jeudi 29 décembre 2011

THE KENNY WAYNE SHEPHERD BAND - "How I Go"- (2011) par Philou



BBRC (Bon Blues Rock Contemporain) 


Aprés un voyage au plus profond du blues en 2007 avec l'album "10 Days Out : Blues From The Backroads" suivi d'une démonstration live à Chicago en 2010, le  jeune surdoué du blues nous revient  avec un nouvel album "How I Go", sorti en aout 2011, son sixième effort studio à ce jour.
Sept ans après "The Place You're In", un disque qui n'avait pas renouvelé le succès obtenu par les albums précédents, les fans déçus par le son trop "rock indépendant" veulent aujourd'hui du bon vieux blues/rock, un point c'est tout !!!!
"How I Go" va certainement les rassurer puisque Kenny Wayne Shepherd a embauché pour l'occasion le producteur Jerry Harrison (Talking Heads), le chanteur Noah Hunt, le claviers Hosbourn Riley, eh oui, m'sieurs dames, c'est pas fini ... la légendaire section rythmique de feu Stevie Ray Vaughan, j'ai nommé Mr Chris Layton (batterie) et Mr Tommy Shannon (basse) !



KWS et Noah Hunt

Le message est clair : c'est pas du Justin Bieber ou du Christophe Maé que vous allez vous mettre entre les oreilles, foi de Philou !!!
D'entrée de jeu, le riff stonien de "Never Lookin' Back" vous met au tapis. Ce titre, choisi comme single donne le ton de l'album, c'est du blues/rock costaud qui nous rappelle le ZZ TOP des années 80. La voix chaude et puissante de Noah Hunt contraste de fort belle manière avec le jeu de guitare complexe de KWS
Le 2ème morceau "Come On Over" est tout à fait dans la même veine et on ne s'en plaint pas....L'ensemble du CD est très varié et donc musicalement très intéressant.En effet, Kenny Wayne Shepherd aborde un paquet de styles bien différents : du blues/ rock pêchu électrique  rempli de groove, des ballades acoustiques imparables ("Show Me The Way Back Home" et "Anywhere The Wind Blows") sans oublier des reprises qui valent le détour.
Des reprises, justement, parlons-en :  la cover du "Yer Blues" des Beatles est fabuleuse, le son est monstrueux et le final apocalyptique où KWS se déchaine sur sa Stratocaster est à vous couper le souffle. Les deux autres reprises sont  également trés réussies avec notamment une version détonnante du "Backwater Blues" de Bessie Smith et une version bien funky du "Oh, Pretty Woman" d’Albert King.
Et du blues, du BLUES ???? il y en a ???? Parce que tout de même, c'est quand même avec la musique du diable que le blondinet s'est fait connaître il y a maintenant plus d'une quinzaine d'années..... Affirmatif !!!. "Dark Side of Love" commence à nous mettre en appétit, puis on se gave goulument et on prend son pied en écoutant "Heat of the Sun".

A noter également une petite récréation bien sympathique folk/rolk avec la rafraichissante balade "Who's Gonna Catch You Now".
 En écoutant l'album, on se rend bien compte que Stevie Ray Vaughan est la plus grande influence de Kenny Wayne Shepherd et c'est avec grand plaisir que l'on retrouve dans son jeu majestueux de nombreuses réferences au maitre texan. Ecoutez notamment "Dark Side Of Love" et vous comprendrez....



Kenny Wayne Shepherd est très conscient du rôle émotionnel que procure sa musique sur ses auditeurs au quotidien. Il assume parfaitement cette responsabilité et travaille dur pour leur apporter du bonheur à travers ses chansons.
 KWS a affirmé dans une interview qu'il jouait tous les soirs avec son cœur et essayait d'apporter de la lumière à son public pendant ses concerts. Il déclare :

"Si je peux rendre les gens heureux pendant une heure et demie à deux heures et leur faire oublier tout ce qui peut les stresser, alors oui, je fais mon travail. "

C'est sûr, Kenny Wayne Shepherd fait bien son boulot, mais on peut lui reprocher certainement de ne pas prendre suffisamment de risques sur cet album, le résultat restant accrocheur mais sans réelles surprises. On s'en rend compte en écoutant l'album, KNW ne recherche ni la nouveauté, ni l'innovation à tout prix et donne à ses fans ce qu'ils veulent entendre, c'est à dire du blues/rock dans la plus pure tradition US. 
Les puristes seront déçus, les autres se délecteront du fantastique jeu de guitare du virtuose américain.



 
Article initialement paru dans la revue BCR du mois de décembre 2011.

Le making of du single "Never Lookin Back"

5 commentaires:

  1. Je rajouterai que Kenny se garde bien d'en faire des tonnes. Ce qui est une bonne chose.
    Le retour de Noah Hunt est un atout.
    Toutefois, effectivement, même si c'est un bon disque, il ne renoue pas avec la qualité et la pêche des trois premiers disques.
    Le passable "The Place You're in" a laissé quelques légères traces.

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  2. Force est de constater que le blues-rock ne soulève pas l'enthousiasme des foules comme le southern-rock, vu le nombre de com içi!
    C'est un peu dommage! Il n'en reste pas moins que ce disque de KWS est excellent et que son chef d'oeuvre reste à ce jour son "Ten days out" grand grand disque de blues sur lequel on ne peut lui reprocher d'avoir pris cette fois çi des risques!

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  3. Shuffle master29/1/12 20:02

    Je me le suis payé récemment, la version avec bonus. Un peu déçu, comme Bruno. Disque inégal, avec des morceaux dont on se demande ce qu'ils font là (ballades sirupeuses, et reprises qui n'apportent rien). Quand je le mets, je commence au morceau 7 /anywhere...J'ai vraiment du mal avec le début.

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  4. gege_blues18/11/12 21:15

    Le 9 juillet 2012, j'ai assisté au concert de Gov'T Mule au Trianon à Paris, en première partie se produisait Kenny Wayne Shepherd qui est ensuite venu croiser le fer avec Warren Haynes, et bien je me suis surpris à mieux apprécier le jeu du jeune guitariste que celui du vieux briscard de Warren ! étonnant non ?

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  5. Vu également il y a bien longtemps en première partie des Eagles à Paris en 1994, il avait à peine 17 ans ...

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