jeudi 2 mai 2013

SIMPLE MINDS - Once Upon a Time (CD 1985) – par Vincent le Chaméléon



Classic 80'


Il était une fois...



Dans ce que la musique comptait de groupes ayant rencontré le succès au cours des années 80', les écossais de SIMPLE MINDS, emmené par le duo vedettes Jim Kerr (chant) et Charlie Burchill (guitares), se seront souvent illustrés aux sommets des meilleurs classements des ventes de disques et de 45 T (de Singles si vous préférez !) de l'époque.
Débutant sa carrière avec une musique que je qualifierai de "froidement synthétique" et plutôt élaborée pour être à peu près sûr de satisfaire et de plaire aux DJ des boites de nuits (toujours de l'époque), le premier vrai succès commercial de SIMPLE MINDS se situera selon moi au moment ou celui-ci allait publier son déjà sixième album, le très acclamé (en son temps) New Gold Dream, paru en 1982.
Outre son beau succès, il est pourtant l'album qui scellerait pour de très longues années cet aspect Pop ou le clavier était alors l'instrument "roi" chez de nombreuses formations.
C'est lors de la publication de l'album suivant, Sparkle in the Rain (1983), que les SIMPLE MINDS vont devenir l'un de ces nouveaux "fers de lance" (aux côtés des tous jeunes U2 et Big Country) d'un Rock que bien des journalistes s'empresseraient de labéliser sous l'étiquette Rock Héroïque. Il faut dire qu'avec un chant plus affirmé, une batterie bien plus marquée et des guitares enfin audibles, l'appellation sonnait pour le coup assez juste.
Avec ce premier vrai changement d'orientation musicale en direction, non plus de la Pop, mais bien du Rock, les premiers fans du groupe allaient-ils continuer à suivre ? Aux vues de sa côte de popularité à chaque fois croissante, il fallait croire que oui.
Comme toujours après que les premiers succès soient enfin au rendez-vous, tout groupe met tout en œuvre pour que toutes ces années passées à se construire une identité et un esthétisme musical perdurent le plus possible. C'est ce à quoi va s'atteler la formation écossaise durant l'année de 1985, et qui aboutira à en faire l'un des plus gros vendeur de disques, aux côtés d'autres groupes très en vogues à la même époque, tels Depeche Mode et sa Pop synthétique, celle plus adulte d'un Level 42, celle bien plus tordue des The Cure, sans oublier quelques autres grands noms tel que Talk Talk ou Tears for Fears.


Hits hits hits hourra !!!



Quand paraît enfin le nouvel album des britanniques, Jim Kerr, Charlie Burchill, Mel Gaynor, Michael Mc Neil et John Giblin (alors nouveau bassiste du groupe) ont donc mis toutes les chances de leur côté pour que les quelques 40 minutes de ONCE UPON A TIME et ses (seulement !) 8 morceaux bénéficient du meilleur traitement sonore qui soit. Le groupe aura alors jeté son dévolu sur le génial Bob Clearmountain (producteur que le groupe retrouverait 20 ans plus tard pour un retour en grâce avec son album Black and White), qui leur offre là une production brillantissime, extrêmement soignée, tout en gardant l'aspect très dynamique de leur précédent disque, Sparkle in the Rain, sans toutefois qu'elle soit aussi musclée que ce dernier. Résultat, les fans comme les radios du monde entier vont faire un triomphe à ce disque (plus qu'aucun autre déjà sorti par le groupe) en plaçant 4 extraits de ONCE UPON A TIME (soit la moitié de ce qu'il contient) au sommet des classements de ventes de Hits Singles. Si les morceaux "Ghost Dancing", "Sanctify Yourself", "All The Things She Said" et plus encore "Alive and Kicking" ne vous disent rien, il y a fort à parier que c'est parce vous n'étiez pas encore de ce monde. Toujours est-il que les autres morceaux qui composent cet album auraient tout aussi bien pu devenir eux aussi des Classiques du groupe. Ce qui est d'ailleurs bien le cas de "Oh Jungleland" par exemple.
Jim Kerr, en parvenant à s'extirper encore d'avantage de tous ces tics vocaux propre à tous ces chanteurs des années 80' estampillé New Wave, aura finalement réussi plus qu'il n'aurait pu se l'imaginer: Faire traverser à ce disque quelques 3 décennies sans que ONCE UPON A TIME n'apparaisse aujourd'hui comme un disque daté. En effet, si on doit le comparer à ces deux prédécesseurs, ONCE UPON A TIME a encore très très bonne mine.
Soutenu en plusieurs endroits par une mystérieuse chanteuse noir (Robin Clark) à la voix puissante et emprunt d'un certain esprit Soul, voilà qui expliquerait peut être également le pourquoi et le comment de ce supplément d'âme qui émane encore et toujours de ce disque. Il est aussi bon de rappeler que l'album, même s'il apparaitra "commercial" pour certains, ne contient pour autant pas la moindre "ballade". Et toc !           
A l'époque, tout juste m'étais-je étonné que le méga Hit "Don't you Forget About Me" (écrit par le musicien/producteur attitré de Billy Idol, Keith Forsey, pour le film Breakfast Club) ne figure pas sur ce petit bijou de Rock énergique. Le titre passait pourtant bien régulièrement sur les ondes radiophoniques au même moment. La raison est sans doute à mettre à l'actif de Jim Kerr. Le chanteur ayant toujours affirmé qu'il n'avait jamais pu supporter ce titre (à cause de ses paroles désuètes sans doute). Ce qui n'empêche encore nullement le groupe de le jouer à chaque concert sous peine de lynchage de la part du public. Un succès est un succès... Point.


À la lumière d'un concert



La tournée que fait alors le groupe pour promouvoir le disque emporte évidemment tous les suffrages. Elle confirme également que la formation est suffisamment bonne scéniquement pour envisager de publier ce qui sera alors son premier enregistrement Live.
Ainsi sort en 1987, un double album intitulé Live in the City of the Light. Titre faisant référence à la capitale où le show fut enregistré. A Paris, "la ville lumière", vous aviez déjà relevé.
Avec 2 rondelles d'une durée de quarante minutes chacune environ, et s'articulant très majoritairement autour des 3 derniers albums en date du groupe, soit New Gold Dream, Sparkle in the Rain et Once Upon a Time (forcément), il semble que ce concert n'est pas été enregistré dans son intégralité (avec 1h20 au compteur, se serait même à souhaiter !).
Comme beaucoup de Live, Live in the City of the Light aura aussi subi quelques retouches en studio. Ce n'est finalement pas si grave, d'autant que l'énergie qui s'en dégage est parfaitement restituée. Mais il y a un mais... Et même plusieurs pour vous dire la vérité.
- D'abord je trouve vraiment dommage tous ces fondus d'un titre à l'autre. Depuis quand le volume sonore diminue à la fin d'un morceau dans un concert ? J'ai personnellement horreur de ça ! (Il en sera d'ailleurs de même avec celui de AC/DC quelques années plus tard).
- L'un des autres points qui me gâchent aussi un tantinet le plaisir, viendra du fait que le public y est presque inexistant. En tout cas très lointain. Etrange pour un Live tout de même !
- Enfin, si du côté de la production comme de la performance irréprochable des musiciens, toutes deux parviennent quand même à rendre ce double album assez attractif, le chant et la voix de Jim Kerr ne font ici pas toujours honneur à certains morceaux.
Au registre des réjouissances, puisqu'il y en a heureusement aussi, j'ai surtout relevé que le groupe avait notamment fait le très bon choix que celui de réorchestrer quelques uns de ces morceaux, leur donnant au passage le supplément d'âme qui manquait à certains d'entre eux dans leur version d'origine. Dans ce cas précis, citons pêle-mêle "Book of Brillant Things" et "East at Easter", tous deux extraits de Sparkle in the Rain.
Cette captation n'est donc pas honteuse pour autant, mais aux vues du succès massif qui était alors celui du groupe en 85-87, les fans étaient, je pense, en droit d'attendre bien mieux de leur part.
Comparativement, le 101 des Depeche Mode paru 1 ou 2 ans après, ferait clairement "la nique" à celui de mes écossais préférés.     
Quoi qu'il en soit, SIMPLE MINDS, fort de son colossal succès public et artistique du milieu des années 80, gardera pour quelques années encore, bien de sa superbe, grâce a ce qui restera sans doute son disque le plus ambitieux, Streets Fighting Years (1989) et son morceau phare et porte de drapeau de la ligue anti Apartheid, le très chaloupé "Mandela Day". Mais ceci est encore une autre histoire.
Il était une fois...

Clip: "Alive and Kicking" et "Ghost Dancing"

XXX
Album CD
Live

2 commentaires:

  1. Rien à ajouter ...

    Pas écouté depuis le siècle dernier, Simple Minds ... un peu les chocottes de passer le Cd aujourd'hui, j'ai peur que ça sonne trop daté, avec les énormes batteries en avant de Clearmountain (encore plus que Steve Lillywhite, ce qui n'est pas rien ...)

    Curieuse trajectoire ... avec Once upon a time, ils étaient au même niveau que U2, en piste pour être le n°1 mondial ... et puis ils ont sorti ce live quelconque, U2 sortait Joshua tree ... jeu set et match pour U2 ...

    Dans mes souvenirs, le meilleur Simple Minds, c'était Street fighting years ...

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  2. La discographie de ce groupe étant des plus varié, il est très difficile de dire si tel ou tel album est le meilleur. Chacun s'accordera donc selon ses propres critères. J'ai pour ma part toujours un faible pour celui paru après "Streets Fighting Years": "Real Life".
    "Black and White" est selon moi, lui aussi excellent, quoi qu'un peu court.

    Je pense que ce qui aura le plus desservi le groupe tout au long de sa carrière, c'est son incapacité à garder son line up stable.
    Et puis Jim Kerr n'est sans doute pas non plus un super performer sur scène. Un peu trop maniéré selon moi.

    Le groupe doit se produire au zénith de Paris dans le courant de l'année. Vu le prix affiché des places (entre 60 et 150 euros) se sera une nouvelle fois sans moi.

    Merci du passage Lester.

    Vince.

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