"Ces quelques fleurs…" de la part du Deblocnot - par Inter-Flora Toon

Van Gogh

Comme un petit coquelicot : Mouloudji est amoureux en 1953, mais devrait faire gaffe à la concurrence, au sale type qui lorgne sur sa dulcinée. Encore une histoire qui commence par le rouge des fleurs et finit par celui de quelques gouttes de sang…

Les roses blanches : Ou la quintessence de la chanson sociale morbide des années 20. Tous les dimanches un gamin offre un bouquet de roses blanches "à sa jolie maman", une ouvrière qui ira agoniser dans une salle commune de 20 lits (et oui c'était comme cela à l'époque). Sa mère ? "Une pauvre fille aux yeux rougis par les chagrins et la misère"... Le gamin continue de porter ses roses jusqu'au bout. Dernier couplet : Une infirmière spectrale et revêche barre le chemin et balance au gamin "tu n'as plus de maman" sur le ton de "t'as un zéro en dictée", bonjour en ces temps là, la cellule psychologique ! Berthe Sylva nous chante cette joyeuseté sur un air de guinguette en 1926 !!

- Vous savez quoi Sonia ?

- Sniff… don B'sieur Glaude… Sniff… bouhouhou…

- On raconte que la chanson traduite fut interdite à Vienne après ses débuts, le taux de suicide ayant monté en flèche !!!

- Ah pon ! Snifff… Bétonne bas… Snifff…

Madeleine : Madeleine se fout des lilas de Jacques Brel. Comme toutes les semaines, en 1962, elle le plante sur son carré de bitume. Il se prend un râteau, garde ses fleurs, on reste dans la botanique… C'est trop tard, les lilas sont trempés, finissent dans le caniveau. Une soirée pathétique… Pauvre Jacques… Mais il ne désarme pas et reviendra hyper motivé la semaine d'après…

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Le spectre de la rose : La musique classique a bien entendu fait fleurir des textes de qualité en ayant recours aux musiciens les plus géniaux.  Hector Berlioz a orchestré 6 poèmes de Théophile Gautier sous le titre générique les nuits d'été. Il y a comme un petit air de cendrillon. Une rose portée un soir de bal qui réveille des souvenirs… Régine Crespin avec une élocution francophone parfaite, a signé la version guère surpassée de ce cycle de mélodies. Elle est accompagnée par Ernest Ansermet à la tête de l'orchestre de la Suisse Romande… Tenez Sonia, les premiers vers…

Soulève ta paupière close

Qu’effleure un songe virginal.

Je suis le spectre d’une rose

Que tu portais hier au bal…

Lakmé, duo des fleurs : Les musiques classiques servent absolument à tout, y compris dans les pubs pour protection féminine ! C'est le cas du duo des fleurs de l'opéra Lakmé de Léo Delibes. Dans l'opéra, Lakmé, la fille du prêtre, et sa servante Malika vont cueillir en chantant des fleurs dans la rivière. Il y a des utilisations plus croustillantes de cette musique : dans le film Les Prédateurs, une histoire BCBG de vampires mondains, ce duo poétique accompagne les ébats amoureux entre Catherine Deneuve et Susan Sarandon. Ici, c'est Jennifer Larmore, mezzo soprano américaine, qui interprète le rôle de Lakmé et Jesús López-Cobos qui tient la baguette.

Heidenröslein : Ma chère Maggy Toon s'est souvenu avoir chanté dans sa jeunesse Heidenröslein (petite rose), un lied de Schubert d'après un poème de Goethe… Ce n'est en rien une simple comptine de seconde zone, puisque c'est Barbara Bonney, une des plus célèbres sopranos de sa génération, accompagnée au piano par Geoffrey Parsons qui nous chante ce lied.

Un garçon vit une petite rose de loin,

Petite rose dressée sur la lande,

Elle était jeune et belle comme un matin,

Il courut de près la voir,

Sa vue l'emplit de joie...

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Flowers : Comme aurait chanté Gainsbourg, le joli teint café de Ayo n'indique pas que la chanteuse est née à Cologne, mais ne surprendra pas qu'elle chante la musique soul, folk et reggae en… anglais, ça va de soi ! Avec sa voix âpre et sensuelle, elle nous convie à un hymne aux fleurs et à la femme… Ne me demandez pas à quel genre précis son style se réfère, Rockin' a oublié de le mentionner sur le Post-it ! Une jolie mélodie avec des accents affro, c'est déjà beaucoup…

Les fleurs sont de toutes couleurs et formes…

Elles sont toutes incomparables

Sur cette grande parcelle de terre, il y a un million d'hommes justes

Attendant de cueillir des fleurs pour les transformer en femmes…

You Don't Bring Me Flowers (Duo avec Neil Diamond) : Non Sonia, là je n'ai pas cherché sur le net. J'ai toujours bien aimé la voix de Barbra Streisand, celle d'une chanteuse mezzo-soprano légére et "naturelle" (puisqu'elle n'a jamais mis les pieds dans un conservatoire)… Elle a un peu raccroché la Barbra, mais laisse une montagne de films et de disques qui a fait sa fortune. Bon Ok, c'est de la variété, mais plutôt haut de gamme, surtout dans ce duo avec Neil Diamond au succès planétaire et gravé en 1978. Un dialogue doux-amer sur le temps qui passe et l'oubli un peu trop systématique du petit bouquet qui fait plaisir à madame…

[Barbra :] Vous ne m'amenez pas de fleurs

Vous ne me chantez pas des chansons d'amour

[Neil :] Vous me parlez à peine désormais

Quand vous passez à travers cette porte en fin de journée...

Dead Flowers : Rolling Stones. Un petit dernier de 1971 pour la route… (Époque peace and love, chemises à fleurs justement et pantalon pat' d'eph')

- Dites Sonia… C'est qui les Stones ?

- Heuuu M'sieur Claude vous… vous vous payer ma tête là quand même !?

- Oui Sonia, ces gars là pourraient être mes grands frères…

- Vous me rassurez…

- Des fleurs mortes ! Je donne la traduction du refrain, ils font dans l'humour noir les pierres qui roulent…

Démolis moi, petite Susie, démolis-moi

Je sais que tu penses être la reine de la vie mondaine

Et tu peux m'envoyer des fleurs mortes chaque matin,

Tu peux m'envoyer des fleurs mortes par le courrier,

Tu peux m'envoyer des fleurs mortes pour mon mariage,

Et je n'oublierai pas de déposer des roses sur ta tombe

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