lundi 4 février 2013

YES - "The Yesstory" - (Part One .1968/1976) par Progressifilou.




Le groupe YES voit le jour en juin 1968 suite à la rencontre du chanteur Jon Anderson  et de Chris Squire, un bassiste exceptionnel formé dans une des meilleures chorales d'Angleterre (la St. Andrew's Church of London). La première version de YES comprend également Tony Kaye (claviers), Peter Banks (guitare) et Bill Bruford, un batteur fasciné par le jazz qui a usé ses baguettes au sein de Savoy Brown.

De gauche à droite : Peter Banks, Bill Bruford, Jon Anderson, Chris Squire et Tony Kaye
 
"Yes" (25/07/1969)
La formation assure rapidement la 1ère partie de groupes renommés comme Cream ou Janis Joplin et en novembre 1969, sort son 1er album chez Atlantic Records tout simplement intitulé "Yes".
L'album sans vraiment être révolutionnaire, propose une pop post-psychédélique déjà dominée par la voix exceptionnelle de Jon Anderson, la basse puissante de Chris Squire et des harmonies vocales très travaillées.
Le groupe se cherche encore et les reprises de "I See You" des Byrds et de "Every Little Thing" des Beatles ne resteront pas dans les anales, mais des compos originales comme "Looking Around" (leur 1er single), "Harold Lane" et surtout "Survival" laissent entrevoir un talent hors du commun et un avenir prometteur.



"Time And A Word" (24/06/1970)
En 1970, les Beatles n’existent plus mais la concurrence est rude : Genesis sort "Trespass", Deep Purple "In Rock" et Emerson, Lake & Palmer leur 1er album éponyme.
Pour leur 2ème album, YES va se faire accompagner par un orchestre symphonique et va nous proposer un disque encore plus ambitieux que le précédent.
 Bien qu'il soit assez réussi, l'album "Time and a Word" est quand même gâché par des arrangements de cordes et de cuivres un peu trop envahissants. Heureusement, Il y a quelques éclairs de génie avec de très belles chanson comme "Sweet Dreams" et "Time & A Word". L'imagination de Jon Anderson, quand à elle, commence à se déplacer vers des planètes lointaines qui rappellent les paysages de films de science-fiction, notamment dans le complexe "Astral Traveller". 



En mars 1970,  Peter Banks est remplacé par Steve Howe, un guitariste qui a joué avec Eric Clapton, George Harrison et Dave Mason. La créativité du nouveau guitariste va apporter un vent de fraicheur au groupe au 3ème disque "The Yes Album" qui va être le 1er enregistrement à avoir un certain impact commercial (n° 7 en Angleterre).

"The Yes Album" (19/02/1971)
Jon Anderson est en parfaite harmonie avec Stewe Howe comme on peut s'en rendre compte en écoutant les chansons qui commencent à changer de forme et ne cessent de s'allonger au fil du temps ("Yours Is No Disgrace", "Starship Trooper", "Perpetual Change").
L'album contient le mythique "All Good People" qui débute comme une douce ballade folk et se transforme en fiesta rock'n roll dominée par la guitare de Steve Howe.
"The Yes Album" est le 1er album qui a donné forme au son de YES, mis en place minutieusement par des musiciens hors pair qui vont toujours au maximum de l'expérimentation musicale tout en restant attachés à la notion de chanson.
Le groupe est sur le chemin du succès, mais étrangement Tony Kaye va laisser libre sa place derrière les claviers. Pour le remplacer, Chris Squire et Jon Anderson entre en contact avec un jeune joueur de claviers qui, selon la rumeur de la scène musicale, suscite un vif intérêt pour son habileté et sa précision technique....


"Fragile" (26/11/1971)
Rick Wakeman, un jeune pianiste qui a étudié au Royal College Of Music de Londres, rejoint donc le groupe en aout 1971 et participe à l'enregistrement du 4ème album "Fragile".
 Avec "Fragile", YES devient un groupe populaire et arrive même à s'imposer aux USA (tous leurs disques seront disques d'or aux USA, juqu’en 1980).
L'évolution commencée sur l'album précèdent rend la musique de YES de plus en plus complexe et sophistiquée. C'est également sur cet album, que pour la 1ère fois Roger Dean va collaborer avec le groupe en concevant la pochette du disque, un artiste qui dessinera la plupart des pochettes du groupe (23).  La musique du groupe a désormais sa marque de fabrique avec la voix haut perchée de Jon Anderson, les claviers "classiques" de Rick Wakeman, la basse tendue et rugueuse de Chris Squire, la guitare incendiaire de Steve Howe et le jeu très précis de batterie de Bill Bruford. Les compositions sont de plus en plus ambitieuses et les critiques commencent a reprocher aux musiciens un style trop démonstratif et pas assez chaleureux. 

Le public lui, il se régale et s'éclate en écoutant de superbes pièces comme "Roundabout", "Long Distance Roundaround", "Heart Of The Sunrise" et "South Side Of The Sky".
"Fragile" est considéré par beaucoup d"amateurs de Prog Rock, comme l'album du début de la grande époque de YES et reste encore de nos jours, une œuvre incontournable du rock progressif des seventies.

"Close To The Edge" (13/09/1972)
  Le très, très haut niveau technique que l'on retrouvait sur "Fragile" va encore être surpassé avec l'album suivant "Close To The Edge" qui arrive dans les bacs à l'automne 1972.
YES a conquis tout un public d'étudiants chevelus qui vénèrent les œuvres complexes et élaborées de groupes comme King Crimson, Emerson, Lake & Palmer, Soft Machine, Genesis ... avec "Close To The Edge" ils ne vont pas être déçus !!!
En effet, l'album est extrêmement ambitieux dans sa forme et dans son propos et il est unanimement, considéré par les fans, comme le chef-d'œuvre du groupe. Il ne contient que 3 chansons, mais quelles chansons !!!! "Close to the Edge", "And You and I" et "Siberian Khatru", de sublimes longues pièces, orchestrées de main de maitre par les 5 virtuoses du groupe, élaborées comme des morceaux de musique classique.
Produit par Eddie Offord, l'album est très riche au niveau des mélodies, des harmonies et de la rythmique (Bruford et Squire sont fabuleux). 


"Yessongs"(1973)

En Juillet, avant même la sortie de l'album,  Bill Bruford quitte brusquement le groupe, pour rejoindre King Crimson, à la veille d'une méga- tournée aux États-Unis et au Canada. Alan White le remplace au pied levé avant de s'embarquer pour une série de concerts, de septembre à novembre 1972.  Ces concerts seront filmés en vue de la publication en mai de l'année suivante d'un triple album live et d'un long métrage.
 Le film et le triple disque en public sont tout simplement appelés "Yessongs" et sortent, pour le plus grand bonheur des fans, en mai 1973.
 


Malheureusement, YES va vite tomber dans les excès et la démesure.
Après la sortie du triple album live "Yessongs", Howe et Anderson se retrouvent souvent ensemble afin de mettre en commun des idées pour élaborer le 6ème album du groupe.
Le nouvel album "Tales from Topographic Oceans" est enregistré en 4 mois dans les studios Morgan à Londres et parait le 14/12/1973.

"Tales From A Topographic Ocean" (1973)

C'est un double album constitué d'un suite de 4 morceaux, chacun occupant une face entière. Très difficile d'accès aux premières écoutes, il est considéré comme l’œuvre la plus prétentieuse (pompeuse ?) du groupe et je pense que si il y a bien une personne qui peut juger cet album, c'est Jon Anderson en personne. Il a déclaré concernant "T F T O" : "High ideas but low energy"... C'est pas faux, chaque morceaux contient des thèmes brillants, avec des passages magnifiques mettant en valeur la virtuosité exceptionnelle des 5 musiciens, mais malheureusement, parfois l'énergie est complétement absente et à cause de (trop) longues minutes atmosphériques ennuyeuses, on se surprend à bailler.
L'album, considéré comme une vulgaire daube boursouflée par certains et comme un authentique chef d'oeuvre par d'autres, malgré sa démesure et sa complexité, va se retrouve number one en Angleterre pendant 2 semaines.
Signe d'un désaccord prévisible, Rick Wakeman quitte le groupe en mai 1974 et chaque musicien se met à bosser sur son p'tit album solo.



Après de longues séances d'essai, le choix du nouveau clavier (essentiel et indispensable à la musique de YES) se porte sur Patrick Moraz, un jeune Suisse qui a déménagé à Londres.
Moraz est un personnage qui ne prend que l'espace d'un disque dans l'histoire de YES, mais il laissera une marque indélébile grâce à son apport créatif et à son approche plus jazz-rock sur l'album "Relayer".

"Relayer" (13/12/1974)
"Relayer" a été enregistré à l'été 1974 au home studio de Chris Squire, au milieu de la campagne anglaise et c'est l'album qui marque l'apogée de YES du point de vue artistique. Avec également seulement 3 longs morceaux, il souligne une fois de plus, le style de composition  unique du groupe. Le son qui sort de l'intégralité du disque donne une impression de "froideur", un son presque métallique (pas dans le sens musical du terme, bien sûr), mais un son qui s'est sensiblement durci notamment avec le jeu de guitare plus rageur de Steve Howe qui utilise une Fender Telecaster à la place de sa Gibson habituelle.
La présence d'une autre chanson épique de près de vingt-deux minutes, "The Gates of Delirium" va élever "Relayer" au rang d'album incontournable.



Chris Squire, Jon Anderson, Alan White,  Patrick Moraz & Steve Howe.

Tout au long de l'automne et de l'hiver 1974, YES est en tournée aux Etats-Unis et se retrouve sur les scènes européennes au  printemps 1975. 
1975 est également l'année de parution des albums solo des membres du groupe et d'une double compilation de chansons de la première période intitulé "Yesterdays".
Les musiciens de YES ont tous senti la nécessité de composer quelque chose de plus personnel pour se donner un peu plus de liberté, sans pour autant laisser l'impression de quitter le vaisseau YES.
Jon Anderson sort son premier album solo "Olias Of Sunhillow", Chris Squire publie l'excellent "Fish Out of Water" qui reçoit un très bon accueil, Steve Howe donne naissance à "Beginnings" et même Alan White y va de son effort personnel, "Ramshackled", avec l'aide de Jon Anderson au chant...

Fin 1976, le groupe déménage pour Montreux, au milieu des montagnes Suisses, pour enregistrer leur 8ème album studio.


 ............FIN DE LA PREMIERE PARTIE...........

A lire également la suite :  Yesstory-part-two-   & Yesstory-part-three-
Yesstory-part-four

 
"Roundabout" de l'album Fragile.



"Relayer" de l'album du même nom .



10 commentaires:

  1. Ouh là là!!!! Voilà un groupe que je n'ai jamais, mais alors jamais, malgré de nombreuses tentatives réussi à écouter plus de 5 minutes.....C'est grave docteur? Puis-je continuer à vivre malgré cette tare?

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  2. pat slade4/2/13 09:42

    YES !!!! "The groupe" d'une époque avec Genesis, king Crimson etc ...! C'est vrai que leurs musiques est très complexe et qu'il faut s'accrocher pour la comprendre quelques fois. "Close to the edge" en 1972, c'est le top du top ! C'est vrai que"Tales From Topographic Océan" est un peut lourdingue.Bruford après King Crimson à aussi joué avec Genesis en 1976-77 c'etait lui qui etait le doublon sur scène de Phil Collins (Je l'ai vu en 1977 au palais des sport de Paris avec Genesis justement). Cette pèriode la de YES est la meilleur, c'est après "Tormato" que ça vas empirer

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  3. Ce sont les premiers albums "rock" que j'ai achetés dès mon arrivée dans le blog en suivant les conseils de Christian et Philou si ma mémoire est bonne...
    C'est peut-être, comme le dit Pat, parce que leur musique est "plus complexe" (je parlerai de climat sonore hiératique en classique) que j'aime bien... les morceaux sont longs, j'apprécie mais je trouve que l'album Insurgentes de Steve Wilson (un tout autre genre diront mes copains spécialistes) commenté en son temps par Vincent va beaucoup plus loin dans l'exploration de la nature du son et des formes.... un must qui côtoie la musique contemporaine dite "savante" (à prouver).
    Non Jean-Pascal, ce n'est pas une tare :o) longue vie !!!!!

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  4. Big Bad Pete4/2/13 15:35

    Aaaaaaaah... Yes... je m'étais pris le triple album "Yessongs" quand j'avais... 13 ou 14 ans ? ... sais p'us... une merveille !

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  5. mon cher JP...je ne vais pas te prescrire d'écouter d'une traite le double album "Tales From A Topographic Océan", tu risquerais d'y passer !!!!
    Par contre une petite pilule de temps en temps, ça devrait le faire, une p'tite chanson avant d'aller au lit :

    -"Clap" de THE YES ALBUM.
    -"I've seen all good people" de THE YES ALBUM.
    -"Mood for a day" de FRAGILE.
    - "And You And I" de RELAYER).
    -"Turn of the century" de GOING FOR THE ONE).
    -"Holy lamb (song for harmonic convergence)" de BIG GENERATOR

    Voilà, l'ordonnance n'est pas trop chargée et il ne devrait pas y avoir trop d'effets secondaires.

    Le Docteur Phil Good (médecin conventionné secteur X, agrégé de Rock)

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    1. Voilà une ordonnance qui me laisse quelque peu septique! Je crains des interférences avec mon traitement quotidien déjà en place depuis de nombreuses années! Hé oui j'ai atteint un age ou sans médoc....J'ai un peu la trouille: 1 Allman Brothers Band + 1 Yes + 1 Grateful Dead (je ne recule devant rien!!!) + 1 Yes + 1 Buddy Guy + 1 Yes + 1 petit morceau de bluegrass pour se finir! N'y aurait-il point menace de surdose?

      Les Yes en suppos, ce serait peut-être moins risqué non!!!! Je vais consulter l'Agence Francaise du médicament, par les temps qui courrent, ce sra plus prudent! J'ai une bonne mutuelle certes mais quand même!

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  6. Si vous mettez du YES avec une lumière adaptée vos plants de cannabis pousseront plus rapidement.
    J'ai jamais vraiment tilté pour ce groupe.
    Sur une île déserte il ferais pas partie de ma Life'list...

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  7. J'ai un faible pour "Yes" et "The Yes Album". Deux opus qui n'ont certes pas la maîtrise des suivants mais qui me semblent plus frais.

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  8. Le très sous-estimé "The Remembering" de Tales from... est sublime.

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