- Ah Ah M'sieur Claude,
vous nous présentez encore une jeune et jolie violoniste, j'aimerais bien un beau
garçon un jour…
- Et oui Sonia ! Chloé
Hanslip est une jeune virtuose anglaise qui n'a que 26 ans. Elle a commencé sa
carrière à 10 ans, ce qui lui a valu des déboires avec la critique…
- Hanslip ? Il ne faut
pas pfff se tromper hihihi dans la prononciation, "en slip", hihihihi…
oh, j'suis désolée M'sieur Claude… huumm Pfffui
- Mais enfin Sonia, vous
avez suivi des cours de calembours douteux avec Monsieur Rockin ou quoi ?!?!
Pourquoi pas Hanstring pour rappeler les cordes ?!
- Pfffui hihihi… j'ai
honte… suis toute rouge… hihihi… c'est plus fort que moi…
- Aller donc travailler
pendant que je présente cette jeune artiste… Quelle époque !
Pfff,
j'ai même entendu cette blague nulle sur Radio classique, c'est tout dire. Quelle
puérilité !
Un
peu de sérieux (enfin pas trop, c'est le Deblocnot'). Chloé
Hanslip donne son premier "récital privé" à quatre ans
et joue devant Yehudi Menuhin à cinq ! C'est
ce que l'on appelle être vouée à un avenir prometteur !! Menuhin
l'engage dans son école de Londres. À dix ans elle s'est déjà produite à Carnegie Hall et au Royal Albert Hall. Telle une jeune
Mozart du violon, c'est bluffant, mais forcément immature sur le plan psychologique
de l'interprétation, et même de la technique. Les critiques grincheux alignent
la gamine en beauté. Zakhar Bron, le
professeur de Maxim Vengerov et Vadim Repin, va la prendre en main pour
perfectionner et la virtuosité, et l'expressivité. Elle continue les tournées
et à quinze ans, n'en déplaisent aux critiques, elle a déjà remporté des
récompenses notamment pour son premier disque chez Naxos titré "Chloé"
avec l'amusante photo d'une ado en jean avec des nattes… Le programme : un
pot-pourri de pièces célèbres pour violon de Paganini
à Sarasate, en passant par John Williams, le compositeur fétiche de Spielberg.
Et
puisque je parle de pot-pourri, je vous en propose un, mêlant des extraits de
musiques de films, et quelques incontournables "classiques". Je
parlais de John Williams. On démarre
avec le thème mélancolique du film la Liste de
Schindler. Chloé
est accompagnée par l'orchestre symphonique de Londres
dirigé par Paul Mann.
Après cette intro
cinématographique, quelques hit classiques de la littérature pour violon.
Sonia
? La Campanella, ça vous dit quelque chose ? Cet
air archi connu est en fait le rondo final du second
concerto pour violon
de Niccolò Paganini. Ok c'est vrai, je n'ai
jamais parlé dans le blog du compositeur italien (1782 – 1840), un contemporain de Beethoven, donc un musicien qui a œuvré de
la fin du classicisme au début du romantisme. L'homme était LE virtuose absolu du
violon et a innové considérablement dans les doigtés pour ouvrir le violon à
une virtuosité diabolique. On l'a surnommé "le violon du diable"… Je
n'aime pas trop, je dois dire, ces prouesses techniques un peu vaines sur le plan
émotionnel. Un sentiment qui ne concerne que moi ! Il faudra quand même que je
lui consacre une chronique un de ces quatre… Question d'objectivité : tiens le concerto N°1 par… On verra ça plus tard. La
Campanella par Chloé
Hanslip. C'est vrai que ça a de la gueule cette course folle et
féminine des notes. Un tempérament italien se dégage de ces mesures… et puis en
Italien, Campanella veut dire "clochette" (on en entend une dans
l'orchestration), donc aucune métaphysique nécessaire dans ce morceau festif :
Le
compositeur allemand Max Bruch
(1838-1920) est surtout connu pour son premier concerto pour violon que tous
les violonistes ont enregistré un jour ou l'autre, en complément de celui de Mendelssohn, Sibelius
ou encore Tchaïkovski… Des concertos,
il en a composé 3 et Chloé
a enregistré le 1er et le 3ème. Bruch
est aussi compositeur de symphonies. Bon, il n'était pas très innovant Max, mais c'est de la belle musique
romantique, sans sophistication, sincère. On écoute ici l'élégiaque adagio de
son premier concerto sous les doigts agiles de Chloé
Hanslip. Oh et puis je vous propose tout le concerto, l'adagio
est le second mouvement sur les trois…
X
X
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ENTRACTE ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
- Et bien dites moi
M'sieur Claude, à 4-5 ans moi je faisais du tricotin, et encore il y avait des nœuds
partout…
- Chacun son truc ma
petite Sonia, si vous m'aviez entendu jouer du piano quand ça m'a pris à la
quarantaine… Tenez, j'ai trouvé des IceTea au bar…
- C'est gentil…
- En deuxième partie, ce
sont des musiques de films ou similaires mais de la main de grands compositeurs
classiques… Si si, aux USA, c'est très fréquent…
XXXXX |
Sunset Boulevard de Billy Wider, Une place au
soleil de Georges Stevens,
Fenêtre sur cour d'Hitchcock, Au risque de se
perdre de Fred Zinnemann commenté par Foxy
récemment (clic), ou même les séries Le virginien
ou Peyton place, ça vous dit quelques
choses tout de même ?!
Point
commun à ces films : les musiques des Bandes Originales sont toutes signées
de Franz Waxman
(1906-1967). Allemand d'origine juive, et de formation classique, il doit fuir
aux USA en 1933. Si on se rappelle de
Grace Kelly et James Stewart ou Audrey
Hepburn portant le voile, ce n'est pas gagné pour Franz Waxman qui est le compositeur de 173 B.O., nominé 12 fois aux oscars, et récompensé deux fois
pour Sunset Boulevard (1950) et
Une place au soleil (1951). Donc
contrairement aux vedettes et réalisateurs, Franz
Waxman n'a pas dû laisser une trace indélébile dans les
mémoires. Grand amateur de B.O., je ne pouvais laisser passer ce curieux
morceau Fantaisie sur Tristan et Isolde
où s'entremêlent les thèmes de l'opéra de Wagner,
une belle adaptation hollywoodienne du drame moyenâgeux. Chloé
Hanslip avec Charles Owen
au piano et l'Orchestre Philharmonique Londres :
Plus
proche de nous, le compositeur d'avant-garde John
Corigliano (né en 1938) a composé une musique pour le film Le violon Rouge.
Un drame dans lequel le violon d'un maître de Crémone, verni avec le sang de sa
femme morte en couches, passe de mains en mains, et d'époque en époque, jusqu'à
nos jours, où Samuel L. Jackson
essaye de s'approprier à prix d'or l'instrument maléfique. Un film magnifique de
François Girard, et une musique
récompensée en 1998 par un Oscar.
C'est
Joshua Bell qui créa la Chaconne que nous écoutons sous les doigts
de fée de Chloé Hanslip. Pour ces deux
musiques de film, c'est Leonard Slatkin déjà
rencontré dans une chronique dédiée à Samuel Barber
qui dirige l'Orchestre Philharmonique Royal de Londres (clic).
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Clap Clap Clap Clap ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Album Adams – Corigliano - Waxman (NAXOS 2006)
Faire une chronique sur Chloé Hanslip, c'étais culotté ! Ok ! trop simple aussi, je sors !
RépondreSupprimerDites les mecs..... c'est vrai que c'est un peu de ma faute... mais si on pouvait parler de l'artiste et du programme ;o)
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