jeudi 31 octobre 2013

PRETTY MAIDS - Motherland (2013) - par Vincent le Chaméléon



Mais dans quel monde vit-on ?



Au diable les esprits chagrins !


... Car si certains mauvais esprits continuent de penser, dire, croire et affirmer que les Danois de PRETTY MAIDS demeurent une formation de seconde division, dont la renommée, autant que ses qualités artistiques, ne se rapporterait qu'à une poignée d'albums publiés dans le courant des années 80, qu'ils continuent de se complaire dans leur ignorance.
Quoi qu'ils continueront d'en dire, cela n'aura nullement empêché la bande à Ken Hammer (guitares) et à Ronnie Atkins (chant) de fêter l'an passé, et comme il se devait, leurs quelques 30 années de carrière au service de leur Hard Rock ultra Heavy. En témoigne leur premier et excellent double DVD Live It Comes Alive (Maids in Swizerland), paru en 2012, possédant tous les atouts pour faire taire à jamais ce genre de fausses affirmations. Car croyez-moi, le groupe s'y montre là de façon particulièrement affuté et en très bonne santé. Bien des groupes de jeunots pourraient, à ce sujet, en prendre de la graine.
Bon je l'avoue ! Depuis ma découverte à retardement de l'univers musicale de la formation Danoise (voir ma chronique de l'album Pandemonium (clic), l'envie de réhabiliter ce groupe, modestement, avec mes tous petits moyens, me titille depuis déjà quelques temps. Il faut dire que leur petit dernier, MOTHERLAND, s'inscrit comme le parfait successeur du déjà acclamé Pandemonium (2010).


Second souffle



Oui ! Après quelques publications qui, sans être déplaisantes, semblaient toutefois montrer quelques signes de lassitude de la part de ces vétérans du Hard/Heavy, l'actuelle mouture de PRETTY MAIDS nous démontre une nouvelle fois toutes ses capacités, toutes ses aptitudes, tout le métier qui est le sien, en nous offrant encore une fois un disque souvent très inspiré.
Comme je viens de le mentionner plus haut, le constat de ce "retour aux affaires" est à mon sens à mettre à l'actif d'un groupe qui se sera beaucoup renouvelé sur le plan de ses individus ces dernières années. 
Officiellement intégré au groupe en 2006, les claviers de Morten Sandager par exemple font désormais quasiment jeu égal avec les riffs et les solis (très inspirés) de Ken Hammer. La complémentarité Claviers/Guitares ne c'est ainsi jamais faite aussi forte que sur ce disque. Un très bon point d'ores et déjà.
Côté rythmique, si Shades, le nouveau et très "Nicky Sixx-ien" (de part son look)  bassiste ne fait pas là ce que j'appelle des étincelles, en revanche, le jeu musclé (entre modernité et héritage/traditions) de l'ex Royal Hunt Allan Tschicaja (à vos souhaits !) fait une fois encore des merveilles sur ce disque. Puisse ce line up rester stable pour les quelques années à venir SVP.
Du côté des anciens, la donne reste là même. Ronnie Atkins chante ainsi toujours de façon aussi caractéristique : L'aspect Spontex/Gratounette en quelque sorte. Une face rugueuse et l'autre bien plus moelleuse. Quant à l'imposant Ken Hammer (voir photos), voilà précisément tout ce que j'aime chez un guitariste officiant dans un registre tel que celui ci (le Hard/Metal). Ken Hammer est de ces guitaristes qui semblent avoir compris depuis longtemps qu'un solo de guitare ne pouvait trouver légitimement sa place au sein d'une composition qu'à la seule condition qu'il serve le morceau. Souvent assez court dans ses interventions, le guitariste est assurément un mélodiste averti pour faire sonner à chaque fois sa guitare comme il le fait. Son chorus sur "Why so Serious" en est ainsi l'un des plus beaux exemples sur ce disque.


Et l'album dans tout ça ?


MOTHERLAND est à considérer comme le prolongement de son prédécesseur:
- Mêmes musiciens (à l'exception de son nouveau et très discret bassiste).
- Même production virile et parfaitement équilibrée.
- Belle alternance entre morceaux "rentre dedans" et morceaux plus léger (domaine dans lequel le groupe n'a pourtant jamais véritablement excellé selon moi).

La différence qui est pourtant à souligner sur cet album, c'est qu'il est d'un aspect bien plus sombre cette fois ci. Dans le fond comme dans sa forme.
A l'image de sa superbe illustration, le Mal(in) s'invite souvent ici au détour de morceaux aux titres sans équivoque: "Hooligan", "Why so Serious", Sad to See you Suffer", ou l'édifiant et alarmiste "Mother of all Lies" (ici en vidéo). Car oui, là aussi, on constatera que PRETTY MAIDS est bel et bien un groupe ancré dans son/notre époque, soucieux (inquiet) de lendemains ou les mensonges, les délits, la violence (morale comme physique) semblent ainsi s'ériger de plus en plus comme les nouvelles façons de faire pour tirer  son épingle du jeu.
Initié sur le vorace et imparable "Pandemonium", en ouverture de l'album du même nom, il est presque un peu dommage que le groupe n'ait pas osé aller jusqu'au bout de sa démarche, afin d'inscrire ce disque dans une logique pleinement conceptuelle, comme le laissait entrevoir les 4 premiers titres de l'album.
Le menaçant instrumental "Confession" annonçant "The Iceman" (le diable)  augurait par exemple de ce à quoi aurait pu ressembler un tel disque. Il n'en reste pas moins que PRETTY MAIDS n'a en rien a rougir face à la concurrence (limité), avec un album tel que celui ci. Après 30 ans de carrière pour une douzaine d'albums, voilà qui relève même de l'exploit.

En tout cas, des groupes de soi-disant "seconde division" faits de ce bois là... Je prends et j'en reprends encore.



2 commentaires:

  1. Ils ont bien changé les "petits" danois efflanqués de "Red, Hot & Heavy" et de "Future World".
    Je croyais qu'ils étaient en pré-retraite.

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  2. Physiquement c'est indéniable Bruno. Mais comme nous tous finalement. Avec 30 années de + !!!
    La musique ne s'encombre fort heureusement pas de telles considérations. Surtout quand elle a ce goût là.

    La retraite ne semble donc pas encore pour tout de suite dans les rangs des Pretty Maids. Tant mieux !

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