mardi 29 novembre 2011

ANA POPOVIC "Unconditional" (2011) par Rockinovic-jl


Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par parler …de la pochette. Un vrai plaidoyer pour le retour aux 33 tours et la fin de la dématérialisation de la musique…Ana y pose nue cachée par son instrument,  la belle serbe  explique que cela illustre la symbiose entre elle et sa guitare, sans artifices inutiles, "it's just me and my guitar"; on regrettera juste qu'elle ne s'adonne pas plutôt à l'harmonica ou au triangle…

Quoi Claude? que je te l'échange contre un poster d'Hillary Hahn? Ah non! pas question!

Bon revenons sérieux ou Elodie va encore se gausser, c'est vrai qu'entre Hillary Hahn, Julia Fischer, Joss Stone, Nina Attal  et Ana, on ne chronique pas les plus moches le Claude et moi…..Mais cela n'influe en rien sur notre jugement artistique et notre impartialité, tiens la  prochaine fois je vous parlerai de Susan Boyle....


Née en 1976 à Belgrade, Anna tombe très jeune dans la collec de disque de blues de son papa, guitariste, et apprend rapidement la guitare à son tour. Elle monte son premier groupe à 19 ans , Hush, qui ouvrira notamment  pour une légende de Chicago, Junior Wells; puis déménage aux Pays Bas; c'est là bas et sur la scène allemande que sa notoriété va croître et en faire  une guitare hero au féminin, dans un style blues rock musclé, j'allais dire "velu et burné" comme dirait notre ami Bruno, mais ces qualificatifs  ne collent pas vraiment à notre amie…
Unconditionnal est son 5ème  albums studio (+ 2 live) et a été enregistré aux Piety Street Recordings Studios de la Nouvelle Orléans, par volonté pour Ana de s'imprégner des vibrations et du passé musical de Niou Orlinsse.
Au sujet du titre de ce album, écoutons Ana:
"On me demande souvent ce que je ressens sur scène, c'est magique, juste moi et ma guitare, les notes, les sons, le groove .Je laisse le groupe me porter et je me nourris de leur energie. Je n'aime pas penser quand je joue, je me laisse envahir du "feeling".
"Inconditionnelle", c'est commme cela que je ressens ma musique, c'est à moi, c'est sacré et sans frontières. On me demande souvent ce qu'est le blues: le blues est inconditionnel, peut-être le style de musique le plus conservateur, si vous l’altérez trop ce n'est plus du blues. Et aussi vulnérable qu'il soit il résiste à l'épreuve du temps; qu'est ce que le blues? Est ce un feeling? Pour moi c'est la beauté des fondamentaux et un instrument".


Alors que je m'attendais à une entame musclée, on démarre pépère avec un beau blues tout en touché, slide , piano, "fearless blues" , suivi d'un titre plus blues rock " Count in me" avec Jason Ricci et son harmonica en invités. "Unconditional", "Reset rewind", "Business as usual" sont des blues rock mid tempo bien maitrisés avant le bien nommé "slideshow" où Ana duette en slide avec son second invité , le guitariste louisianais  Sonny Landreth, ça chauffe dur!
La "face B" sera plus enlevé avec "your love ain't real" (mais si Ana!) avec chœurs et solos à volonté, "work song" , un standard de Nina Simone (écrit par Nat Adderley, le frangin de Cannonball) , ça dépote grave , et un énorme solo final qui nous laisse sur le cul. Ana est passé à la vitesse supérieure, les blues rock torrides s'enchainent "summer rain", puis le "Voodoo woman " de Koko Taylor, un pur Chicago blues mis à la sauce texane, "one room country shack" , un blues sombre signé Mercy Dee Walton immortalisé par Buddy Guy sur laquelle Ana fait pleurer sa 6 cordes; et on termine avec "Soulful dress", qui fut un hit Rhythm & Blues de Sugar Pie Desanto (écrit par Maurice Mc Alister et Terry Vail).

Inconditionnel, pas de conditions pour moi non plus, pourtant je suis assez difficile en matière de blues rock, domaine où on en a soupé des apprentis "guitar-heros" et des clones plus ou moins réussis de feu Stevie Ray Vaughan...mais Ana a quelque chose en plus, un charme indéfinissable, dû peut-être à une pointe d'accent et un jeu un peu plus "soul" que la plupart de ses collègues masculins (Joe Bonamassa, Kenny Wayne Sheperd, Chris Duarte..).




"Unconditional" live à Dortmund en Avril 2011; puis dans la seconde vidéo un grand moment, Ana jammant avec Buddy Guy sur "One room country shack" (Californie, Septembre 011):




5 commentaires:

  1. Etonnante femme, même Steve Vai a voulu partager un Gig avec cette belle Serbe aux talents guitaristiques ( je sais cela n'existe pas dans le dictionnaire ) hors du commun... des mortels.
    Je l'ai découvert grâce à un pote qui écoute Genesis... Va comprendre Charles ?

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  2. Bravo pour ton commentaire Rockin !

    Je vais me laisser tenter par la belle Serbe...
    Rien de tel qu'un bon Blues pour lutter contre la morosité ambiante (et le froid !)

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  3. Cet "unconditional" est à mon sens le plus réussi de la dame, peut-être parce que plus blues-rock que les précédents! Mon titre préféré "One room country shack", qui me donne carrément la chair de poule tellement c'est beau!

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  4. Tu as raison! dans le blues-rock, il est parfois difficile de s'y retrouver tant les "guitar heroes" plus ou moins talentueux sont nombreux! Chez les demoiselles j'ai repéré recemment Joanne Shaw Taylor dont le premier opus "White sugar" mérite le détour, je suis un plus réservé pour le second!
    Chez les mecs Todd Wolfe un américain et Matt Schofield un anglais m'ont récemment accroché.
    Et puis il y a quand même les valeurs sûres: Kenny Wayne Sheperd, Smokin' Joe (très bon!)entre autre, quant'a Bonamassa?ce garçon me semble grandement surestimé, mais bon!

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  5. Je partage cette impression au sujet de Bonamassa.
    Sans renier un certain talent et potentiel. Sloe Gin est excellent, tout comme "Don't Explain". Toutefois ce dernier est un album de reprise, et doit beaucoup à la présence de Beth Hart.

    Smokin' Joe Kubeck est un bon, toutefois il me semble un peu "plafonner", pédaler dans le vide, depuis qu'il a intégré Blind Pig.

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