lundi 7 avril 2014

RAGE AGAINST THE MACHINE - "Rage Against The Machine" - (1992) par Phil Morello De La Rocha



Chaud devant, Mother Fucker !!!!!

Groupe incontournable des années 90, RAGE AGAINST THE MACHINE se forme à Los Ageles en 1991, par 4 musiciens venus d'horizons très différents.
Le guitariste Tom Morello, un métis né à New-York en 1964, passe son enfance à Lybertyville, une petite ville à coté de Chicago. Élevé par sa mère, une fervente militante pour les droits civiques dans les années 60, il est abandonné par son père, combattant anticolonialiste Kenyan, qui a participé dans les années 50 à la lutte pour l'indépendance de son pays.
Tom Morello forme un groupe "LOCK UP" qui enregistre un seul et unique album "Something Bitchin This Way Come" qui sort en juillet 1989. Début 1990, il rencontre Zack De La Rocha, un jeune rebelle chicano de Los Angeles, élevé seul par sa mère, comme lui. 
La guerre de Golfe éclate en 1991 et les 2 compères veulent dénoncer la politique du gouvernement américain en place et vont former un groupe pour essayer de réveiller les consciences endormies par le discours impérialiste du Président Bush.
RAGE AGAINST THE MACHINE, RATM pour les intimes, se retrouve sous la forme d'un quatuor avec l'arrivée du batteur Brad Wilk (un ami d'enfance de Zack De La Rocha) et du bassiste Tim Commerford.


Au cours de l'année 1992, RATM commence à donner des concerts et enregistre une cassette 12 titres. Le quatuor commence à se faire une bonne réputation live et arrive même à ouvrir pour PORNO FOR PYROS, le groupe de Perry Farrell, le fondateur du festival Lollapalooza.
RATM veut maintenant hurler ses slogans rebelles haut et fort et les diffuser à travers le monde. Après avoir signer chez Epic, Tom Morello, Zack De La Rocha, Brad Wilk et Tim C. entrent en studio pour graver leur premier album.
Fortement influencé par BAD BRAINS, PUBLIC ENEMY, LED ZEPPELIN et THE CLASH, ce 1er essai est une fusion inventive entre un URBAN DANCE SQUAD plus metal et un RED HOT CHILI PEPPERS plus extrême.
Précurseur d'un style qui sera copié par un paquet de formations par la suite, le cocktail très efficace, lourd et dangereusement explosif avec son mélange de rap et de metal, va toucher un public très hétéroclite.
L'album est un double choc..... tout d'abord un choc visuel avec le célèbre cliché du journaliste Malcolm Browne qui montre un moine, Thich Quang Duc, en train de s'immoler par le feu à Saigon en 1963 pour protester contre les persécutions des moines bouddhistes par le régime sud-vietnamien. Ensuite, un choc sonore avec les riffs lourds et les solos incandescents de Tom Morello, la basse slappée de Tim C. et la batterie marteau pilon de Brad Wilk. Cette révolte sonore est menée par Zack De La Rocha qui vous balance des "Fuck you, I won’t do what you tell me" en pleine tronche, une bonne quinzaine de fois d'affilée !!!
Son chant au phrasé rap véhicule des paroles puissantes qui incitent à l'insoumission et au rejet du capitalisme américain. Le quatuor en pleine guérilla urbaine va mettre un sacret coup de pied dans les bollocks de l'establisment rock qui commence à saouler sérieusement le jeune public. 

Zack De La Rocha & Tom Morello
Les kids ressortent les vieux tee-shirts du Che de leur père et se mettent à headbanger furieusement en écoutant les 10 titres de l'album.

Alliant la lourdeur de Black Sabbath, l'agression pure de Public Enemy et des Beastie Boys, RATM sur cet album, marie le métal, le hip hop et le rap et provoque une explosion sonore entre des matières jusque-là plutôt éloignées. Personne depuis - et c'est certainement pas Kid Rock, Limp Bizkit, Blink 41, Sum 182 et tous les copieurs qui ont suivi - n'est arrivé à faire mieux... et je ne vous parle même pas de tous ces soi-disant rappeurs actuels, au secours, de vrais comiques !!!!
La furie débute avec "Bombtrack", le jeune chanteur aux dreadlocks Zach De la Rocha scande ses textes aux paroles violentes, remarquablement épaulé par les riffs appuyés de Tom Morello et la rythmique syncopée de Brad Wilk et de Tim C.

C'est le son d'une colère remplie de rage ventilé avec une conviction totale. Ici, pas questions de synthés et de sampling, c'est du brut, du costaud, du sévèrement burné !!!
"Killing In The Name Of" est le titre le plus connu du groupe et va devenir un cri de guerre contre la soumission. Après le désormais légendaire "vas te faire e.....r, je ne vais pas faire ce que vous me dites" et un "Mother Fucker" sorti des tripes du chanteur, le groupe enchaine brulot sur brulot et va faire monter la tension.

L’insurrection rock est lancé avec "Take The Power Back", un funk métallique qui ressemble à un combat entre Fishbone et les Red Hot Chili Peppers. "Settle For Nothing" débute pépère, mais Zach De La Rocha va rapidement se faire péter les cordes vocales en hurlant sa souffrance sur ce titre sombre et chaotique.
L'incontournable "Bullet In The Head" nous ramène en pleine guerre du Golfe où l'armée US est comparée à l'armée nazi. Après une série de rafales dévastatrices de Tom Morello, Zack De La Rocha hurle le refrain jusqu'à la fin de la chanson et évite de justesse l'extinction de voix. Avec la participation de Maynard James Keenan de Tool sur "Know Your Enemy", ce titre est certainement l'un des sommets de l'album.
Tom Morello est éblouissant, il mélange les riffs à la Black Sabbath, les plans funky, les accords de speed metal avant de se jeter dans un solo bricolé qui en dit long sur son talent.
Dans le venimeux "Wake Up" Tom Morello revisite le riff de "Kashmir" pour ses propres besoins et se lance dans un tourbillon funky avant de durcir le ton avec un break de heavy metal en fusion. Le p'tit Zak pendant ce temps dénonce les assassinats de Martin Luther King et de Malcom X. Tel un forcené derrière son micro, il se prend pour Cassius Clay en balançant des uppercuts à la tronche des fachos et des libéraux de tous poils. 
"Fistfull Of Stell" semble avoir été enregistré chez Castorama avec des bruits de perceuse, de ponceuse, de scie.... les cris stridents de la guitare de Tom Morello vous laminent les neurones juste avant de vous prendre la rythmique char d’assaut de Brad Wilk et Tim C. en pleine face !!!
L'album s'achève dans la rébellion la plus totale avec les percutants "Township Rebellion" et "Freedom", 2 cocktails Molotov lancés contre la machine impérialiste.

Avec cet album incontournable, RAGE AGAINST THE MACHINE va connaitre un succès foudroyant et devenir le porte-drapeau d'un rock incendiaire sans (trop de) compromis.








2 commentaires:

  1. Big Bad Pete7/4/14 10:03

    A Paris, le métro s'appelle RATP, et à Marseille, c'est RTM, c'est moins rock....

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    1. A savoir qui fait le plus souvent gréve, RATP ou RTM ?

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