Un
Hollandais, un Néo-Zélandais, un anglais : trois hommes qui ont forcé en douceur
nos frontières pour y amener leurs
talents.
Trois pays, trois artistes, trois styles
Graeme Allwright, le folk des antipodes
Tous
les Néo-Zélandais ne sont pas tous des gros gars baraqués habillés avec un short et un
maillot noir, qui ne font pas le «Haka » à tout bout de champ,
et qui te rentrent dans le lard dès que tu as un ballon ovale entre les
mains. Honneur au plus connu par chez
nous des chanteurs venant du pays des apterygiformes… pardon , des Kiwis.
Graeme
Allwright,
bientôt cinquante années sur les routes du folksong francophone, mais tout
ne s’est pas fait en un jour. Né en 1926
à Wellington (Comme le rugbyman Tana Umaga), il arrive en France en 1958 et effectuera divers métiers comme : apiculteur, prof
d’anglais et animateur pour enfants dans
un hôpital. Poussé par ses amis, il se lance dans le chant et monte à Paris où,
comme beaucoup, il se produit dans les cabarets «Rive-Gauche» du quartier Mouffetard. Après diverses rencontres, il côtoie Mouloudji qui le pousse à enregistrer son premier
album «Le Trimardeur» en 1965. Mais son succès viendra quand il
se tournera vers le Protest-Song et le Folk-Song bien avant Hugues
Auffray, même si ce dernier à été le premier à
traduire et à faire connaitre les chansons de Bob
Dylan sur notre territoire. Hugues Auffray, même s'il faisait du folk, jouait avant tout du skiffle,
le style de musique des Beatles à leur
début.
Pour revenir à Graeme Allright, ce sera en 1968 avec la sortie de l’album «Jour de Clarté» qu’il sera connu aux yeux du grand public. Malgré plusieurs titres de sa fabrication, ce seront ses adaptations des chansons de Pete Seeger, Bob Dylan, Woody Guthrie et surtout de Léonard Cohen qui lui donneront un éventail plus large de fans. Il adaptera en anglais les chansons de Georges Brassens. En 1980, il fera un 33 tours avec Maxime le Forestier. 19 albums, un nombre incalculable de chansons et d’adaptations, grand prix de la SACEM en 2010, le folkeux de 87 ans est toujours «On the road».
Pour revenir à Graeme Allright, ce sera en 1968 avec la sortie de l’album «Jour de Clarté» qu’il sera connu aux yeux du grand public. Malgré plusieurs titres de sa fabrication, ce seront ses adaptations des chansons de Pete Seeger, Bob Dylan, Woody Guthrie et surtout de Léonard Cohen qui lui donneront un éventail plus large de fans. Il adaptera en anglais les chansons de Georges Brassens. En 1980, il fera un 33 tours avec Maxime le Forestier. 19 albums, un nombre incalculable de chansons et d’adaptations, grand prix de la SACEM en 2010, le folkeux de 87 ans est toujours «On the road».
Dick Annegarn meurt mais ne se rend pas !
La Hollande, l’autre pays du
fromage, des tulipes, de Dave et des Schocking Blue. Peu d’artistes aussi
charismatiques que Dick Annegarn n’apparaitront sur les ondes des radios
périphériques françaises. Né à la Haye en 1952,
il a surtout vécu à Bruxelles. Il arrive à Paris à l’âge de 20 ans traînant sa
dégaine de Grand Duduche, il enregistre un premier album «Sacré Géranium» qui sera un succès immédiat
où l’on retrouve ses morceaux les plus connus comme «Ubu»,
«Bruxelles» et le titre phare «Sacré Géranium».
L’année suivante, en 1974, paraît un deuxième 30 centimètres :
«Polymorphose», et en 1975 «Mireille» l’histoire
tragi-comique d’une mouche. Tous les titres de Dick Annegarn penchent entre le
comique, la simplicité de la vie, la tragédie et des ballades douces-amères.
Son accent et son style nonchalant lui donne son «Étiquette». Il changera de voie dans les années 80, vivant sur une
péniche et s’occupant de vie associative. Même si il n’a jamais arrêté
d’enregistrer (deux albums en 6 ans), Il revient sur la scène du Zénith de
Paris pour le concert «L’Evènement» qui
réunit «Au Bonheur
des Dames», «Martin Circus» et
«Ange» en 1987.
Il montera diverses associations
avec plusieurs musiciens comme le bluesman Robert Pete
William ou encore l’accordéoniste Richard
Galliano que l’on avait pu entendre avec Catherine
Ringer en 1995. Ses enregistrements
en dent de scie, ne le font pas oublier pour autant, pour preuve, un album Tribute
titré «Le grand
dîner» réunissent des artistes comme Bashung, Arno ou encore
la famille Chedid père et fils qui apparaissent pour
reprendre des chansons de ce dernier pour ses 30 années de carrière. Même si le
bonhomme enregistre toujours pour lui-même, il
écrit surtout pour les autres comme Calogero
ou Raphael.
Le
grand échalas blond collectionne aussi les honneurs comme citoyen d’honneur de
Bruxelles, docteur Honoris Causa de l’université de Liège et chevalier de l’ordre
des Arts et des Lettres par le ministre de la culture en France Frédéric Mitterand.
Le 7 avril dernier est sortie son 17 ème album «Vélo Va». Vélo ? Pour un Hollandais quoi que
de plus normal dans un pays où la petite reine est roi (?). Quoi ? Oui je sais ! Il y
a une faute de français, mais je trouve drôle et sa sonne bien à l’oreille ! Et puis zut ! C’est ma chronique et je
fais ce que je veux ! Non mais !
Ah... Claude me fait savoir que ce n'est pas une faute mais une figure de style appelée "antinomie". Mince alors !!!
Ah... Claude me fait savoir que ce n'est pas une faute mais une figure de style appelée "antinomie". Mince alors !!!
Murray of
the Head in feet
Que dire de
plus sur le plus français des britanniques ? Murray Head est un sexagénaire plutôt
bien conservé, encore beau mec, on comprend mieux pourquoi il s’est fait
connaitre comme acteur avant toute chose. Né 10 mois après la fin de la guerre
à Londres, le cinéma le prend en charge
dès 1966, mais le rôle qui le fera
connaitre sera dans le film de Schlesinger «Sunday Bloody Sunday» en 1971. Petite carrière d’acteur avec 14 films à son actif, mais carrière quand
même ! Avec quelques films qui ont fait de petit succès comme «La Mandarine» de Edouard
Molinaro en 1971, Molinaro qu’il retrouvera
en 1996 dans «Beaumarchais l’insolent» avec
Fabrice Luchini et où il jouera le rôle de Lord
Rochford, l’ami de Beaumarchais. Mais sa voix sera son gagne-pain principal, on
l’entend pour la première fois dans l’opéra rock de Time
Rice «Jésus Christ
superstar» en 1969 ou il tiendra le rôle de
Judas, alors que celui de Jésus sera joué par …Ian
Gillan qui à l’époque était le chanteur de Deep
Purple.
Son premier disque sort en 1972 et fait... un bide
complet. Il faudra attendre trois ans pour découvrir l’album de la révélation avec
«Say It Ain’t so» qui fera un tabac en
France. Tous démarre avec le
titre emblématique «Say it Ain’t so Joe» : la sombre histoire d’un joueur de base ball tombé en disgrâce suite à une
histoire de paris truqués. Personnellement, même si l’original est superbe,
j’aime mieux la version de Roger Daltrey en 1977
que l’on trouve sur son album solo «One of the Boys». Mais il ne faut pas s’arrêter à ce
morceau. «She’s Such
a Drag» : un
titre très blues-rock ou «Don’t Forget Him Now» qui
n’est pas sans rappeler un certain Cat Stevens.
Il se partager entre le cinéma, la musique (23 albums) et les B.O pour le cinéma
comme «Cocktail Molotov»
de Diane Kurys ou «Pour
Cent briques t’as plus rien…» De Molinaro, il jouera dans la comédie musicale «Chess» où, pour l’occasion, il chantera le hit
«One night
in Bangkok» écrit
par Benny Andersson
et Björn Ulvaeus les deux ex-ABBA.
Même s'il fait
moins parler de lui actuellement au point de vue discographique, il tourne toujours sur les route du pays qu’il a adopté en 1970. Pour celles ou ceux qui
voudraient en savoir plus sur lui, en 2011, il a écrit son autobiographie «En passant».
Monsieur Murray
Head,
vous avez bien fait de passer et de vous arrêter.
Grand fan des deux premiers, j'ai usé jusqu'à la corde le LP Jour de Clarté qui ne contient que des titres fabuleux y comparis les compos de Graeme. Apprenti guitariste à l'époque (je devais avoir 14ans) je rêvais un jour de pouvoir jouer d'aussi belle mélodies.Et puis ces textes sont bein fichus et plein d'humanisme et de volonté de combattre l'injustice.
RépondreSupprimerPour Dick Annegarn je suis fan depuis son passage à la MJC de Créteil ou a été enregistré ce superbe double album Live. Dick est un guitariste inventif et dispose de cette connexion avec le BLues roots de chez Roots ca s'entend direct. Katina Tango par exemple est un titre incroyable de groove et d'invention
vu Graeme en concert dans mon bled il y a 3 ou 4 ans, avec ses musiciens malgaches, salle comble, et ambiance formidable, un grand Monsieur, chapeau
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