GUITAR MIKEY & THE REAL THING "Out of the box" (2012) par Rockin-JL

Non, je n'ai pas trouvé ce disque à Disneyland, avec Mickey à la guitare,  Minnie à la basse, Pluto aux drums et Riri, Fifi et Loulou aux chœurs, sans oublier Picsou comme… manager.

Le Guitar Mikey dont  vous cause votre serviteur vient en fait du pays de Celine Dion, Garou et Felix Leclerc (cherchez l'intru..) , et son surnom est un clin d'œil à (Johnny ) Guitar Watson.  Mike McMillan est  un canadien de 45 ans, né en Ontario, mais que le blues a conduit sur ses chemins sacrés,  de Chicago aux berges du Mississippi. Précoce , dés 10 ans il joue de la slide, en écoutant les disques de ses idoles, Muddy Waters et Johnny Winter, de fait l'albinos texan reste une de ses influences majeures. Très jeune il formera le "Canadian Blues Band" puis le "Steel City Blues Band" avant de rencontrer l'harmoniciste King Biscuit Boy ( Richard Newell) avec qui il tourne , avant de s'arrêter quelques années à Chicago ou il jouera avec Nellie Travis, Billy Branch ou Kenny Neal. En 2006 il atterrit à Clarksdale, la ville natale de John Lee Hooker, et tombe amoureux de ce berceau seminal du blues, il y enregistre un live en 2008 ("jam zero") puis cet album, son plus achevé à ce jour. 

Mike avec Billy Gibson à l'harmo

 Mikey y joue en plus de sa guitare, certaines parties de basse, banjo et mandoline, il chante aussi bien sur. Autour de lui, 3 sections rythmiques différentes se partagent les titres et quelques invités viennent pimenter tout ça, comme les guitaristes Bob Margolin  et Super Chikan , les pianistes David Maxwell et Mark Yacovone, l'harmoniciste Billy Gibson, la chanteuse Nellie Travis sur 3 plages , l'orgue de Peter Nunn, le sax d'Alphonso Sanders et les cuivres des Hammerheads Horns, ouf, ça fait du monde tout ça!

Et Mikey ne nous trompe pas sur la marchandise, pas moins de 15 titres et 70 minutes, sans aucune reprise , que des compos de sa main ou co-écrites. On ressortira quelques titres de cette galette très homogène, reflet des influences du bonhomme vues ci-dessus comme le titre d'ouverture "Back to you" avec sa belle intro à la mandoline puis son évolution en blues rock carré où interviennent orgue, piano, cuivres; le bien nommé "Blues attack", jump blues conduit par l'harmo de Billy Bibson, un morceau dans le genre des Nighthawks de Mark Wenner, "Blues head" où il partage le chant avec Nellie Travis et la gratte avec Super Chikan, ou le blues rock à la Stevie Ray " Heart Shakin Mama". La plupart des titres seront de cette veine enlevée, avec toutefois quelques pauses comme l'acoustique "It's going down" ou le mid tempo "The bigger fool" avec Bob Margolin à la guitare.

Nous tenons là un chanteur guitariste à suivre et un bon album où tous les instruments sont mis en valeur, avec mention particulière à l'harmonica qui intervient à bon escient.


(chronique parue simultanément dans le N°30 de la revue BCR (adresse dans nos liens))