Comme le chantait Aznavour, c'est un temps que les moins de
20 ans ne peuvent pas connaître, quasi le moyen-Âge ou le jurassique…
A notre belle époque, le pré-ado, peut en 2 clics tout
savoir des mystères de l'autre sexe et de la reproduction grâce à de
jolis plans gynécologiques disponibles dans des programmes pédagogiques accessibles
à tous sur le net (des films de cul quoi).
Point de ceci en ces temps reculés, on est sous Pompidou, bientôt
Giscard et côté galipettes c'est pas trop ça, on a beau parler de libération
des mœurs, la censure fonctionne à plein.
Alors à l'école entre copains, on échange sous le manteau
des magazines dits "de charme" , Playboy, Newlook, Lui, Photo
magazine (!) et on regarde l'après midi des VHS chez les copains quand les parents
sont au boulot, des films vaguement érotiques, entre collection Harlequin et
porno soft, un nichon, ou une fesse de ci delà, des accouplements dans la
pénombre, le brouillard ou dans l'eau (ce dernier concept sera repris par Loana des années plus tard….)
C'est en 1974 que sort Emmanuelle, signé du réalisateur Just
Jaeckin, le succès est colossal, en 2 mois 750.000 entrées rien que sur la
région parisienne, 7,5 millions de spectateurs en 4 ans sur la France ! Et, à l'export, le film cartonne un peu partout
aussi, parfois dans des versions
"light" pour échapper à la censure. Le film devient culte, symbole d'un
cinéma qui permet de s'encanailler sans avoir à se déguiser pour entrer dans de
glauques ciné pornos voir les "vrais" X (on t'a reconnu Luc!)..
Revu aujourd'hui, le film fait sourire, mais il faut toujours avoir à l'idée
le contexte de l'époque. Cette jeune femme aisée et oisive qui découvre la
liberté sexuelle, les amours lesbiens, le sado maso soft et autres pratiques
que réprouve l'hypocrite morale bourgeoise a quelques chose de suranné mais
garde un certain charme.
Grâce notamment à son interprète Sylvia Kristel qui vient
pour de bon de s'envoler au 7ème ciel voir si les anges partouzaient aussi là
haut…(NDLR- des phrases comme ça vous en
trouverez que dans les nécros du Deblocnot..)
Sylvia est née en 1952 aux Pays du gouda des tulipes et de
Dave (la Hollande !), j'ai lu que son QI était supérieur à la moyenne et qu'elle
fit de brillantes études (chez les religieuses !), toutefois elle préféra faire parler son Q que son QI
et devient logiquement mannequin, joue dans des téléfilms aux Pays Bas et dans des pubs aussi (elle perça ainsi grâce à
une pub pour… des tampons).
C'est une parfaite inconnue quand elle va être castée pour
Emmanuelle, le rôle de sa vie qui lui collera à la peau pour toujours et dont
elle n'arriva jamais à se défaire.
Il faut savoir que le réalisateur ne trouva aucune actrice française
qui voulait du rôle et qu'il trouva Sylvia par hasard. Elle était alors secrétaire !
Devant le succès du premier volet, d'inévitables mais
dispensables suites furent tournées,
"Emmanuelle 2", "Goodbye Emmanuelle", "Emmanuelle 4" , sans oublier une série
de téléfilms , toujours dans ce même registre érotique, de ceux qui passent
(passaient) sur M6 le dimanche soir tard...
Elle fit quelques tentatives pour s'évader de ce rôle mais
sans grand succès comme "Alice ou la dernière fugue" de Chabrol, "René
la canne" de Francis Girod, avec Depardieu et Piccoli ; ou un autre rôle
sulfureux, celui de lady Chatterley dans "L'amant de Lady Chatterley" du même
Just Jaeckin, elle revêt (pour une fois) le costume de l'espionne
Mata Hari dans un film de 1985.
Elle aura aussi de petits rôles chez Vadim ou Mocky ou dans des navets (le film catastrophe(ique) "Airport 80 concorde"), mais restera finalement cantonnée au genre qui l'a érigée en vedette avec des navets erotico-comiques ("Private lessons"). Elle fera au temps de sa splendeur la Une de Playboy, de Lui et du premier numéro de "Première" qui parie alors sur elle comme grand espoir du cinéma... Ces dernières années elle se consacrait à la peinture.
avec Delon dans Airport, habillée (!!) |
Elle aura aussi de petits rôles chez Vadim ou Mocky ou dans des navets (le film catastrophe(ique) "Airport 80 concorde"), mais restera finalement cantonnée au genre qui l'a érigée en vedette avec des navets erotico-comiques ("Private lessons"). Elle fera au temps de sa splendeur la Une de Playboy, de Lui et du premier numéro de "Première" qui parie alors sur elle comme grand espoir du cinéma... Ces dernières années elle se consacrait à la peinture.
Hors caméra son parcours ne sera pas bien rose, elle dévoile
dans son autobiographie en 2006 ("Nue") ses nombreuses séparations, ses déboires financiers
(escroquée), son passage par la case drogues/alcools…
Derrière la notoriété et l'image glacée de celle qui a été
l'objet de tant de fantasmes et de premiers émois se cachaient une femme
fragile, sans doute victime d'un succès qui l'a dépassé et a bloqué sa carrière
de comédienne ….
Son grand fauteuil en osier est vide aujourd'hui ,
RIP EMMANUELLE ET SYLVIA
"Private lesson" , extrait..
"Private lesson" , extrait..
En tout cas, je me suis passablement ennuyé en regardant "Emmanuelle" en 1985... (J'avais 20 ans)
RépondreSupprimerOui, mais si tu es amateur de Hard-Rock, tu attendais du Hard-Corps, alors forcément.....
RépondreSupprimerSur Ciné+Club sur le câble, il passe le jeudi soir ce genre de nanars érotiques des années 70'. C'est assez pathétique au delà de 10 minutes.... et même avant...
Tiens, je me demande s'ils vont faire un hommage en X épisodes.....
Comment ça on m'a reconnu ???
RépondreSupprimerJe rappelle qu'étant natif de Tours, nous avions pour maire un certain Jean Royer, dont le combat était la lutte contre la pornographie, il a fait fermé le cinéma ABC, qui était un ciné porno pur et dur, et je me souviens des affiches sans photos, juste les titres, en une seule couleur, avec lettrage psychédélique ! Ce même Jean Royer, bon catholique, qui à 80 balais, était maqué avec une jeunette de 35 ans... Mais bon... c'est un autre sujet... "Emmanuelle" passait à Tours, et trois jours après mes 18 ans, j'y suis allé... avec une fausse barbe... Personnellement, c'est la scène avec Christine Boisson qui m'avait... comment dire... fortement intéressée.
Comme chantait Gainsbourg :
Emmanuelle, aime les caresses
buccales et manuelles
remue un peu tes fesses,
me dit-elle !
Tiens, je vais me mettre un p'tit Blue One pour la peine...
RépondreSupprimerJ'attends avec impatience la critique de " Gorge Profonde "...
RépondreSupprimerqui sait Fred, qui sait; je crois savoir que Luc est particulièrement fan de ce film.....
RépondreSupprimerPas de provocation ! Je risquerais d'y céder...
RépondreSupprimerAllez !
RépondreSupprimerLuc Skywalker !Une chronique Hard !
www.hardmaisrock.com