samedi 12 mai 2012

PINK FLOYD, part I, par Christian Selmogue

Wright, Waters, Mason, Gilmour

Pink Floyd, Sans doute le groupe le plus populaire de la planète avec les Beatles et les Rolling Stones. Tout commence au milieu des années 60 lorsque 3 amis, originaires de Cambridge, décident de monter un groupe. Ils ont pour nom, Roger "Syd" Barrett, David Gilmour et Roger Waters.  La musique jouée n'a rien d'originale, c'est un mélange de blues-pop-rock. La formation se sépare lorsque les deux Roger s'installent à Londres afin d'entamer des études d'architecture, tandis que David Gilmour installe ses quartiers dans le sud de la France.  A Londres nos deux amis font la connaissance de Richard Wright et de Nicolas Mason. Richard est un fondu d'électronique, Nicolas, lui, est un mordu de jazz. A cette époque, 1965, Londres est la capitale mondiale de la création artistique. 
Syd Barrett
Très vite Barrett, qu'on appelle désormais Syd, se fait remarquer grâce à ses poèmes surréalistes et un tantinet déjantés.  Il décide de les mettre en musique, une musique qui se voudra totalement novatrice. Ses 3 acolytes sont de la partie. Pink Floyd est né.
Rapidement le groupe devient la coqueluche du Londres underground. Pink Floyd se produit régulièrement à la Roundhouse et à l'UFO. Signé par EMI il enregistre son 1er single: "Arnold Layne", suivi rapidement d'un second " See Emily Play". Il faut dire que les textes surréalistes de Syd sont en parfaite adéquation avec l'air du temps. Tout d'un coup la musique novatrice de Pink Floyd donne un sacré coup de vieux  à la musique pop traditionnelle. 

Le 1er album: "The Piper of the Gates of Dawn" sort le 10 Octobre 1967. Le succès est au rendez-vous.  En concert la musique psychédélique du groupe, soutenue par les 1ers "Light Show", donne une ambiance étrange et envoutante dont le public est friand. Pink Floyd est le groupe à la mode du moment. La 1ere tournée anglaise se déroule fin 67, suivie d'une tournée américaine. Les Américains sont curieux de voir ce groupe dont on parle tant. La tournée ne sera pas un succès. Le public trouve Pink Floyd trop bizarre et lui préfère des formations plus consensuelles comme The Doors, Jefferson Airplane ou The Grateful Dead. De plus  Syd Barrett a un comportement de plus en plus incohérent. De santé fragile, les déplacements nombreux et l'abus d'hallucinogènes n'arrangent pas les choses. Il doit même être brièvement hospitalisé. De retour en Angleterre, les musiciens doivent se rendre à l'évidence. Syd Barrett ne peut plus assurer son rôle. On appelle donc David Gilmour pour le seconder. Barrett prend très mal la chose. Il entre dans des colères d'une violence inouïe, puis, aussi brusquement, tombe dans une totale apathie. Après quelques semaines de réflexion Pink Floyd doit se résoudre à se séparer de son leader charismatique. La nouvelle fait sensation. Pour beaucoup, Pink Floyd c'est Syd Barrett. Les autres n'étant que des accompagnateurs. Pink Floyd joue sa survie. Le second album: " A Saucerful of Secrets" sort en 1968. Il est bien accueilli par la critique. La musique commence à se développer en de longues séquences planantes. La tournée qui suit  nous montre un groupe en pleine possession de ses moyens créatifs.

Elle est illustré par un 3eme album:  "Ummagumma". C'est un album double. Le 1er disque est un live, le second  comporte 4 morceaux écrits et enregistrés séparément par les 4 membres du groupe. Pink Floyd devient de plus en plus populaire, même s'il n'a pas encore touché le grand public. Les tournées s'enchaînent. Pourtant nos amis trouvent le temps de composer "More", la musique du film de Barbet Schroeder. Sur cet album on découvre un Pink Floyd plus rock, les morceaux sont courts et quelques belles chansons sortent du lot. Après seulement 2 ans d'existence, Pink Floyd a sorti 4 albums, ainsi qu'un  film, le mythique "Live at Pompei", filmé dans les ruines de la célèbre cité et qui restera longtemps introuvable. Pink Floyd inaugure la nouvelle décennie avec "Atom Heart Mother". La pochette est la photo d'une vache broutant dans un pré; le nom du groupe ne parait pas. Sacré pari. 
En effet pour les musiciens du Floyd, le nom, la photo d'eux-mêmes, la pub, le marketing ne servent à rien. Seule la musique compte. Le public doit donc l'apprécier pour elle-même et pas parce qu'elle est le fait d'un groupe à la mode. En attendant ces exigences ne font pas l'affaire des marchands d'EMI, les ventes étant modestes. Sur scène les musiciens n'hésitent pas à interrompre le concert afin d'y prendre un thé. L'interlude pouvant durer 30mn. Pink Floyd va persévérer dans son anonymat. "Meddle" qui sort en 71 est vierge de tout nom et titre. Par contre à l'intérieur de la pochette on voit une photo du groupe. Ce sera la dernière. "Meddle" est un classique du Floyd, il comporte la longue suite : "Echoes". Le groupe devient de plus en plus populaire, surtout en France. A tel point que le chorégraphe Roland Petit les invite à accompagner, live, ses danseurs pour son nouveau ballet. Le spectacle se déroule au Palais des Sports de Paris. S'il ne sera pas une totale réussite, il confirmera les intentions artistiques du groupe.  Considéré comme un groupe expérimental, novateur et d'avant-garde, Pink Floyd séduit pourtant de plus en plus de monde. Exigeants, les musiciens veulent toujours aller plus loin. Justement, un nouvel instrument vient de faire son apparition. On dit qu'avec lui on peut créer un nombre de sons illimités. Pink Floyd fait l'acquisition de son 1er synthétiseur: le VCS-3.  Pour son album à venir le groupe s'enferme dans le célèbre studio d'Abbey Road, sous la houlette de l'ingénieur Alan Parsons. Pink Floyd veut frapper un grand coup  et s'installer en haut de l'affiche sans rien renier de ses ambitions artistiques. 

"The Dark Side of the Moon" sort en Juin 1972. L'accueil est au-delà de l'enthousiasme. Tout est novateur dans ce disque. La concurrence se trouve reléguée à des années lumières. A côte de celle de Pink Floyd leur musique sonne "vieux". "Dark Side…" Est l'album de tous les records. Il est resté classé 741 semaines consécutives dans les charts US. L'album, connu dans le monde entier est un classique du  Rock qu'on écoutera toujours dans les décennies à venir. Le succès colossal du disque provoque des tensions dans le groupe. Pink Floyd est pourtant à son zénith. Le groupe est tellement populaire que c'est lui qui est choisi pour la promotion d'un nouveau soda. Souvenez –vous du slogan: " Gini, Pink Floyd, un gout étrange venu d'ailleurs". Le public prend mal la chose. Que son groupe favori fasse de la pub ne passe pas. Le rock était encore rebelle à cette époque. Et puis quelle contradiction avec le contenu de la chanson "Money" qui dénonce le pouvoir de l'argent. Pink Floyd s'en tirera en cédant ses royalties à diverses associations et durant les concerts David Gilmour arborera un t'shirt "Guiness". On se doute que la pression sur le groupe est énorme lorsque vient le temps de donner une suite à "Dark Side."

 "Wish you Were Here" sort à l'été 1975. Pour la 1ere fois on trouve que le groupe stagne. Le disque  n'est pas novateur par rapport à son prédécesseur. Ce sera pourtant un grand succès qui installe définitivement Pink Floyd au sommet. Quelque part on peut dire que "Wish you were Here" est le dernier véritable disque du Pink Floyd. Car désormais Roger Waters va régner sur le groupe. Et contrairement à ce qu'il pense et croit Roger Waters n'est et ne sera jamais Pink Floyd à lui tout seul. On s'en rend très vite compte lorsque sort "Animals". L'album est mal accueilli, le public n'aime pas ce disque âpre et violent à l'image de son slogan: "Le monde est gouverné par des porcs, habité par des moutons, gardé par des chiens".
Il réclame le Pink Floyd qu'il aime, à savoir un groupe "cool" et "planant". La campagne de promotion est énorme. Pas au goût du public non plus. Pourtant il faut bien reconnaitre qu' "Animals" est un excellent album, peut-être même meilleur que "Wish you Were Here", parce que plus surprenant et risqué. La tournée qui suivra sera, comme d'habitude un succès. Mais la question qui se pose de plus en plus est la suivante: "Pink Floyd est-il encore un groupe"? Roger Waters ayant tendance à prendre toute la place...

A SUIVRE....

musique maintenant avec leur premier single "Arnold Layne" puis sur une télé française "Let there be more light" et enfin en cadeau, le "Live at Pompéï "  intégral..





16 commentaires:

  1. Sur le Déblocnot, on peut même regarder des films ! LIVE AT POMPEI en intégral, je dis merci Christian ! C'est un grand moment de cinéma, un projet inédit et ambitieux, et il se trouve que la musique n'est pas mal non plus...

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  2. De mon point de vue, Pink Floyd suit l'histoire de Waters. Au fur et à mesure qu'il va sortir de son malaise, de son angoisse, le groupe va prendre de la puissance, y compris musicalement.
    On peut bien sûr critiquer la manière dont ça s'est passé mais il y a une vérité inaliénable dans un groupe : c'est le fruit du travail du groupe. Or pour Pink Floyd, il s'avère qu'il y en a un qui bosse et les autres qui en profitent. Ainsi quand le groupe se retrouve après Animals en 1979 pour l'album suivant, Roger Waters arrive avec de la matière pour deux doubles album (qui seront par la suite The Wall, The Final Cut puis son 1er solo avec The Pros and cons) tandis que Gilmour s'est occupé de flâner, Mason de rêver et Wright de s'enfoncer dans la coke.
    Dans cette situation, personnellement, je ferai comme Waters : je me lance dans une carrière sous mon nom et je vire les parasites !
    :-))

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  3. Question à Isodore : Roger Waters était-il le seul à bosser, ou a-t-il imposé ses chansons aux détriments des autres membres ? Dans la seconde vie de Pink Flyod, sans Waters, Gilmour et les autres ont bien été obligés de composer des chansons, ils en étaient donc capables... Même si les titres majeurs sont dus à Waters...

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  4. Luc B : J'ai lu énormément sur ce groupe que j'ai découvert quand j'avais 15 ans et j'en ai 45 ! Il me semble que comme dans tout groupe, les morceaux se fabriquent ensemble sur la base des maquettes amenées par les différents membres du groupe et sur lesquelles ils ont envie de travailler. Personne ne force personne. Si 80% des chansons du Floyd sont signées Waters c'est qu'il amenait 80% de bonnes maquettes !
    Ce qui n'enlève rien aux autres en tant que compositeurs !
    :-))

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  5. Super cette première partie du Floyd !!! Mais ou est passée la pochette (énigmatique) de l'album "Meddles" ? Encore une énigme.

    Vincent

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  6. Hervé J.12/5/12 20:53

    Au bout de deux ans, ils avaient fait 4 albums et un film (live at Pompeï), y'a comme un problème! Dans Live At Pompéï il y a Echoes qui provient de Meddle, 6ème album. Petite turbulence chronologique? Pour la prédominance de Waters, c'est peut-être valable juste à la fin, car sans la guitare de Gilmour et les parties de Wright (sans compter sur leur voix,celle de Waters n'ayant pas toujours été exceptionnelle), Waters aurait juste pu composer un Tommy bis pour la Star'ac. Rendons à César...

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  7. Big Bad Pete12/5/12 22:19

    Waters par-ci, Waters par-là.
    C'est vrai qu'après son départ, le Floyd a fait un album très moyen, et un autre présentable mais sans réel génie.
    Mais lui, qu'a-t-il fait ? "Pour ou contre l'auto-stop", concept totalement foireux, est à peine potable, et encore... avec beaucoup de Jack Daniel's... "Radio Kaos" et "Amused to death" sont carrément pitoyables.
    Et quand à "Final cut", si c'était des chutes de "The wall", c'est pas pour rien, ya plus de la moitié à jeter.

    Pink Floyd n'est plus grand chose sans Waters.
    Waters n'est rien sans les voix de Gilmour et Wright, la guitare de Dave et les claviers de Rick.

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  8. Clairement si on commence à discuter des goûts et des couleurs de chacun, on n'en sortira pas.
    Waters c'est 80% des morceaux du Floyd, interprétés génialement par l'ensemble du groupe.
    Voilà, voilà !

    [«Amused to death» reprend la thèse d'un sociologue américain selon lequel nous serions la première civilisation à disparaitre en s'auto-détruisant joyeusement. Pour ceux qui ne connaisse pas, ça vaut le coup d'y mettre une oreille. :-P ].

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    1. Le problème étant que plus Waters dirige dictatorialement le groupe (à partir de Wish you were here), plus les disques du Floyd sont sujets à controverses.

      De toutes façons le meilleur Pink Floyd est le premier avec Syd Barrett. Pourquoi ? parce que Waters n'a rien écrit sur celui-là ...
      Avis ferme, définitif et incontestable.

      Pour toute réclamation ou contestation, s'adresser à mon secrétariat (n'oubliez pas d'y déposer votre chèque de caution qui ne sera pas rendu ...)

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  9. A Hervé : sans doute le titre Echoes a-t-il été interprété avant qu'il ne soit officiellement gravé sur disque ? La scène, ou ici, un film, peut être prétexte à essayer des morceaux, habitude commune à beaucoup de groupes. Je crois savoir que le titre "Wish you were here" était joué sur scène pendant la tournée de Dark Side, soit 4 ans plus tôt...

    Au responsable de la sécurité du blog : qui a laissé passer ce Lester ??? Les consignes étaient pourtant claires, non ?

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  10. Lester GangBangs : donc je résume : tu es fan de Pink Floyd dont un seul album te plait. Je le note.
    :-P

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  11. A Lucio: Lester tranquille...
    J'suis crevé moi!...

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  12. A force de jeter vos mégots dans les Waters ceux ci se retrouvent bouchés, sympa les gars !

    An another brique in the mare à canards que je lance dans ce débat :

    Moi, je dis bien Moi,Hymself ma gueule, je n'aime pas les Flamands Roses car à chaque fois que je fumais un chichon en écoutant leur Zik je me faisais un Bad Trip.

    (Sinon le gratteu des 6 cordes, sans notion de solfège est un véritable génie... Comment s'appelle t-il d'ailleurs ??)

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  13. Salut et merci pour vos commentaires.

    Réponse à Isidore. Un groupe c'est un tout même s'il n'y a qu'un seul compositeur. Les autres amènent forcément leur griffe. Le son de Wright ou de Gilmour est unique et participe autant à l'identité du groupe que les compos de Waters.
    Sinon pour l'intégrale de "Pompei" c'est Rockin qui l'a trouvé pas moi.

    Christian selmogue

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  14. Christian : Je me cite : «Waters c'est 80% des morceaux du Floyd, interprétés génialement par l'ensemble du groupe».
    D'ailleurs Roger a du mal à trouver un aussi bon guitariste qui Guilmour… qui ets une feignasse par ailleurs ! :-)
    #PaixEtAmour

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  15. Eh bien nous sommes d'accord, Isidore

    Christian S

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