Un demi-Américain à Paris
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Il a trois ans quand la famille s’embarque pour les États-Unis et s’installe dans l’Ohio plus exactement. Son père joue de la
contrebasse et sa mère est passionnée de jazz, le couple fréquente le gratin
des musiciens. C’est ainsi que des grands noms comme Oscar
Peterson et Kenny Clarke viennent de
temps à autre faire le bœuf à domicile. Le jeune William
gardera longtemps une aversion envers ce genre musical. Quatre ans plus tard,
c’est le retour en France, il retrouve ses grands-parents maternels qui œuvrent
dans le monde du spectacle. Son grand-père est décorateur à l’opéra de Paris et
sa grand-mère, ouvreuse au théâtre des Champs-Elysées. Il baigne très tôt dans
l’ambiance du monde du spectacle et hantera les coulisses. Ce sera sa première
approche de la scène.
A 12 ans, il commence l’apprentissage du piano, il
veut être Beethoven ou rien ! Ce n’est que plus tard que Mozart et Stravinsky
auront plus de grâce à ses yeux. A 15 ans, il abandonne l’école pour se
consacrer à sa passion, la musique, et à son instrument de prédilection, le
piano. Il apprend la composition, l’harmonie et le contrepoint sous l’égide d’Yves Margat qui fut élève de Gabriel Fauré. Sa carrière parait toute tracée si ce
n’était sans compter un coup de pouce du destin.
Le destin, quand il vient frapper a votre porte,
il change souvent votre vision des choses, voir votre vie future et celui de William Sheller ne dérogera pas à la règle. En effet,
un jour que son piano avait des problèmes de santé, Il fut obliger de se rendre
chez une copine pianiste pour faire ses gammes. Il découvre chez elle un album
de quatre garçons chevelus et dans le vent. «Help !» fut comme
une révélation, il va plaquer ses études classiques pour se consacrer à une
musique plus moderne et plus actuelle. Ce sera l’époque ou il formera un duo «William &
Luce» avec une amie, dans le genre Sonny
& Cher. Ensuite il rejoindra un groupe du nom de «The worst» (Les
"pires" en v.f). Un deuxième duo avec Laurence
Bernard (?). «Laurence et William», ils signent un contrat chez
CBS. William commence à écrire ses premières chansons. Mais toutes ses expériences
ne fonctionnent pas. Il décide de se lancer en solo et choisit comme pseudo «Sheller», un compromis entre l’auteur allemand Schiller et le poète anglais Shelley. 1968, époque troublée et troublante ; il
compose la musique du hit d’un groupe de jeunes américains «Les
Irrésistibles» : «My Year is a day»
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Sheller en 1968 |
Pour la petite histoire, le scopitone (on ne
disait pas clip à l’époque) a été tourné sur l’autodrome de Linas-Monthléry (à
5 km de chez moi). Endroit où étaient courues à l'époque les plus grande course automobiles. Il sort la même année son premier 45 Tours : «Couleurs»
et «Les 4
saisons». Les paroles sont de Gérard Manset. L’année
suivante, il sort son deuxième 45 Tours : «Adieu Kathy» et «Leslie Simone» et
cosigne la BO du film «Erotissimo» de Gérard
Pirès avec Michel Polnareff. Dans les
années 70, il fera surtout des arrangements et de l’orchestration pour divers
chanteurs comme Philippe Chatel ou Jean jacques Debout.
En 1973, la qualité de son travail arrive aux oreilles de Barbara. La chanteuse le veut comme arrangeur sur
son album «La louve» où l’on trouve le morceau «Marienbad». Une forte amitié
ce nouera entre William et la dame brune qu’il
surnomme affectueusement «Duchesse».
Rock’n’Dollars
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Rock’n’Dollars
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X
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La chanson «Un homme heureux» remporte
tous les suffrages auprès des critiques comme auprès du public. Il remporte
deux victoires de la musique : meilleure chanson et meilleur album ainsi que
l’oscar de la chanson française. Il devient maître de stage au conservatoire de
Bourgoin-Jallieu au département «Musiques actuelles». Pendant les années
suivantes, il continuera à sortir des albums, à composer pour les autres, à
écrire des bandes originales et à écrire des musiques plus classiques comme un «Concerto pour
trompette», une symphonie dite «Alternative» crée par l’Orchestre des Concerts
Lamoureux sous la direction du chef japonais Yutaka
Sado à la salle Pleyel, un aria «L’Aria Dax» sifflé par la
comédienne Micheline Dax pendant un de ses
concerts. En 2000, il reçoit le prix Charles Cros pour l’album «Les machines
absurdes».
Et maintenant ??
Même si il se fait plus rare au niveau de ses
publications par rapport aux années précédente, il continue à composer et à
faire des tournées avec sa formule piano-voix, depuis 2001, il a publié 2 albums
studio, 3 albums live, 3 compilations et trois albums d’œuvres instrumentales. William Sheller,
un homme orchestre incontournable.
J'aime le chanteur Sheller mais j'adore le compositeur. Vous êtes un grand Monsieur William Hand :-)
RépondreSupprimerEt pourtant c'est pas ma tasse de bière... Mais c'est un talentueux personnage de la musique française.
RépondreSupprimerWilliam Sheller a bien fait de s'émanciper des critiques un peu froides et gênantes suite à son premier tube "Rock'n'roll Dollars" et d'écouter le grand conseil de Barbara.
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