mardi 10 janvier 2012

NICO WAYNE TOUSSAINT "Lonely number" (2011) par Rockin-jl


Nico Wayne Toussaint, on l'a déjà croisé à maintes reprises dans les disques chroniqués dans ces colonnes, venant poser ses notes d'harmo chez les copains, Neal Black et Miguel M par exemple et d'autres que j'oublie, le revoici en vedette pour son huitième album, paru toujours chez Dixiefrog. C'est que ce n'est pas un débutant le toulonais, voila 20 ans qu'il souffle dans son instrument diabolique et qu'il a eu l'occasion de jammer avec des pointures comme Luther Allison, Jimmy Johnson, Willy Kent, ou d'autres harmonicistes contemporains comme Billy Branch ou R.J. Mischo , ce dernier lui ayant d'ailleurs servi de mentor à Minneapolis, car Nico Wayne partage sa vie depuis 1992 entre l'hexagone et les States.
Lui qui a découvert le blues et sa vocation pour l'harmonica avec James Cotton sur l'album de Muddy Waters "Hard again" a aussi écouté  les autres maitres de l'instrument Sonny Boy Williamson ou Little Walter  avant de devenir lui même un virtuose reconnu par ses pairs :"Nico Wayne Toussaint est un superbe harmoniciste de blues. Un son chaud, une  large palette émotionnelle, un phrasé fin et dynamique couplés à une voix sincère font de lui un formidable artiste. Nico illustre merveilleusement l'esprit de son inspiration première James Cotton" , signé David Maxwell, le pianiste de ces sessions, qui en a vu d'autres puisqu'il a joué avec Cotton, Freddie King, ou Junior Wells; rien à ajouter, je peux finir ma chronique là dessus. Au revoir.


- Hè Rockin', reviens, parle nous un peu du disque quand même stp!!

Ce disque, oui c'est vrai que ce serait dommage de ne pas en parler, enregistré dans les studio d'Iguane records à Montréal et produit par Nicky Estor, le batteur, tiens d'ailleurs Nico apparaissait sur le très recommandable disque de ce dernier "Nicky Estor and friends" (2011). Le band est composé de Florian Royo (guitare), Kevin Mark (basse), Nicky Estor derrière les fûts  et David Maxwell très présent au piano plus plein d'invités de marque  au fil des titres.


On ouvre les hostilités avec Lonely number qui donne son titre à l'album, genre swamp blues trainant puis One fine day,  blues rock au son "delta blues" moderne avec en invité le guitariste "Monster" Mike Welch; mais écartez les tables it's "time to party" un jump blues irrésistible, si vos pieds ne s'agitent pas c'est que vous êtes cul de jatte!, un titre signé Nicky Estor. On reste dans le festif avec time to cut you loose , orienté Rythm & Blues New Orléans avec en invités le piano honky tonk du pianiste hollandais Mister Boogie Woogie et le sax Tomy  Schneller. Direction le delta avec un blues rural poisseux , How long to heal, avec Guy Davis à la guitare à 12 cordes et au chant avant l'enlevé Wher was I, super final à l'harmo et My own medecine  superbe blues de RJ Mischo avec Rod Piazza à l'harmo chromatique pour un superbe duo.  Puis High class in disguise  blues chaloupé aux senteurs New Orléans, un petit côté Dr John, piano, harmonica, la classe ! Nous aurons encore 2 instrus Waltering in Montréal et Moliendo cafe (de Hugo Blanco, un classique vénézuelien où Nico fait une démonstration de feeling sur ce blues latin) , 2 blues mid tempo (I love you trough and through et She comes and go) , un Chicago shuffle  my one last thing, du swing avec Memphis Hat et 2 reprises pertinentes , dealing with the devil de Sonny Boy Williamson , déjà reprit par James Cotton, un superbe blues au ras du sol ou s'illustre à la slide Florian Royo, excellent tout au long du disque ; et un des titres phares de Muddy Waters Deep down in Florida, 6:31 de bonheur, avec la slide cigar box de JP Soars (un jeune guitariste de Floride, qui tourne avec ses "Red Hot") un blues profond, où tous les instruments sont mis en valeur, slide, piano, harmo, avec des vibrations blues "Cote Ouest" à la Sonny Rhodes ou JJ Malone, superbe; Muddy peut être fier de sa "descendance"  française"!....



Un backing band qui roule, plus un leader en grande forme, ajouté à une production parfaite, le tout donne un des meilleurs albums de blues entendus depuis un moment, un vrai miel pour les esgourdes, pour peu qu'on ne soit pas intoxiqué par  Lady Cracra ou David Guetta...Un disque qui soutient sans problème la comparaison avec ceux des James Harman, Rod Piazza, feu William Clarke, Mark Hummel ou Kim Wilson, offrant une palette de styles différents, du delta au jump en passant par Chicago; tout ça pour justifier une note que je mets très rarement:





"dealing with the devil" , tiré des sessions d'enregistrement:

2 commentaires:

  1. sleep harmo10/1/12 13:49

    Nico Wayne "s'il vous plait" toussaint je l'ai croisé à Marciac l'été dernier à la petite auberge chez Sylvie. J'ai soufflé dans mon harmo avec 2 jeunes à la pause.
    Quelle pêche, suelle énergie, quel matos, quelles ambiance, quels musiciens distillés par Nico on stage
    Le disque est de la même veine
    bravo you're on the right way
    Jacques daussat

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  2. Music's House25/1/12 20:10

    Nous vous annonçons notre 1er Festival : "du Blues au Rock", le samedi 4 février près de Niort.

    Avec Mathieu Pesqué, Nico Wayne Toussaint et Phil Palmer (Dire Straits, Murray Head, Robbie Williams, ...) ! Merci

    https://www.facebook.com/events/239611239449326/
    Festival "les inTEMPOrels"
    samedi 4 février, de 15:00 à 01:00

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