lundi 17 juin 2013

DAVID COVERDALE & WHITESNAKE - "The Story. Part Two" (1981-1990) par Philou The Cobra





Malgré un Top 20 single décroché avec la chanson "Fool For Your Loving", il aura fallu attendre la sortie de l'album en public "Live....In The Heart Of The City" pour que la carrière du groupe décolle vraiment. L'album grimpe jusqu'à la 5ème place des charts au Royaume-Uni et ouvre la voie pour le prochain album studio du groupe, "Come An 'Get It", qui sort à peine 5 mois plus tard, le 11 avril 1981.
 
"Come An' Get It" (avril 1981)

Le line-up de WHITENAKE en ce début des années 80, c'est : David Coverdale (chant), Micky Moody (Guitares), Bernie Marsden (Guitares), Jon Lord (Claviers), Neil Murray (Basse) et Ian Paice (batterie).
Toujours produit par Martin Birch, ce 4ème album studio va voir le groupe durcir encore un plus le ton et affuter davantage ses guitares. Si ce n'est pas le dernier album enregistré avec cette formation, "Come And Get It" marque pourtant la fin d'une époque pour WHITESNAKE.
Avec des titres percutants comme "Come an' Get It", "Don't Break My Heart Again, "Wine, Women An' Song", "Would I Lie To You", "Hit An' Run" et des chansons gorgées de feeling bleu comme "Lonely Days, Lonely Nights" ou "Child Of Babylon", ce disque est le summum du style WHITESNAKE du début. 
Par ailleurs, il n'y pas que moi qui pense cela, David Coverdale me l'a lui même confirmé l'autre jour au téléphone : "Come An 'Get It" reste le point culminant de la carrière du WHITESNAKE original. 


"Saints & Sinners" (novembre 1982)
Alors que le groupe est de plus en plus apprécié en Europe après la sortie de petits chefs d’œuvres comme "Ready An' Willing" et "Come An' Get It"(N° 2 au Royaume ni), la belle mécanique du Serpent Blanc va commencer à se dérégler pendant l'enregistrement du 5ème album studio "Saints & Sinners". Tout d'abord l'indispensable producteur Martin Birch, trop occupé avec IRON MAIDEN, ne consacre que peu de temps à Coverdale & à ses musiciens qui passent plus de temps à descendre des pintes de bières dans les pubs qu'à travailler sur les nouvelles compos. En plus David Coverdale est en plein divorce et pour couronner le tout, sa fille tombe gravement malade. Alors que l'enregistrement de l'album est presque terminé, Coverdale laisse tout tomber et met le groupe au repos forcé. A son retour, il fait le grand ménage : nouveau management, nouvelle maison de disques et nouveaux musiciens.

Ian Paice, Bernie Marsden et Neil Murray sont "out", remplacés par le batteur Cozy Powell (RAINBOW), le guitariste Mel Galley (TRAPEZE) et un bassiste de jazz rock répondant au doux nom de Colin "Bomber" Hodgkinson. Les 3 nouveaux ne jouent pas sur ce nouvel album, qui enfin terminé, sort novembre 1982. 

Powell, Hodgkinson, Lord, Coverdale, Moody & Galley
"Saints & Sinners" est un album de transition qui déçoit les fans. Heureusement, c'est sur ce disque que l'on trouve les (sublimes) versions originales de "Crying In The Rain" et de "Here I Go Again", deux immenses chansons, bien ancrées dans la tradition WHITESNAKE que l'on retrouvera dans l'album "1987", mais avec l'intensité et l'émotion en moins.



C'est cette nouvelle formation que l'on retrouve en tête d'affiche du festival Monsters Of Rock de Castle Donington, en Angleterre, le 20 aout 1983.
Coverdale commence à regarder du coté des USA et pour l'enregistrement du nouvel album qui se veut plus hard rock, plus dans l'air du temps, c'est le producteur américain Eddie Kramer qui se retrouve derrière la console. Ce dernier est finalement remercié et c'est ce bon vieux Martin Birch qui, appelé à la rescousse une fois de plus, va faire des merveilles. Sur ce nouvel album "Slide It In" qui est publié en janvier 1984, la collaboration entre Coverdale et Mel Galley est fructueuse, mais la nouvelle orientation musicale de l'album ne convient pas à Micky Moody. Ce dernier particulièrement attaché aux racines blues du groupe, quitte WHITESNAKE à la fin de l'enregistrement. 
La puissance féroce, de Cozy "The Tilt Man" Powell (qui nous rappelle qu'il ne faut jamais oublier de mettre sa ceinture de sécurité en voiture, surtout si on conduit à plus de 170 km/h et bourré) fait rage sur les titres de l'album qui sont tous d'une efficacité redoutable.
Et puis les paroles ahhhhh !!!, ce David, quel romantique : "je sais ce que tu veux, et je devine ce que tu cherches, je sais ce que tu attends de moi et je vais t'en donner davantage, je vais la glisser à l'intérieur..." ("Slide It It") .... des paroles à déclencher immédiatement une manif des Femen !!!

Un très, très bon album qui sortira aux USA dans une version remixée par Keith Olsen, les parties de guitare de Micky Moody ayant été quelque peu retouchées par son remplaçant, le jeune et fougueux John Sykes (TYGERS OF PAN TANG, THIN LIZZY). 
Avec "Slide It In", WHITESNAKE change de direction en s'adaptant parfaitement aux années 80 et rencontre, pour la 1ère fois aux USA, un succès considérable.


En février 1984, le groupe se lance dans une nouvelle tournée pendant laquelle Mel Galley se casse le bras, il ne rejouera plus avec WHITESNAKE. En avril, Jon Lord quitte le groupe pour rejoindre DEEP PURPLE, entre temps, DC a rappelé Neil Murray pour remplacer Colin Hodgkinson et c'est un quatuor (+ un clavier anonyme) qui arpente les scènes du monde entier de juin 1984 à janvier 1985.

Powell, Murray, Sykes & Coverdale ....et à partir de là, la gloire....



"Whitesnake" (avril 1987)
David Coverdale qui veut maintenant s'attaquer au marché américain, commence à enregistrer en septembre 1985, un nouvel album. Cependant DC est handicapé par des problèmes de santé et il est obligé de suspendre les séances d'enregistrement. Les mois passent, les producteurs trépassent et de nombreux musiciens se succèdent pour essayer de mettre en boite cet album, des pointures comme Don Airey, Mark Andes, Denis Carmassi, Bill Cuomo, Dan Huff et Adrian Vandenberg. Finalement, John Sykes, Neil Murray, David Coverdale et Aynsley Dunbar (qui a remplacé Cozy Powell) enregistrent l'album "Whitesnake", également connu sous le nom de "1987", un disque qui va connaitre un succès phénoménal aux USA. 
Mr & Mrs Coverdale


Tous les pires clichés des années 80 sont pourtant réunis dans cet album..... les clips racoleurs, les musiciens poseurs, le slow langoureux etc.... et pourtant la qualité est au rendez-vous avec "Still Of The Night" et son riff évoquant fortement le dirigeable, avec les nouvelles versions de "Here I Go Again" et de "Crying In The Rain", même si elles contiennent moins d'émotion que les originales, on reste subjugué par la guitare de John Sykes. Avec les très remuants "Bad Boys", "Give Me All Your Love" et "Children Of The Night", il est carrément impossible de rester assis pépère dans son canapé.

WHITESNAKE a fait le grand écart avec cet album, en passant du Hard/Bluesy de ses débuts à un Hard/FM de 1ère classe..... la moralité laisse à désirer, mais le résultat est quand même impressionnant, et puis le beau David, il a quand même réussi son pari.... conquérir l'Amérique. Elle est pas belle la vie ????

Pour la tournée mondiale qui suit, David Coverdale (blond, musclé et tout bronzé) va s'entourer d'une redoutable équipe de mercenaires en remplaçant John Sykes, Neil Murrray et Aynsley Dunbar par les guitaristes Vivian Campbell et Adrian Vanderberg, plus Rudy Sarzo à la basse et Tommy Alridge à la batterie. 

Tommy Alridge, Rudy Sarzo, Vivian Campbell, DC & Adrian Vandenberg.

Le groupe part pour une tournée triomphale dans le monde entier. A la fin de la tournée, tandis que le groupe se prépare pour un nouvel album, Coverdale vire Vivian Campbell
 DC et Adrian Vandenberg ont déjà quelques titres de coté, mais avant de rentrer en studio, le guitariste se blesse sérieusement au poignet et ne peut plus jouer la moindre note. A la surprise générale, c'est Steve Vaï qui rejoint le groupe et qui va enregistrer toutes les parties de guitares d'Adrian Vanderberg.


"Slip Of The Tongue" (novembre 1989)
Steve Vai, tout auréolé de son passage chez David Lee Roth, ne restera que le temps de cet album, le grandiloquent "Slip Of The Tong" et pour la tournée qui suivra.
"Slip Of The Tongue" sort en novembre 1989 et même si Coverdale fait son maximum en s’époumonant sur tous les titres et que Steve Vaï accumule les plans hyper-technique et les acrobaties guitaristiques à faire baver tous les apprentis gratteux, l'ensemble manque cruellement d'âme et de profondeur. Aucune émotion ne se dégage de cet album, à part le titre "Judgement Day" et à la limite "Now You’re Gone", il n'y a pas grand chose à sauver sur ce disque très décevant. 
A vouloir avoir du succès à tout prix, WHITESNAKE a vendu son âme à MTV.


WHITESNAKE entreprend alors la plus grande tournée de toute sa carrière et se retrouve à l'affiche du festival de Donington en février 90.  Après la tournée, David Coverdale décide de faire une pause et met le Serpent Blanc au repos..... 


A lire également la 1ère partie : David Coverdale & Whitesnake story part one


********** FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE **********



VIDEOS :

"Slow An' Easy" Live In Japan 1984 (avec John Sykes)




"Still Of The Night" Live Donnington 1990 (avec Steve Vaï et Adrian Vandenberg)


10 commentaires:

  1. Parfaite captation de l'esprit Whitesnake, un groupe que j'écoute encore aujourd'hui même si je considère qu'ils n'ont jamais enregistré LE disque dont on les sentait capable. Leurs albums sont toujours soit inégaux dans la qualité des compositions soit mal produits, c'est râlant vu le potentiel mais pas suffisamment pour s'en priver. Au final, Northwinds et Saints and Sinners sont peut être mes deux favoris.
    Hugo

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  2. Ouele... J'ai vu Whitesnake en Californie, en 1988 d'après mes souvenirs dans ce putain de bled où est arrimé le Spruce Goose, au Long Beach Arena, avec l'équipe suivante Vivian Campbell,Adrian Vanderberg, Rudy Sarzo et Tommy Alridge à la batterie. En première partie le groupe était Greatwhite. Bin... J'ai plus pris mon pied avec le Great qu'avec le White... Pour moi la meilleur époque de ce combo c'est les débuts.
    Un album que je vais repasser in facto " Ready An ' willin", et dire que j'avais des Guestpass pour un backstage avec le Great mais pour des raisons farfelues je n'ai pas utilisé. un peu de bub en passant : www.hardmaisrock.com
    Pelle baveuse à tous

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  3. Yes,yes les gars.....

    Mes favoris "Slide It In", Come an' Get It", Ready An' Willing & "Northwinds

    @ +

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  4. Ouaip, "Ready an' Willin' " fait partie des meilleurs opus de ce combo.
    "Slide it in" le suit de près.

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  5. Belle rétrospective.
    Est-ce qu'une suite est prévue ?

    En 1981, Graham Bonnet sortait le bien nommé Line-Up, sur lequel on retrouvait entre autres Micky Moody, Jon Lord et Cozy Powell. Du Whitesnake alternatif ? https://www.youtube.com/watch?v=PrCw-IufvV8 :)

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    1. Sans oublier Francis Rossi à la rythmique (certainement pour quelques titres).
      Du Whitesnake "d'avant les brushing" avec du Rainbow de "Down to the Earth" avec un p'tit côté Eddie Money, mais rien de transcendant. Pas mauvais, mais un peu raide

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  6. Pas un disque majeur en effet, mais qui s'écoute sans déplaisir. Pas mal de reprises. J'avoue être assez fan du timbre de Bonnet.
    Il renoua de temps à autre avec le heavy/hard. Alcatrazz bien évidemment, en compagnie d'Yngwie puis de Steve Vai (le monde est petit !) avant de collaborer avec Impelliterri, notamment via l'album Stand in Line, sur lequel Chris nous ressort un riff tout droit tiré du morceau « Im Am A Viking » de notre ami Suédois (http://youtu.be/bi0bmD1w7qM), lequel pompera à son tour celui du morceau-titre Stand In Line sur son » Makin' Love ».

    À titre de comparaison
    http://www.youtube.com/watch?v=FVAAeot6TD4
    http://www.youtube.com/watch?v=QbmhNdB1xeg

    https://www.youtube.com/watch?v=jyk3D_kk1SI pour conclure sur une des performances les plus agressives de Graham !

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    1. Je ne connais pas du tout cet "Anthem".
      Sinon, pour ceux qui apprécie Graham Bonnet, outre "Down to the Earth", il y a "Assault Attack". A mon sens, un des meilleurs opus de Michael Schenker (qui ne sont guère nombreux)(voir : http://ledeblocnot.blogspot.fr/2012/12/michael-schenker-group-assault-attack.html)
      Bonnet était bien meilleur que Gary Barden, et son timbre s'accordait mieux à la Flying V bi-color, mais pas grand chose dans la tête par contre.

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    2. Très bon oui ! Merci pour le lien vers la chronique, j'ai fait preuve de redondance du coup.

      Anthem est un groupe de heavy japonais formé dans les eighties :)

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  7. Vaste mais rapide survol assez bien rendu mon cher Philou, mais je n'arrive pas à te suivre quand tu parles de "1987"... d'accord sur "clips racoleurs, slows bidons,, attitudes des musiciens sur les clips (Sarzo passait son temps à lécher le manche de sa basse !! ), cet album est quand même celui de la trahison, et Whitesnake ne s'en est jamais remis. Plus aucun feeling, plus d'âme, nada, le naufrage complet. Quand on voit tout ce que ce type a fait depuis ses débuts chez DP... çà laisse pantois tant de médiocrité. Un des commentateurs dit qu'il a plus pris son pied avec Great White, et je le crois volontiers. beaucoup plus honnête et se prenant moins au sérieux; par contre je te trouve aussi très sévère avec "Saints and Sinners", pour moi comme pour beaucoup le sommet : écoute donc "Victim of love"... c'est simplement fabuleux, Coverdale chante comme jamais.; pas bien compris pourquoi tout le monde met en avant Here I go again, un peu ramollo, mais qui passe évidemment. Mais tout est bon là dessus "Young blood " en intro, "Rock n roll Angels" et le piano de Lord etc ... et évidemment "Crying in the rain", qu'il massacre encore régulièrement en concert, hilare avec son dentier blanc et sa chemise ringarde ("50 Dollars US "); quelle triste fin. en tout cas MERCI pour cette bio bien détaillée.Ramone

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