T'en veux du frais-vaux Vintage ?
Vintage Trouble,
c'est la rencontre de quatre musiciens réunis par une
passion commune : celle d'une musique vierge de toute sophistication.
Pour eux, la musique populaire, authentique, semble s'arrêter à
la fin des sixties. Fidèles à leur éthique, ils
vont jusqu'à enregistrer leurs démos sur du matériel
vintage. Ces démos, pourtant réalisées en
seulement trois jours, sont si bonnes qu'elles sont gardées
telles quelles, sans aucune retouche, pour faire l'objet du présent
CD (initialement réalisé pour être vendu à
la sortie des concerts). D'où le patronyme « The
Sessions Bomb Shelter ».
En Californie, et
surtout à Los-Angeles, où ils ont élu domicile, ils
commencent à acquérir une solide réputation
parmi tous les amateurs de bonne musique, sincère et
non-trafiquée. Le célèbre manager Doc McGhee
(Kiss, Diana Ross, Mötley Crüe, Bon Jovi), qui a eu vent de leur petit succès grandissant, les démarche
et, pensant que nul n'est prophète en son pays et en
s'appuyant sur des exemples passés, les envoie en Angleterre
afin d'y forger un tremplin. Là encore, ils cassent la baraque
(la presse spécialisée les encense : "Next Big Thing" pour Music Weekly, "Top 25 Guitar album of the Year " pour Total Guitar Magazine).
Leurs concerts enthousiasment le public et leur CD - qui sort dans la
foulée (d'abord uniquement au Royaume -Uni) - et affiche des
ventes étonnantes pour un combo jusqu'alors totalement inconnu
(Top 40 et dans le peloton de tête de sites de VPC, notamment
dans la catégorie Rock et albums R'n'B). Ensuite c'est
l'Allemagne où le succès, dans une moindre mesure,
répond présent. (Mais en France, que dalle... comme d'hab'). Dans la foulée il un Classic Rock Award en tant que "Best New Band" pour 2011.
Leur credo,
c'est la Soul et le Rhythm'n'Blues de la fin des 50's et du début
des 60's, avant que les violons ou les cuivres ne viennent les
enrober (cela viendra peut-être par la suite). Avec un penchant
Blues (du genre bien éduqué mais qui peut
s'encanailler) et du rock concis et nerveux comme pouvaient le faire
les Stones à l'époque de Brian Jones. Pas question de
sonner un tantinet « moderne » en sacrifiant
leur âme aux sirènes de l'industrie musicale
synthétique. Ça sonne « vintage »,
parfois empreint d'une légère patine feutrée,
mais ce n'est nullement poussiéreux, et encore moins
caricatural.
On retrouve
l'esprit des Eddie Floyd, Rufus Thomas, Otis Redding, William Bell,
Solomon Burke, James Carr, Syl Johnson, Young Rascals, Ike & Tina Tuner (période 60's) le tout dans
un format plus franchement cru, sans ornement, avec une petite dose
de rock qui se trahit à travers l'attaque du jeu de guitare et
une batterie qui favorise les toms à la caisse claire.
Toujours avec une relative retenue propre, à l'époque
de référence, c'est-à-dire sans effets
ostentatoires d'aucune sorte ; ni de soli à rallonge (hormis
sur le Blues de clôture où on se croirait convié
à une jam - impression qui malheureusement grève la cohésion du disque), ni effets vocaux ; on va à l'essentiel. Ce
qui peut parfois donner une sensation de fausse simplicité.
Vintage Trouble,
c'est Steve Cropper plus présent qui passe en mode blues gras -LesPaul plutôt que Telecaster pour Nalle Colt - et qui se fend
occasionnellement de quelques soli mordants, c'est James Jamerson (ou
presque ) réincarné en Rick Barrio Dill et un bûcheron, Richard Danielson, au faciès de Viggo Mortenssen à la
batterie... Et peut-être, surtout Ty Taylor qui paraît
réunir, à lui seul, Wilson Pickett et le duo Sam &
Dave. Un Taylor qui commence déjà à se faire un
nom parmis ses pairs. Initialement formé par le Gospel de son
église, il se familiarisa avec les planches avec Dakota Moon,
un groupe qui plaça trois hits dans les charts US. Puis il intégra
diverses comédies musicales de Broadways (dont Grease, We Will
Rock You, Songs for a New World).
Ty fait par
exemple toute la différence sur le slow-soul-blues (qui a des
airs de Cigarettes & Coffee), où grâce à sa
seule voix chaude, sensuelle et émotionnelle, il contribue à
l'élever au delà du simple exercice où sa base
classique et simple aurait dû le maintenir.
Une édition
(limitée ?) propose un CD bonus de cinq titres. Un inédit
« Love with me » incandescent et « Nancy
Lee » captés live, la seconde prise de « Total
Strangers » et deux autres inédits, dont un
récupéré d'une émission radio en direct.
La qualité de cet Ep le rend presque autant indispensable que
son grand frère. De plus, les bandes live témoignent de
l'assurance et de la maîtrise du combo sur les planches. Et on
comprend alors aisément comment ce jeune groupe a pu
convaincre si rapidement là où il a officié.
Rien
d'équivalent aux grands standards de l'époque des
références sus-nommées, mais déjà
le plaisir de retrouver un jeu groupe talentueux qui ne craint de
jouer une musique aux antipodes des canons commerciaux actuels.
- Blues Hand e Down - 3:45
- Still And Always Will - 3:23
- Nancy Lee - 3:41
- Cracofully - 3:38
- You Better Believe It - 4:10
- Not Alright By Me - 3:20
- Nobody Told Me - 4:36
- Jezzebela - 4:00
- Total Strangers - 3:34
- Run Outta You - 8:13
"Nobody Told Me"
"Blues Hand Me Down"
"Nancy Lee"
J'aime pas du tout, on dirait du Duffy.
RépondreSupprimerOuaip, il y a bien quelques points communs avec le 1er opus de Duffy (Aimée Ann Duffy bien sûr, non pas le groupe des 70's).
RépondreSupprimerNéanmoins, en comparaison, Duffy (la chanteuse) est nettement plus mainstream, plus dancefloor aussi, et Vintage Trouble plus guitares, plus rock.
Duffy sent la violette, le parfum "***" ou "****", et Vintage Trouble sent la douce et chaude odeur des lampes d'amplis, les cordes de grattes rouillées par la sueur, les planches patiné de la scène... les aisselles aussi.. (quoi ? qu'est-ce que j'ai dit encore ??)
- Mais j'aime bien le 1er opus de Duffy.
ben justement c'est ce qui me manque, c'est pas assez chaud...
Supprimermoi je découvre, et j'aime bien les extraits présentés.
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