"Chut... chut, chère
Charlotte" est un film de Robert Aldrich, sorti en 1964. Robert Aldrich (1918-1983), pour situer c'est Vera Cruz (1954) avec Burt Lancaster et Gary Cooper , "En quatrième vitesse" (1955) ou "Les 12 salopards" (1967), un grand réalisateur Hollywoodien qui a tâté aussi bien des westerns, drames, policiers ou films de guerre .
Moins connu que son illustre
prédécesseur "Qu'est-il arrivé à Baby Jane", sorti en 1962, ce long
métrage n'en demeure pas moins fascinant. Le film reprend la même trame d'affrontement psychologique entre deux femmes, Joan Crawford et Bette Davis dans "Baby Jane", Bette Davis (1908-1989) et Olivia de Havilland (née en 1916) ici. Joan Crawford pressentie pour le rôle le déclina sous prétexte médical, et c'est une autre vedette qui fut choisie, Olivia de Havilland. Un casting luxueux donc,
puisqu'on peut noter la présence de grandes figures de l'Age d'Or Hollywoodien
: Bette Davis, l'inoubliable "Eve" de Mankiewicz - 1950), Olivia de
Havilland ("Autant en emporte le vent" -1939), mais aussi Joseph Cotten ("L'Ombre d'un
doute"-Hitchcock 1943) et Agnès Moorhead ("Citizen
Kane " -Orson Welles-1941).
Olivia et Bette |
Vivant comme une recluse,
hystérique, angoissée et à la frontière de la folie, elle est très mal vue par
la population, puisque tout le monde la croit coupable du meurtre de son amant
John Meyhew (Bruce Dern), plusieurs années auparavant.
Charlotte est pourtant innocente
de ce meurtre et croit, quant à elle, que le coupable est son père, et que le
fantôme de son amant vient la hanter. Elle se voit contrainte par la ville de
quitter sa maison, et demande à sa cousine Miriam (Olivia de Havilland)
de lui rendre visite afin de lui éviter cette expropriation.
Mais quelles sont les vraies
intentions de Miriam ? Est-elle la douce cousine qu'elle prétend être où
a-t-elle l'intention de rendre folle Charlotte afin de s'emparer de son immense
fortune ?
Bette Davis (ci dessous) est toujours aussi
prodigieuse dans des rôles de femmes proches de la démence, à la fois
totalement incontrôlables et pourtant fragiles. Son affrontement avec Olivia de
Havilland est stupéfiant, d'autant que cette actrice ne nous avait pas habitué
à des personnages troubles et fourbes.
Le scénario est sombre, complexe,
et n'est pas sans nous rappeler "Les Diaboliques"(Clouzot-1955) .
Les jeux de lumière et les compositions saisissantes des interprètes principaux
rendent le film oppressant, flirtant parfois avec le fantastique.
Étant sans doute dans l'ombre du
magistral "Qu’est-il arrivé à Baby Jane" ce film
mériterait pourtant qu'on lui rende ses lettres de noblesse, tant il est
remarquable de bout en bout.
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