièces de Jazz de sa composition ou inspirées de
Thelonious Monk. Et à la grande colère du bonhomme, ce mélange des genres n'a jamais
passionné le public. Dommage pour tout le monde.
Mort assez jeune, en 2000, le jour de l'anniversaire de
Mozart,
Friedrich Gulda
nous a laissé une belle discographie très variée dont ces deux albums de
concertos de
Mozart
qui font référence depuis 40 ans ! Son fils
Paul
fait également une carrière de pianiste et de chef d'orchestre.
Je ne présente plus
Claudio Abbado, le chef italien qui nous a quittés il y a quelques mois (clic). Grand Mozartien, il modernise ses interprétations en allégeant
l'orchestre classique, mais sans adopter la nouvelle donne des baroqueux
comme
Brüggen
ou
Harnoncourt.
Gulda
et
Abbado
ont 35 et 41 ans quand le projet de ces deux albums voit le jour. L'âge
idéal pour jouer le
Mozart
âgé de la trentaine…
Mozart, le retour… dans le Deblocnot'. Le petit et grand génie auréolé de légende
nous a déjà souvent rendu visite avec son
Requiem,
deux symphonies
parmi 41, quelques
concertos
:
clarinette,
flûte
et
harpe,
violon, et la
symphonieconcertante pour violon et alto. Vous pouvez lire ou relire tout cela via l'index classique (Clic).
Comme tous les compositeurs du siècle des lumières,
Mozart
travaille sur commande pour divers nobles ou princes de l'Église : des
"protecteurs". Conséquence évidente, le musicien doit composer dans tous les
genres pour répondre aux commandes et caprices du moment. Bien entendu,
Mozart
privilégie et dépense son énergie créatrice pour les genres d'œuvre qui lui
tiennent particulièrement à cœur. Il s'investit avec fougue dans les
opéras, les
symphonies, les
sonates
pour
piano, et… les
concertos
pour
piano. Pour le Franc-Maçon qu'il deviendra, les messes écrites dans sa jeunesses
feront les frais d'un travail disons… plus à l'arrache… et même la
grande messe en Ut de 1782, d'une très belle
facture, ne verra jamais son Agnus dei conclusif écrit !
Le cycle des 27 concertos constituent un monument dans le patrimoine du
compositeur. Je peux même affirmer que
Mozarta inventé le concerto pour piano moderne. L'écriture du corpus
s'étendra de 1767 (Mozart
a 11 ans) jusqu'à la dernière année de sa vie, fin
1791. Si les premiers concertos
restent de forme assez classique et brefs, les
N° 12
à
27
gagnent considérablement en dimension (30'-35') et en ambition émotionnelle.
Les derniers préfigurent même l'époque préromantique et le parallèle
stylistique avec les deux premiers concertos de
Beethoven
de 1795 est une évidence.
Les quatre concertos réunis sur cette album datent de
1785 pour les
N° 20
&
N° 21, de 1786 pour le
N° 25
et enfin de 1791 pour le
N° 27.
Mozart
entre dans les années de galère, les commandes d'opéras se font rares. Ces
concertos rencontreront un succès certain auprès du public, mais se
révèleront techniquement très difficiles à jouer pour les pianistes amateurs
des salons viennois. Depuis plus de deux siècles, il ne se passe pas un jour
sans que l'un des concertos de
Mozart soit joué en concert… Quant à la discographie, le mot pléthorique est pour
le moins limitatif…
XXXX
Concerto N°20 en ré mineur K466
: L'utilisation de tonalités mineures, plus ténébreuses que les majeures,
est rare chez l'épicurien
Mozart. Le concerto comporte 3 mouvements et fut créé à Vienne par
Mozart
lui-même,
le lendemain de l'écriture de la dernière note. L'allegro
initial se veut dramatique, avec ses vagues hésitantes et pathétiques aux
cordes. L'introduction est assez longue. Les motifs staccato et aigus des
violons sont déchirants. [2'30"] L'entrée du piano se fait plus sereine
voire méditative. Le jeu du piano hésite entre nostalgie et désarroi. Tout
le mouvement va reposer sans interruption sur cette dualité. Le jeu de
Friedrich Gulda
est viril et clair. C'est très "masculin" dans le sens où chaque note semble
scander, voire marteler. Et pourtant c'est d'une rare sensibilité.
Gulda
accentue à merveille, note après note, la métaphysique douloureuse de ce
long mouvement.
Abbado
et la
Philharmonie de Vienne
répondent au piano par une ondulante poésie, un legato subtile, un tempo qui
ne transforme pas cet allegro en marche funèbre. L'équilibre sonore entre le
piano et l'orchestre, notamment dans les interventions de la petite harmonie
est parfaite de clarté.
Gulda
a choisi l'énergique cadence de
Beethoven
pour conclure. Beethoven
joua souvent ce concerto dont la vibrante obscurité était
en osmose avec ses tourments.
Le second mouvement est une
romance en mode majeur. Comme
souvent dans les mouvements centraux des concertos de la maturité, la
mélodie au piano est rythmée par une pulsation aérienne des cordes. Le
climat, comme dans l'allegro, reste passionné, mais plus confiant, enfin
jusqu'au développement central où ressurgissent les tensions élégiaques.
Jamais
Friedrich Gulda
n'adopte un ton larmoyant. Au contraire, il conserve son jeu vigoureux, une
détermination dans le phrasé qui fait écho aux espoirs encore vifs d'un
compositeur de 29 ans qui, malgré les aléas de l'existence, croit encore à
la vie. Le rondo final (noté allegro assai) libère
l'impétuosité du pianiste, de l'orchestre et du chef. L'importance qu'a pris
l'aspect symphonique de l'accompagnement est très marquée dans ce mouvement
qui termine plus joyeusement le concerto. De la tristesse à la gaité,
Mozart a inversé la vision de son destin.
Concerto N°21 en do majeur K467:Ce concerto est l'un des plus connus de
Mozart, ne serait-ce que par son andante illustrant nombre de films et pub.
K466
vs
K467
: deux concertos jumeaux composés en février-mars
1785. Autant le premier
illustre les infortunes du destin (d'où l'intérêt porté par un
Beethoven), autant le second évoque vitalité et même grandeur. Dans le
concerto en do majeur, l'opéra bouffe n'est pas loin.
Mozart
utilise un matériau thématique opposé aux graves citations proches de
l'ouverture de
Don Juan
rencontrés dans le
concerto en ré mineur. L'introduction allegro se
fait martiale et ironique, avec des motifs appuyés par les timbales et
l'harmonie. La facétie de ces premières mesures est l'antithèse de la
gravité du début du précédant concerto.
Claudio Abbado
fait chanter avec une chatoyante articulation la
Philharmonie de Vienne. Bon sang, quel orchestre ! Curieusement, la mélodie du piano semble plus
mutine, cherchant à briser de-ci de-là l'allégresse initiale. Tout le
mouvement va se construire autour de cette opposition. Le robuste pianiste
fait preuve d'une légèreté stupéfiante, mettant ainsi en avant chaque
contraste dans ce mouvement d'une inventivité assez inouïe. Bon sang, quel
pianiste !
Ah, l'andante : une pulsation
obsédante des basses accompagne la mélodie sereine qui s'élève des violons…
Rêveur ? Sensuel ? Le vocabulaire serait vaste pour définir ce moment de
grâce. Sérénité, oui, mais dissimulant une sourde souffrance.
Friedrich Gulda
laisse couler avec poésie et délicatesse le jeu du clavier. Le dialogue
entre piano, cordes et bois est enchanteur. L'allegro vivace assai
final n'a jamais si bien mérité le mot Vivace. Le contraste avec l'andante
est surprenant mais réjouissant. Sa brièveté semble donner raison à quelques
musicologues qui imaginent que
Mozart
a écrit rapidement ce final comme s'il souhaitait conclure son concerto
après l'andante. Mais forme tripartite oblige... Un final guilleret, et
encore un sans faute des artistes.
Ce premier disque paru en 1975 est acclamé par la presse et les
mélomanes. Un second est enregistré en 1976 avec deux autres
concertos, dont le dernier écrit par
Mozart. Si les quatre œuvres sont différentes dans l'esprit, à l'écoute, on
imagine que les deux disques ont été captés dans la foulée ! On retrouve le
son velouté de la
Philharmonie de Vienne
sous la baguette d'un
Claudio Abbado
encore jeune (41 ans) mais déjà célèbre, et la virtuosité électrisante de
Friedrich Gulda. Je ne reviens plus sur les
qualités artistiques et musicales de ces gravures légendaires.
Concerto N°25 en do majeur K503 :Écrit en décembre 1786, ce concerto est intimement lié avec la
symphonie N° 38
"Prague" par l'ardeur qui habite les deux ouvrages. Une ouverture
Allegro Maestoso (vraiment
maestoso) fringante et solennelle peut même faire penser à un certain
concerto l'empereur
de
Beethoven, toujours lui. On retrouve en cette année 1786, un
Mozart confiant voire "héroïque". Les bois virevoltent. Dans cette gravure, les
bassons sont bien présents, c'est rare. L'entrée du piano, espiègle, apporte
un trait de tendresse juvénile. Même si la noblesse viennoise a boudé
LesNoces de Figaro, l'opéra créé en mai a été un vif succès public qui a ragaillardi le
compositeur. Avec ses 16', ce long mouvement préfigure définitivement le
siècle à venir, pas uniquement par sa durée mais par sa structure complexe
où s'affrontent hardiment des motifs majeurs et mineurs. On entend aussi un
leitmotiv de 5 notes qui apporte une cohérence totale à l'ensemble. Les
interprètes apportent une réelle exaltation à cet allegro.
L'andante central n'épouse pas
la forme mi-rêveuse mi-nostalgique rencontrée dans les concertos écrits par
Mozart
à cette époque. La part belle est donnée au piano avec un accompagnement
simple et pudique de l'orchestre. On ne trouve dans cette page aucun des
accents mélancoliques, des angoisses sourdes qui caractérisaient les
K466
et
K467. L'allegrettoconclusif, assez long (près de 10'), prolonge le climat de fête. Les notes du piano
pirouettent jovialement. On retrouve à la fois la lumineuse tonalité de do
majeur de l'allegro, la forme
rondo et l'atmosphère un rien solennel du début. L'osmose entre le piano et
l'orchestre colore l'espace sonore d'un kaléidoscope d'une richesse évitant
tout ennui dans cette vaste conclusion. Vraiment une interprétation de
génie…
Concerto N°27 en si bémol majeur K595
: Dans les deux dernières années de sa vie,
Mozart
renoue avec l'écriture de concertos. C'est la descente aux enfers : souvent
malade, criblé de dettes, même son chef-d’œuvre,
LaFlûte enchantée
est créée dans un théâtre obscure des faubourgs de Vienne.
Mozart
va pourtant choisir de nouveau un mode majeur pour ce concerto ultime qui
sera composé en 1790 et créé en
1791, l'année de sa mort.
L'introduction est bien connue et a servi de générique à divers émissions de
radio.
Mozart
fait régner une ambiguïté totale avec une mélodie d'une sublime beauté.
Mozart, bien avant
Wagner, utilise le chromatisme, alternant de mesures en mesures tonalités
majeures et mineures. L'apaisement semble dominer dans cet
allegro qui pourrait être noté
moderato. Cependant, le piano égrène quelques notes mélancoliques qui
trahissent les incertitudes de
Mozart quant à l'avenir. Les mélodies baignent d'une douceur et d'une langueur
indéfinissables ; le mystère du cœur de
Mozart.
Gulda
joue la cadence écrite par
Mozart
et non la sienne dans la coda de cet allegro.
Le larghetto central montre,
qu'avec le temps, le langage de
Mozart
s'est dépouillé jusqu'à l'abstraction. Quelques notes au piano, un trait de
cordes, un cor lointain, une humanité prodigieuse. On discerne dans la
partie centrale une réminiscence des habituels rythmes staccato aux cordes,
mais tellement assagis. La coda s'éteint comme un rêve. L'Allegro
final poursuit cette quête de la simplicité avec des motifs rythmés et
élémentaires. C'est joyeux, un rien nostalgique. Les artistes retiennent
leurs instruments dans un tempo serein et un phrasé sans pathos. Et si ce
Mozart
ne savait composer que du bonheur, son esprit dissociant le quotidien
terrestre et l'âme musicale de son enfance ?
Friedrich Gulda
a enregistré d'autres concertos (dont le 23) pour d'autres labels que DGG.
Dommage qu'une intégrale avec
Abbado
n'est jamais été entreprise. Les deux disques de 1975-76 n'ont jamais quitté
le catalogue.
La discographie des concertos est immense de
Clara Haskil jusqu'au dernier album paru de
Claudio Abbado
accompagnant
Martha Argerich.
Claudio Abbado
a enregistré avec
Rudolf Serkin
les concertos de la maturité. C'est
l'orchestre symphonique de Londres
qui accompagne le pianiste octogénaire qui, hélas, n'a plus la fougue qui
sied à l'éternel jeune homme qu'était
Mozart. Un beau témoignage cependant (Dgg
– 4/6).
L'intégrale de la fin des années 60 et 70 de
Daniel Barenboïm dirigeant du piano l'orchestre de chambre anglais n'est pas à jeter aux orties comme je l'ai lu récemment dans la presse.
Certes, ce n'est pas aussi fluide et inspiré que
Gulda, mais c'est un parcours sans faute. La prise de son est un peu mate et
confuse (EMI – 4,5/6).
Murray Perahia
a entrepris la même expérience, avec le même orchestre une décennie plus
tard. C'est magnifique même si un soupçon scolaire (Sony – 5/6). Et
bien sûr, je me dois de signaler que l'intégrale de
Brendel – Marriner, qui aurait pu finir aux oubliettes chez Philips, a été rééditée par
Decca. Encore un monument (Decca
- 6/6)
Et une autre quasi-intégrale très intéressante, non citée ici : celle de Zacharias, avec des orchestres et des chefs divers. Vivifiant et très engagé ! Quant à Gulda, qu'en dire, si ce n'est que je le préfère dans Beethoven (trois remarquables intégrales de ses sonates, à placer vers les sommets d ela discographie de ces oeuvres) !
Rien à faire. J'ai écouté nombre de concertos de Mozart interprétés par des pianistes chevronnés et par de jeunes pianistes prometteurs, j'en tire la conclusion que si les interprétations des premiers sont plus impeccables et globalement réussies, celles des seconds ont quelque chose de plus qui me les fait préférer. Ils ont une magie entre les doigts, une sensibilité, un brio, une richesse sonore, une adaptabilité aux mille facettes de Mozart, que les premiers ont perdus. C'est trop lourd. Chaque note, chaque enchainement, ce démontre. Je regrette donc que nos jeunes pianistes (les Adrian Liao, les Malofeev, les Nathan Lee, les Miyu Shindo, les shio Okui etc) ne nous gratifient pas de leur talent en interprétant tous les concertos de Mozart.
Remarque intéressante. Dans ce blog, il m'arrive assez fréquemment de préférer les jeunes générations, mais encore faut-il qu'un jeune artiste ait déjà gravé un CD disponible tout ou partie en vidéo Youtube. Dans mes articles la priorité va à l'œuvre, donc, c'est vrai, les anciens qui ont marqué l'histoire de ladite œuvre peuvent être souvent au centre des articles. Nathan Lee n'a que 15 ans et oui : un talent prometteur qui me rappelle celui de la violoniste Hilary Hahn au même âge dans le difficile concerto de Sibelius à Munich, accompagnée par Lorin Maazel vers 1995. J'ai pu parler (mon 2ème article il y a six ans en 2011) de ses disques lorsque la vingtaine passée, elle a commencé sa discographie. L'esprit du Blog est de partager un enthousiasme, parfois une déception, pour un CD, un film, un bon bouquin et des artistes peu connus (mais plutôt dans le domaine Rock, blues, variété de qualité, etc.) Merci à vous et à bientôt…
Miyu Shindo a fait ça : https://www.youtube.com/watch?v=PytuJXApFx8 Elle mériterait un orchestre. A comparer justement avec la prestation de Malofeev - avec orchestre - sur la même œuvre. Shio Okui était de la partie - oh combien - chez Vuitton récemment. 4 pianos, c'est rare non ? https://www.youtube.com/watch?v=z4hXlZzuNjA Adrian Liao a joué un Mozart en duo ici : https://www.youtube.com/watch?v=Fo26IvnQuWA p.s. J'aime énormément Hilary Hahn
Je viens d'écouter Mlle Shindo dans le début du second concerto de Rachmaninov. Un mystère : elle n'a que 14 ans, ne semble pas géante et quand on connaît l'écart des doigts exigé pour jouer les accords à la main gauche dans l'intro... Ben, oui je suis jaloux. Oui, ce n'est pas bien... Dommage que la vidéo Youtube soit médiocre car ces accords sonnent pachydermiques. Une gamine à suivre... Ahhh Hillary, ma deuxième chronique pour deux albums de concertos : http://ledeblocnot.blogspot.fr/2011/03/hilary-hahn-et-pour-quelques-concertos.html et aussi http://ledeblocnot.blogspot.fr/2014/10/brahms-concerto-pour-violon-hilary-hahn.html ou encore http://ledeblocnot.blogspot.fr/2011/08/hilary-hahn-marris-jansons-dans.html
Je l'ai vu et entendu deux fois en concert (récital solo et/ou violon-piano) Deux grands souvenirs !!! Merci pour la visite Anonyme, à bientôt...
Je vous remercie de prendre la peine de me répondre. Alors vous êtes pianiste, d'après ce que je comprends. Je ne suis hélas pas musicien, une partition, pour moi, c'est de l'hébreux. Alors justement, j'aimerais beaucoup vous poser une question. Lorsque vous jouez en public, j'imagine qu'il n'y a pas que des musiciens dans la salle. Il doit y avoir aussi des gens comme moi. Avec le public musicien, vous avez des points communs : c'est la facture, l'exécution. C'est une base pour apprécier. C'est à dire que, en ce sens, la musique est un but. Mais pour moi, c'est surtout un moyen. Alors ma question est : dans quelle mesure voulez-vous toucher le public non musicien ? Et comment pensez-vous pouvoir le faire ? ou on peut retourner la question : à quoi croyez-vous qu'un public non musicien est sensible ? Bien sûr, la beauté incontestable, ça aide. C'est sûr. mais quant à l'interprétation ? Vaste question. Pour ne prendre qu'un petit exemple : la première fois que j'ai entendu Zhang Zuo interpréter le concerto pour piano de Tchaïkovsky au concours Queen Elisabeth, j'ai trouvé ça un peu rock'n roll par moment. Et puis je suis devenu fan de la vie, de l'originalité de sa prestation. jean-louis.chamuy@laposte.net
Bonjour Jean-Louis Mais c'est moi qui vous remercie de participer à la vie de ce blog par vos commentaires. Vous l'aurez compris, c'est un blog de passionnés et non un blog d'intellos ou de critiques professionnels, tous issus des commentateurs sur Amazon où nous sentions à la fois à l'étroit et limités dans nos propos… Hi hi, je ne suis absolument pas pianiste ni musicien professionnel :o) Cela sera pour une autre vie. J'ai commencé le piano à 42 ans après un drame perso cruel (toujours mieux que l'alcool), mais avec un professeur que j'ai dû abandonner pour des raisons sur lesquelles je préfère ne pas m'étendre… Je n'ai plus de piano d'ailleurs. Cela dit, j'ai quand même joué en public (300 personnes lors d'un séminaire de 1998 où le personnel venait jouer ce qu'il voulait). Ô un petit scherzo de 5 minutes sur un Yamaha dur comme la pierre. Donc oui je sais parcourir (plutôt que déchiffrer finement) une partition, sans plus. Il y a pas mal de musiciens amateurs dans notre groupe de copains dont deux batteurs. Pourquoi on peut se passionner pour tel ou tel genre de musique reste à mon sens un mystère dépendant de nos sensibilités. Je vous contacterai par mail si vous voulez échanger sur ce vaste sujet. À l'évidence le piano vous passionne ; la chronique de samedi sera consacré à Gaspard de la nuit de Ravel, encore une partition qui fait froid dans le dos par sa difficulté qui pourtant ne transparait pas dans la limpidité de la musique… Claude
Juste un mot. J'aime beaucoup d'instruments mais surtout le violon et le piano. (pas très original) Je crois comprendre que ce qui me plaît particulièrement dans le piano, c'est son caractère complet. J'ai réfléchi sur les théories de Francis Wolf(f?) et j'aime bien comprendre ce qui se passe en moi. Le piano est un instrument à cordes. Ce n'est pas sans rapport avec les cordes vocales, la voix. Le piano est un instrument à percussions, ce n'est pas sans rapport avec le cœur. (et la batterie ) Le piano peut permettre plus qu'un violon ou un violoncelle, de faire sentir une respiration parce que le rapport du pianiste et de son instrument est très compliqué, très personnel, très sensuel, et très en prise avec sa propre respiration. Et c'est là, à mon avis, ce qui distingue les pianistes. Et c'est ça, aussi, que j'aime sentir en plus de la justesse de l'interprétation. jean-louis
Et une autre quasi-intégrale très intéressante, non citée ici : celle de Zacharias, avec des orchestres et des chefs divers. Vivifiant et très engagé !
RépondreSupprimerQuant à Gulda, qu'en dire, si ce n'est que je le préfère dans Beethoven (trois remarquables intégrales de ses sonates, à placer vers les sommets d ela discographie de ces oeuvres) !
Rien à faire. J'ai écouté nombre de concertos de Mozart interprétés par des pianistes chevronnés et par de jeunes pianistes prometteurs, j'en tire la conclusion que si les interprétations des premiers sont plus impeccables et globalement réussies, celles des seconds ont quelque chose de plus qui me les fait préférer. Ils ont une magie entre les doigts, une sensibilité, un brio, une richesse sonore, une adaptabilité aux mille facettes de Mozart, que les premiers ont perdus. C'est trop lourd. Chaque note, chaque enchainement, ce démontre.
RépondreSupprimerJe regrette donc que nos jeunes pianistes (les Adrian Liao, les Malofeev, les Nathan Lee, les Miyu Shindo, les shio Okui etc) ne nous gratifient pas de leur talent en interprétant tous les concertos de Mozart.
Remarque intéressante. Dans ce blog, il m'arrive assez fréquemment de préférer les jeunes générations, mais encore faut-il qu'un jeune artiste ait déjà gravé un CD disponible tout ou partie en vidéo Youtube. Dans mes articles la priorité va à l'œuvre, donc, c'est vrai, les anciens qui ont marqué l'histoire de ladite œuvre peuvent être souvent au centre des articles.
SupprimerNathan Lee n'a que 15 ans et oui : un talent prometteur qui me rappelle celui de la violoniste Hilary Hahn au même âge dans le difficile concerto de Sibelius à Munich, accompagnée par Lorin Maazel vers 1995. J'ai pu parler (mon 2ème article il y a six ans en 2011) de ses disques lorsque la vingtaine passée, elle a commencé sa discographie.
L'esprit du Blog est de partager un enthousiasme, parfois une déception, pour un CD, un film, un bon bouquin et des artistes peu connus (mais plutôt dans le domaine Rock, blues, variété de qualité, etc.)
Merci à vous et à bientôt…
Miyu Shindo a fait ça : https://www.youtube.com/watch?v=PytuJXApFx8
RépondreSupprimerElle mériterait un orchestre.
A comparer justement avec la prestation de Malofeev - avec orchestre - sur la même œuvre.
Shio Okui était de la partie - oh combien - chez Vuitton récemment. 4 pianos, c'est rare non ?
https://www.youtube.com/watch?v=z4hXlZzuNjA
Adrian Liao a joué un Mozart en duo ici :
https://www.youtube.com/watch?v=Fo26IvnQuWA
p.s. J'aime énormément Hilary Hahn
Je viens d'écouter Mlle Shindo dans le début du second concerto de Rachmaninov. Un mystère : elle n'a que 14 ans, ne semble pas géante et quand on connaît l'écart des doigts exigé pour jouer les accords à la main gauche dans l'intro... Ben, oui je suis jaloux. Oui, ce n'est pas bien...
RépondreSupprimerDommage que la vidéo Youtube soit médiocre car ces accords sonnent pachydermiques. Une gamine à suivre...
Ahhh Hillary, ma deuxième chronique pour deux albums de concertos : http://ledeblocnot.blogspot.fr/2011/03/hilary-hahn-et-pour-quelques-concertos.html et aussi http://ledeblocnot.blogspot.fr/2014/10/brahms-concerto-pour-violon-hilary-hahn.html ou encore http://ledeblocnot.blogspot.fr/2011/08/hilary-hahn-marris-jansons-dans.html
Je l'ai vu et entendu deux fois en concert (récital solo et/ou violon-piano) Deux grands souvenirs !!!
Merci pour la visite Anonyme, à bientôt...
Je vous remercie de prendre la peine de me répondre.
RépondreSupprimerAlors vous êtes pianiste, d'après ce que je comprends. Je ne suis hélas pas musicien, une partition, pour moi, c'est de l'hébreux.
Alors justement, j'aimerais beaucoup vous poser une question.
Lorsque vous jouez en public, j'imagine qu'il n'y a pas que des musiciens dans la salle. Il doit y avoir aussi des gens comme moi.
Avec le public musicien, vous avez des points communs : c'est la facture, l'exécution. C'est une base pour apprécier. C'est à dire que, en ce sens, la musique est un but.
Mais pour moi, c'est surtout un moyen.
Alors ma question est : dans quelle mesure voulez-vous toucher le public non musicien ? Et comment pensez-vous pouvoir le faire ? ou on peut retourner la question : à quoi croyez-vous qu'un public non musicien est sensible ?
Bien sûr, la beauté incontestable, ça aide. C'est sûr. mais quant à l'interprétation ?
Vaste question. Pour ne prendre qu'un petit exemple : la première fois que j'ai entendu Zhang Zuo interpréter le concerto pour piano de Tchaïkovsky au concours Queen Elisabeth, j'ai trouvé ça un peu rock'n roll par moment. Et puis je suis devenu fan de la vie, de l'originalité de sa prestation.
jean-louis.chamuy@laposte.net
Bonjour Jean-Louis
SupprimerMais c'est moi qui vous remercie de participer à la vie de ce blog par vos commentaires.
Vous l'aurez compris, c'est un blog de passionnés et non un blog d'intellos ou de critiques professionnels, tous issus des commentateurs sur Amazon où nous sentions à la fois à l'étroit et limités dans nos propos…
Hi hi, je ne suis absolument pas pianiste ni musicien professionnel :o) Cela sera pour une autre vie. J'ai commencé le piano à 42 ans après un drame perso cruel (toujours mieux que l'alcool), mais avec un professeur que j'ai dû abandonner pour des raisons sur lesquelles je préfère ne pas m'étendre… Je n'ai plus de piano d'ailleurs.
Cela dit, j'ai quand même joué en public (300 personnes lors d'un séminaire de 1998 où le personnel venait jouer ce qu'il voulait). Ô un petit scherzo de 5 minutes sur un Yamaha dur comme la pierre. Donc oui je sais parcourir (plutôt que déchiffrer finement) une partition, sans plus.
Il y a pas mal de musiciens amateurs dans notre groupe de copains dont deux batteurs.
Pourquoi on peut se passionner pour tel ou tel genre de musique reste à mon sens un mystère dépendant de nos sensibilités. Je vous contacterai par mail si vous voulez échanger sur ce vaste sujet.
À l'évidence le piano vous passionne ; la chronique de samedi sera consacré à Gaspard de la nuit de Ravel, encore une partition qui fait froid dans le dos par sa difficulté qui pourtant ne transparait pas dans la limpidité de la musique…
Claude
Juste un mot.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup d'instruments mais surtout le violon et le piano. (pas très original)
Je crois comprendre que ce qui me plaît particulièrement dans le piano, c'est son caractère complet. J'ai réfléchi sur les théories de Francis Wolf(f?) et j'aime bien comprendre ce qui se passe en moi.
Le piano est un instrument à cordes. Ce n'est pas sans rapport avec les cordes vocales, la voix.
Le piano est un instrument à percussions, ce n'est pas sans rapport avec le cœur. (et la batterie )
Le piano peut permettre plus qu'un violon ou un violoncelle, de faire sentir une respiration parce que le rapport du pianiste et de son instrument est très compliqué, très personnel, très sensuel, et très en prise avec sa propre respiration. Et c'est là, à mon avis, ce qui distingue les pianistes. Et c'est ça, aussi, que j'aime sentir en plus de la justesse de l'interprétation.
jean-louis
L'île joyeuse de Debussy
RépondreSupprimerShio Okui https://www.youtube.com/watch?v=dwoBiqfNP14
Pollini. Disons plus ... "compact" https://www.youtube.com/watch?v=rlGFfjY_vrY
jean-louis