mercredi 26 septembre 2012

VINTAGE TROUBLE "The Bomb Shelter Sessions" (2011) - by Bruno


T'en veux du frais-vaux Vintage ?

     Vintage Trouble, c'est la rencontre de quatre musiciens réunis par une passion commune : celle d'une musique vierge de toute sophistication. Pour eux, la musique populaire, authentique, semble s'arrêter à la fin des sixties. Fidèles à leur éthique, ils vont jusqu'à enregistrer leurs démos sur du matériel vintage. Ces démos, pourtant réalisées en seulement trois jours, sont si bonnes qu'elles sont gardées telles quelles, sans aucune retouche, pour faire l'objet du présent CD (initialement réalisé pour être vendu à la sortie des concerts). D'où le patronyme « The Sessions Bomb Shelter ».

à Westminster Abbey

     En Californie, et surtout à Los-Angeles, où ils ont élu domicile, ils commencent à acquérir une solide réputation parmi tous les amateurs de bonne musique, sincère et non-trafiquée. Le célèbre manager Doc McGhee (Kiss, Diana Ross, Mötley Crüe, Bon Jovi), qui a eu vent de leur petit succès grandissant,  les démarche et, pensant que nul n'est prophète en son pays et en s'appuyant sur des exemples passés, les envoie en Angleterre afin d'y forger un tremplin. Là encore, ils cassent la baraque (la presse spécialisée les encense : "Next Big Thing" pour Music Weekly, "Top 25 Guitar album of the Year " pour Total Guitar Magazine). Leurs concerts enthousiasment le public et leur CD - qui sort dans la foulée (d'abord uniquement au Royaume -Uni) - et affiche des ventes étonnantes pour un combo jusqu'alors totalement inconnu (Top 40 et dans le peloton de tête de sites de VPC, notamment dans la catégorie Rock et albums R'n'B). Ensuite c'est l'Allemagne où le succès, dans une moindre mesure, répond présent. (Mais en France, que dalle... comme d'hab'). Dans la foulée il un Classic Rock Award en tant que "Best New Band" pour 2011.

     Leur credo, c'est la Soul et le Rhythm'n'Blues de la fin des 50's et du début des 60's, avant que les violons ou les cuivres ne viennent les enrober (cela viendra peut-être par la suite). Avec un penchant Blues (du genre bien éduqué mais qui peut s'encanailler) et du rock concis et nerveux comme pouvaient le faire les Stones à l'époque de Brian Jones. Pas question de sonner un tantinet « moderne » en sacrifiant leur âme aux sirènes de l'industrie musicale synthétique. Ça sonne « vintage », parfois empreint d'une légère patine feutrée, mais ce n'est nullement poussiéreux, et encore moins caricatural.

     On retrouve l'esprit des Eddie Floyd, Rufus Thomas, Otis Redding, William Bell, Solomon Burke, James Carr, Syl Johnson, Young Rascals, Ike & Tina Tuner (période 60's) le tout dans un format plus franchement cru, sans ornement, avec une petite dose de rock qui se trahit à travers l'attaque du jeu de guitare et une batterie qui favorise les toms à la caisse claire. Toujours avec une relative retenue propre, à l'époque de référence, c'est-à-dire sans effets ostentatoires d'aucune sorte ; ni de soli à rallonge (hormis sur le Blues de clôture où on se croirait convié à une jam - impression qui malheureusement grève la cohésion du disque), ni effets vocaux ; on va à l'essentiel. Ce qui peut parfois donner une sensation de fausse simplicité.


     Vintage Trouble, c'est Steve Cropper plus présent qui passe en mode blues gras  -LesPaul plutôt que Telecaster pour Nalle Colt - et qui se fend occasionnellement de quelques soli mordants, c'est James Jamerson (ou presque ) réincarné en Rick Barrio Dill et un bûcheron, Richard Danielson, au faciès de Viggo Mortenssen à la batterie... Et peut-être, surtout Ty Taylor qui paraît réunir, à lui seul, Wilson Pickett et le duo Sam & Dave. Un Taylor qui commence déjà à se faire un nom parmis ses pairs. Initialement formé par le Gospel de son église, il se familiarisa avec les planches avec Dakota Moon, un groupe qui plaça trois hits dans les charts US. Puis il intégra diverses comédies musicales de Broadways (dont Grease, We Will Rock You, Songs for a New World).

     Ty fait par exemple toute la différence sur le slow-soul-blues (qui a des airs de Cigarettes & Coffee), où grâce à sa seule voix chaude, sensuelle et émotionnelle, il contribue à l'élever au delà du simple exercice où sa base classique et simple aurait dû le maintenir.


     Une édition (limitée ?) propose un CD bonus de cinq titres. Un inédit « Love with me » incandescent et « Nancy Lee » captés live, la seconde prise de « Total Strangers » et deux autres inédits, dont un récupéré d'une émission radio en direct. La qualité de cet Ep le rend presque autant indispensable que son grand frère. De plus, les bandes live témoignent de l'assurance et de la maîtrise du combo sur les planches. Et on comprend alors aisément comment ce jeune groupe a pu convaincre si rapidement là où il a officié.

     Rien d'équivalent aux grands standards de l'époque des références sus-nommées, mais déjà le plaisir de retrouver un jeu groupe talentueux qui ne craint de jouer une musique aux antipodes des canons commerciaux actuels.
  1. Blues Hand e Down - 3:45
  2. Still And Always Will - 3:23
  3. Nancy Lee - 3:41
  4. Cracofully - 3:38
  5. You Better Believe It - 4:10
  6. Not Alright By Me - 3:20
  7. Nobody Told Me - 4:36
  8. Jezzebela - 4:00
  9. Total Strangers - 3:34
  10. Run Outta You - 8:13

"Nobody Told Me"


"Blues Hand Me Down"


"Nancy Lee"

4 commentaires:

  1. J'aime pas du tout, on dirait du Duffy.

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  2. Ouaip, il y a bien quelques points communs avec le 1er opus de Duffy (Aimée Ann Duffy bien sûr, non pas le groupe des 70's).
    Néanmoins, en comparaison, Duffy (la chanteuse) est nettement plus mainstream, plus dancefloor aussi, et Vintage Trouble plus guitares, plus rock.
    Duffy sent la violette, le parfum "***" ou "****", et Vintage Trouble sent la douce et chaude odeur des lampes d'amplis, les cordes de grattes rouillées par la sueur, les planches patiné de la scène... les aisselles aussi.. (quoi ? qu'est-ce que j'ai dit encore ??)

    - Mais j'aime bien le 1er opus de Duffy.

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    1. ben justement c'est ce qui me manque, c'est pas assez chaud...

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  3. moi je découvre, et j'aime bien les extraits présentés.

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