Suite et fin de la rétrospective consacrée à Wynton Kelly, pour se reporter aux premiers épisodes, faire un tour dans la rubrique "Jazz".
III- La consécration : aux côtés de Miles... (1959-1963)
III- La consécration : aux côtés de Miles... (1959-1963)
Sa période aux côtés de Miles Davis marque la consécration du pianiste. Se trouvant dans le combo le plus passionnant du début des années 60, aux côtés de Coltrane, puis de Sonny Stitt et Hank Mobley, il impose à la musique du Prince des ténèbres, une certaine africanité, teintée de blues et de swing. Avec Paul Chambers et Jimmy Cobb, l’on parle alors de LA rythmique. Les trois hommes ne se quitteront plus, jusqu’à la mort du contrebassiste (1970).
albums:
"Kind of blue" bien sûr (note 6/6), mais aussi "Olympia 20 mars 1960" (6/6) , "In Stockholm" (5/6) , "At Carnegie Hall" (5/6) et Miles Davis et Philly Joe Jones - "On day my prince will come" (4/6)
on se fait un petit plaisir avec "So what" (de "Kind of blue")
on se fait un petit plaisir avec "So what" (de "Kind of blue")
Avec le guitariste Wes Montgomery : trois albums notables…
En premier lieu desquels "Full house" qui a déjà fait l'objet d'un article il y a a peu dans ces colonnes, à lire ici:
Mais aussi " Bags meets Wes" (5/6) (extrait ci dessous) unique enregistrement commun de Wes et du vibraphoniste Milt Jackson (1962) avec outre Kelly au piano, Sam Jones à la basse et Philly Joe Jones à la batterie; et "Smokin at the half note"(5/6) avec Kelly/Chambers/Cobb.
Avec le guitariste Kenny Burrell, deux albums peu convaincants…
Jusqu’à présent, le guitariste Kenny Burrell s’était essentiellement entouré de Tommy Flanagan (que l’on se souvienne de l’élégant et modeste "Introducing Kenny Burrell" chez Blue Note, en 1956 ou encore "Cats" la fameuse session avec John Coltrane). Puis Bobby Timmons, le futur pianiste d’Art Blakey (cf. "Swingin", chez Blue Note), Mal Waldron, Sonny Clark et bien d’autres encore. Mais aucune trace avant celle-ci aux côtés de Wynton Kelly. Kenny Burrell appartient à ces guitaristes très classiques (on est loin par exemple de la modernité d’un Jim Hall) pour qui le blues et le swing sont forcément les principaux ingrédients d’un jazz bien huilé. Une technique sans faille, faut bien le reconnaître, mais l’intérêt n’est pas toujours au rendez-vous, hélas. L’on notera toutefois dans sa discographie un live digne d’intérêt : le fameux "A Night at The Vanguard" (en trio sans piano) aux côtés de Richard Davis (à la contrebasse) et de Roy Haynes (batterie).
De ces deux sessions, aucune de se distingue vraiment de l’autre. La première "Piano" (1958) (note 3/6) ne tient pas toutes ses promesses, malgré un line up de qualité : Kelly au piano, Paul Chambers à la contrebasse et Philly Joe Jones à la batterie et Kenny Burrell en special guest. Deux instruments à cordes (ici en l'occurrence, la guitare et le piano) ne font pas toujours bon ménage. Faut des contrastes lumineux pour que la session soit réussie (l’on se souviendra de celle de Bill Evans avec Jim Hall, justement). Ici, Kenny Burrell se montre plaisant et offre de jolis soli, mais la session ne me convainc pas.
La suivante "It's all right" (3/6) est tout aussi anecdotique... Wynton Kelly vient de quitter le quintette de Miles (1959-1963) et essaie de nous convaincre avec cette nouvelle session avec un guitariste. Ici le quartette devient quintette avec l’ajout d’un percussionniste (Candido). La session date de 1964 et il s’agit là d’un des derniers enregistrements notables du leader. Seulement, en terme de jeu, l'expérience fut autrement plus intéressante aux côtés de Wes Montgomery ...
C’est une musique qui s’écoute facilement (l’on pourrait presque parler d’easy listening…). Le répertoire est constitué de standards et de quelques compositions originales. On notera l’appropriation d’une composition de Charles Lloyd par ce collectif. Le très beau « One for Joan » aux contours poétiques très intéressants. Quelques prises « alternate » et faux départs n’étaient pas nécessaires, mais bon, ne gâchons pas notre plaisir. L’interprétation de Kelly Roll, maintes fois enregistrés aux côtés de Hank Mobley et de Wayne Shorter réjouira les fans de swing et de blues. Rien d’extraordinaire dans l’exposition et l’improvisation, mais ça reste correct.
Deux thèmes semblent cependant se dégager, par leur intensité : il s’agit de "Portrait of Jeannie" et "On the Trail" (que Kelly interprétera quelques mois plus tard, dans un enregistrement historique : le fameux "Live au Left Bank" de Baltimore aux côtés d’un certain Joe Henderson.)
L’on comprendra que dans la discographie du pianiste, celui-ci paru chez Verve, est loin d’être essentiel..
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