mardi 5 mars 2013

MIKE RIMBAUD "RAINBOW TONIGHT" (2013) par ROCKIN-JL


Back to New York City retrouver le poète rocker Mike Rimbaud qui nous revient avec son nouvel album sous le bras. Pour en savoir plus sur lui je vous invite à relire le passionnant entretien qu'il nous avait accordé l'an dernier. En effet Mike fait partie de ces songwriters qui ont des choses à dire, et sans détours (l'interview).
Et il le prouve encore  dans ce 11ème album "Rainbow tonight" dans lequel il dresse un portrait de sa ville meurtrie aussi bien par les éléments naturels (l'ouragan Sandy) que par de années de politique aboutissant à un écart de plus en plus grand entre le luxe dans lequel se vautrent les élites et la pauvreté qui règne à l'autre bout de l'échelle, d'où  le vent de révolte qui a soufflé avec le mouvement "Occupy Wall Street", puisse t-il aussi se transformer un jour en ouragan et balayer la finance toute puissante..
Mike Rimbaud s'inscrit dans la lignée des Woodie Guthrie, Phil Ochs, Bob Dylan, Springsteen et lance un vrai cri d'appel à la révolte.

Mais au delà des thèmes des chansons, l'auditeur non anglophone ne pourra qu'apprécier la qualité musicale présente tout au long de l'album. Pour ce faire  Mike s'est entouré de Kevin Tooley aux drums, Chris Fletcher à la basse, Marc Billon aux claviers sur 2 titres et des choeurs sur plusieurs morceaux, lui même joue les parties de guitare, mais aussi  de banjo, de sitar et harmonica.


11 titres composent cet album, qui commence par le poétique morceau qui donne son titre à l'album "Rainbow tonight", une ballade mélodique une nuit à Big Apple et un étrange arc en ciel au dessus de la ville.. Avec "Big Bad Bully" on rentre dans le vif du sujet, ce pourrait être le meilleur titre des Stones depuis longtemps, un boogie rock où Mike sort son harmonica, et une charge contre les tyrans de Wall Street. "Slow down to get ahead" construit autour d'une grosse ligne de basse reggae invite à ralentir la cadence de ce monde de fous pour continuer à avancer. Gros temps fort, c'est le cas de la dire, avec "Sandy must be crazy" qui raconte le passage de l'ouragan Sandy et ce qu'il a révélé sur la ville. Coté musique, ça commence en dub reggae avec des bongos avant de se muer en rock stonien, avec une belle guitare, à noter l'apport du chant de Lady Zombie (à gauche sur la photo ci dessus, cheveux rouges) sur ce titre, une figure de la nuit undergroud new yorkaise et chanteuse du groupe Deviant Trust.
"Teacher's got a bad mouth" aborde le problème de l'éducation et des réseaux sociaux avec un prof aux prises avec une classe plus intéressée par Facebook que par son cours.
On en arrive au titre phare de l'album pour moi, "Jackhammer Jones", qui aurait pu figurer sur le "London calling" des Clash, (un autre appel à la révolution!), un solide rock aux touches psyché et punk, guitare en avant, avec un gros beat sourd qui cogne comme le cœur de New York, détruit par les marteaux piqueurs (jackhammer), au sens figuré, les puissances de l'argent.



On revient sur l'éducation avec "Learning more about less", au climat moite, avec ses percussions tribales; avant l'arrivée de Robin des Bois, pour une protest song sarcastique "Robin Hood in reverse" , un Robin à l'envers qui prend aux pauvres pour engraisser les riches, métaphore sur notre société,  là aussi, ça sonne Clash, comme un hommage à  Joe Strummer.
"Dark money can't buy her kisses" est un rock sombre et bluesy, accompagné à l'harmo puis "Time burglar" (voleurs de temps), titre psyché mi parlé mi chanté, là encore sur la folie de la course contre le temps de l'homme moderne.
Pour finir, la seule reprise, "Baby'you're a rich man"  des Beatles, datant de 1967, en plein "Summer of love", dans le ton de l'album ("Baby t'es un homme riche toi aussi, Tu conserves tout ton argent dans un gros sac marron dans un zoo, Quelle drôle d'idée").

Un album qui m'a vraiment accroché, avec autant  de couleurs musicales que dans  l'arc en ciel de sa jaquette, et où l'on croise des relents blues, punk, reggae, psyché, garage rock. Un melting pot d'influences à l'image de NY. Ce qui frappe aussi c'est cet univers très personnel où  transpire colère, sincérité et l'envie de faire bouger les choses. Pour  terminer cette belle ballade à New York je dirai que Mike Rimbaud a pondu là un excellent album, et qu'il mériterait une plus grande  médiatisation, en tous cas je vous invite à le   découvrir. Chaudement recommandé.

L'album est dispo sur les plates formes de téléchargement, amazon, i-tunes et chez 
CD baby (cliquer ici)




"Jackhammer Jones" puis "Rainbow tonight":

3 commentaires:

  1. pat slade5/3/13 12:18

    Il a enregistré un album avec Charlélie Couture en 1995 pas dégeu : "Dawn Town Project"

    RépondreSupprimer
  2. Amazing review! I am actually the dancer in the purple wig in the video of "Rainbow Tonight." The red haired girl is my friend Scarlett.

    I had an amazing time on the set, and also recording "Sandy Must Be Crazy" with Mike. He's a great artist!

    ----------

    Incroyable avis! Je suis en fait le danseur dans la perruque violette dans la vidéo de "Ce soir Rainbow." La jeune fille aux cheveux rouges est mon ami Scarlett.

    J'ai passé un excellent moment sur ​​le plateau, et aussi l'enregistrement de "Sandy Must Be Crazy" avec Mike. C'est un grand artiste!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. nice to meet you here Lady; and maybe see you later with your album!

      Supprimer