mardi 2 avril 2013

THEY CALL ME RICO par "They call me ROCKIN' "



They Call me Rico…non ce n'est pas le titre d'un western spaghetti de seconde zone, genre on m'appelle Plata, Trinita, Django ou Ringo mais le nom de scène d'un bluesman, canadien.
Si nous sommes loin des cow boys des plaines d'Arizona, la pochette nous évoque clairement un baroudeur, barbe de 8 jours, guitare et grosse caisse en main, un vrai "hobo" du blues à la poursuite d'un train….
Si c'est son premier album solo, ce n'est pas pour autant un inconnu, puisque derrière Rico se cache Frédéric Pellerin, chanteur du groupe rock Québécois Madcaps qui a voulu dans ce projet replonger dans ses racines bluesy, seul, en homme orchestre, chant, guitare et caisse de basse,  juste parfois accompagné d'une basse (Dominic Laroche), d'un harmonica (Christian Vézina) et sur 2 titres de lap steel guitar et guitare électrique (Nicolas Grimard). Un album entièrement enregistré en analogique dans les conditions du live pour recréer un son chaud et bien roots.
Et de ce coté là c'est plutôt réussi, Rico armé de sa resophonic guitare et de sa caisse nous donne parfois l'impression que nous sommes en présence d'un groupe au grand complet! Si c'est évidemment le blues qui prédomine, l'énergie est bien rock, rock'n'roll  des pionniers s'entend, des Studios Sun (Elvis, Carl Perkins , Johnny Cash..), comme l'indique le second titre "Whole Word" , bien dépouillé et qui démarre par des "one two three for", si c'est pas typiquement rock'n'roll ça!
Sur les 14 titres, on compte  3 compos et 11 reprises, certaines prévisibles comme le "Preachin blues" de Robert Johnson ou  "Am I Wrong" de Keb Mo, d'autres plus inattendues, de Mac Cartney ("your way") , Dylan ("Buckets of rain"), Neil Young (" World on a string"), le "20th century boy " de Marc Bolan (T-Rex), Tom Waits ( "Blind love"), le "Fortune teller " d'Allen Toussaint , oui, celui repris par les Who sur leur monstrueux Live at Leeds, repris par les Stones aussi, tout comme le "Prodigal son" du Réverend Robert Wilkins. On trouvera aussi "Cocaïne", pas celui de JJ Cale mais  du Révérend Gary Davis, et le "Blue moon of Kentucky" de Bill Monroe, ballade country qui fut un gros hit d'un certain Elvis Presley, l'idole de jeunesse de notre Rico, et ça s'entend dans cette interprétation! On le voit , un bel éclectisme, mais qui ne nuit pas à l'unité du disque car Rico a mis tous ses titres à sa sauce personnelle, rugueuse et bien épicée, quelque part entre Keb Mo, Eric Bibb,  feu John Campbell et …Led Zepellin, le Led Zep de "Gallows pole".




 

chronique également parue dans le No 31 de BCR La Revue

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