jeudi 20 octobre 2011

SCORPIONS - "Sting in the Tail" - (2010) par Vincent "The Chameleon"

Puisqu’il y a (toujours) un début à tout…

 Comment vous parler de ce dernier album des Scorpions sans vous parler, au moins pour cette fois, un peu de moi ?
Je dois avoir une quinzaine d'années, je passe mes vacances en Italie dans la maison de famille d'un de mes oncles. Entouré des miens, je m'ennuie quand même un peu, comme le font souvent les ados à cet âge.
C'est pourtant durant cette semaine, sous le soleil du Frioul, que l'un de mes cousins (de 3 ans mon ainé) me colle dans les oreilles une compilation de son cru composée de 5 extraits de 4 albums. Le groupe est allemand, il joue du Hard et fait aussitôt voler en éclat tous les clichés qui m'étaient alors parvenus jusque-là. Toujours les mêmes en plus ! « Le Hard ça gueule, c'est que du bruit, ce n’est pas de la musique », etc.).
Ainsi je découvrais quelques extraits d'albums de ce fleuron du Hard Rock qu’est Scorpions, arpentant les chemins de la campagne italienne, le casque de mon Walkman vissé sur la tête... Du matin jusqu'au soir.
Le premier Live du groupe, Tokyo Tapes, ainsi que les 3 albums Studio qui lui succéderaient, c'est à dire Lovedrive, Animal Magnetism, et la dernière tuerie en date du groupe, Blackout, n'en finissent ainsi pas de s'incruster durablement dans mon cerveau. « Cousin Fabrice » a fait de moi un nouveau converti. A compter d'aujourd'hui, je suis z'un n'Hardoooos !!!!

A droite... Uli Jon Roth                                         
SCORPIONS… Start !

Sachant que leur premier album, Lonesome Crow, a été publié en 1972, on peut tout de suite dire que les quarante années de carrière des Scorpions, sous l'impulsion du guitariste Rudolph Schenker (le grand) et du chanteur Klaus Meine (le petit), se regroupent en 4 chapitres assez distincts.
Chapitre 1 : Je le situerais donc en partant de Lonesome Crow (1972) pour en arriver au génialissime et testamentaire Live, Tokyo Tapes (1978). Si vous voulez avoir le meilleur aperçu de ce qu'était alors le groupe, Tokyo Tapes fait tout bonnement office de référence(s). Hard Rock aux relents psyché, porté par le jeu très « Hendrixien » de son lead guitariste, Uli Jon Roth.
SCORPIONS Stars

Chapitre 2 : Uli Jon Roth parti, Scorpions change de peau, et propose, pour les presque 10 ans à venir, un Hard Rock nettement plus carré, centré sur une rythmique très appuyée et sans la moindre fioriture. L'écriture est désormais plus directe, plus simple, tandis que les refrains, les mélodies, se font inévitablement plus immédiats. C'est d'abord cette formule qui permettra au groupe d'accéder à un vrai succès international, mais exclusivement auprès de ce public dit "Hard". Les mêmes qui, quelques années plus tard, tireront à boulets rouge sur... Mais je m'égare !
Lovedrive, Animal Magnetism, Blackout et Love at first Sting sont autant de références, dans ce que beaucoup continuent (et à raison) d'appeler leur "âge d'or".  
Une fois encore, c'est par le biais d'un nouveau Live (World Wide Live, paru en 1985) que l'on vérifiera à quel point ce groupe « tuait » sur scène.


SCORPIONS Stars… Pour un temps.

Chapitre 3 : L'ouverture du troisième chapitre est un peu plus sujet à caution. Est-ce juste après World Wide Live et la parution de Savage Amusement (1988) ? Ou, doit-on parler d'un réel changement de cap à partir de l'album Crazy World (1991) et son tube "Wind of Change" ? Je pencherais d'avantage en direction de ce dernier. En tout cas, et à partir de là, on redéfinira le son du groupe plutôt en tant que formation Heavy Rock que celle de Hard. Une chose est sûr... La musique des Teutons s'est clairement américanisée.
Malgré (à cause) de ses quelques 2 millions de copies vendues, Crazy World sera également parvenu à creuser encore d'avantage l'écart entre les fans de Hard des années 80 (se sentant trahis par ce succès de masse), et ce nouvel auditoire. Auditoire qui découvrirait le groupe, au moment où les 5 allemands se fourvoyaient chez ce sacré Jean Pierre Foucaud ou au Club Dor…, (Non ça je ne peux pas l'écrire). Tout cela afin d’augmenter encore d’avantage leur Fans base.
Scorpions rentre donc dans les années 90 avec succès. Ça ne va pas durer. Les modes, les courants musicaux (même dans le Hard) changent, et les Scorpions vont tenter par tous les moyens de survivre à cette décennie des plus curieuse...Sur le plan musical en tout cas.

 
Une section rythmique (mythique en un sens) qui s'en va, mais surtout des albums hésitants... Ce troisième chapitre des Scorpions aurait bien pu (et dû) leur être fatal. Mais contre toute attente...
A l'aube des années 2000, Scorpions n'est plus un groupe 100% allemand. James Kottak  (l'ex Kingdom Come) tient les baguettes depuis 93 et est américain. Le nouveau bassiste, Pawel Maciwoda, est originaire de Pologne.

Scorpions ! Une bête à la peau très dure

Chapitre 4 : Quand Unbreakable parait en 2004, Scorpions retrouve enfin de son lointain crédit. Beaucoup n'y croyait plus, mais pourtant... Le groupe revenait alors clairement à certains de ses fondamentaux. De ceux qui avaient contribué au succès du groupe des années auparavant. Finies les expérimentations. Finies les récréations de type répertoire à la sauce Philharmonique et/ou acoustique, qui, même dans leurs relatives réussites, montrait aussi et d'abord un groupe tout simplement en panne d'une vraie inspiration. Un peu plus tard, Humanity Hour 1 (2007), en plus de confirmer le retour de la formation à une forme presque insolente, nous prouvait surtout qu’elle était aussi capable de se réinventer,  même après autant d'années.

Et maintenant ?

En 2010, Scorpions, non content de tourner intensivement aux quatre coins de la planète, trouve encore le temps de publier ce qui fait désormais office de dernier album, et dont je me propose de vous parler, enfin ! 
Euh juste un peu !

Le disque : Sting In The Tail

Tuons le suspense immédiatement. Car si les riffs de Rudolf Schenker nous ramènent assez facilement à ce qu'il pouvait nous offrir sur un album tel que « Love at first Sting » (1984), c’est ici d'avantage en direction de «  Crazy World » que « Sting in the Tail » nous renvoie. On pense ainsi à un morceau comme "Tease me Please Me" rien qu'en écoutant chanter Klaus Meine sur « Raised on Rock » ouvrant l’album. Le parfum de "Send me an Angel" n'est pas loin non plus, au détour de quelques-unes des ballades de l'album ? En ce qui me concerne, je les trouve plutôt réussies (le modèle étant déposé depuis des lustres), sans être transcendantes pour autant. Quand même ! L'album se clôt par un "The Best is yet to Come" des plus fédérateurs. Ce titre est définitivement excellent.
Le groupe se paye en plus le luxe de s'offrir sa meilleure production en terme de qualité de prise son. Celle-ci est tout simplement irréprochable.
Du côté des musiciens, c'est à peu près équivalent. A ceci près que Mathias Jabs semble être le grand absent du disque. Je cherche ses solos en permanence. A l'inverse, Rudolf  et Klaus donnent ici le meilleur d'eux-mêmes. Car si en concert, le chanteur est à la peine depuis maintenant quelques années, sur albums (et celui-ci en particulier) c'est une autre paire de manches. Superbe performance de sa part.

… Il y a toujours aussi une Fin

A l'écoute de ce dernier album (vraiment dernier !?), on ressent en permanence le plaisir que tous ont eu à célébrer leurs 40 ans de carrières. De ce fait, c'est véritablement à la fête et à la gloire de ce Rock là (le leur) que les Scorpions ont souhaité nous convier une dernière fois. Les intitulés de 4 des titres de Sting in the Tail en atteste : "Raised on Rock", "Let's Rock", "Rock Zone" et "Spirit of Rock". Tout est dit.
Notons que tous les groupes d'une telle longévité ne mettent pas fin à leur carrière de façon aussi convaincante et réussie que celle-ci.

Dernière minute.

Le groupe a d’ores et déjà prévu de revenir donner des concerts chez nous (en France) en 2012 (c’est à vos risques puisque… -voir plus haut-), alors qu’on nous annonce dans le même temps la parution prochaine d’un album (double ?) constitué de reprises et de relectures de quelques uns de leurs propres standards. Ah non ! Pas ça !!!! 

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8 commentaires:

  1. Merci d'enrichir ma maigre culture musicale par cet article très agréable à lire et vive les papys rockers!!!!!!!!

    Vivement la suite.

    Mélanbiance née sous le signe du scorpion

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  2. Shuffle master20/10/11 20:19

    Scorpions über alles!

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  3. mais alors, je croyais qu'ils prenaient leur retraite. Vont faire une tournée d'adieu tous les ans pendant encore 20 ans, ma parole

    Christian selmogue

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  4. Non Christian. Au sortir de cet album, le groupe avait annoncé une très longue tournée d'adieu s'étalant sur près de 3 ans. Elle devrait donc prendre fin dans le courant de 2012/13. Y parviendront-ils ? C'est une autre affaire.

    La prévision de sortie d'un album de reprises de leur part ne me gêne pas outre mesure. Scorpions étant loin d'en avoir abusé durant toute sa carrière. De mémoire il y a eu "Can't explain" des Who dans les années 90, plus 3 autres relectures du "Drive" des Cars, du "Love of my Life" de Queen et du " Dust in the Wind" de Kansas sur le Live acoustique "Acoustica".
    En revanche, réenregistrer certains de leurs succès d'hier, là je cri au sacrilège !

    Merci de votre intérêt à tous.

    Le Chaméléon.

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  5. Ach Skorpions !!! Kolossal Bonheur !!! Mein erste Konzert als ich 18 Jahren alt war. Die "Love at first sting" Tournée, und in diese Epoke, Skorpions war ein richtige Rock-Gruppe, keine grosse Merdum mit Zücher.
    Und ça fait vraiment sehr longtemps que je ne sprichst plus du tout le Deutsch. Dieter Neumann un Ursula Schmitt sind schon vorbei...
    Und Rammstein ist nicht interessant genug um mich Deutsch wieder zu lernen wollen.
    Es gibt nur dieser lieber Ludwig mit seiner Symphonie n°9 :
    Freude, schöner Götterfunken
    Tochter aus Elysium,
    Wir betreten feuertrunken,
    Himmlische, dein Heiligtum!
    Deine Zauber binden wieder
    Was die Mode streng geteilt;
    Alle Menschen werden Brüder,
    Wo dein saufter Flügel weilt.

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  6. Schulle Meister24/10/11 12:19

    Weissen Sie ob die Bahnhoff weit von hier ist? ( de mémoire...)

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  7. On t'a reconnu Shuffle !!!!

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  8. *continue à fouiner dans les articles*

    C'est là que je me rends compte que j'ai suivi ce groupe pendant la moitié de sa carrière, à savoir vingt ans. J'ai découvert en 90 — je crois — quand mon frère avait acheté une très bonne compil appelée "Best of Rockers and Ballads" (je ne sais pas si on peut encore la trouver dans le commerce) avec tous les meilleurs morceaux des albums entre Lovedrive et Savage Amusement, avec en plus deux inédits, Can't Explain et Hey You. Après, tous les albums finissaient sur mes étagères à leur sortie, plus les vieux. A noter que dans les années 90, Lonesome Crow était très, très difficile à trouver, ç'a un peu été notre Graal à moi et au frangin pendant quatre ans. Mon exemplaire, d'ailleurs, vient de Grande Bretagne.

    La division en chapitres de l'histoire du groupe est, à mon sens, très juste. Les albums des années 70 ont un cachet un peu particulier, on y trouve des relents du mouvement musical de l'époque en Allemagne, le Kosmischen Rock, même si certains titres comme Pictured Life et In Trance ont su rester remarquablement actuels, d'ailleurs ils ont été joués en concert jusque récemment. We'll Burn the Sky reste un cas à part, c'est vraiment un morceau emblématique en plus de dépoter sa mémé musicalement parlant. Après, les années 80 ont effectivement été leur grande époque même si c'est déjà avec les ballades qu'ils se sont fait connaître. Outre Still loving you, Wind of Change et Send me an Angel, on pouvait entendre Believe in Love de temps en temps sur les ondes préférées de Tata Ghislaine, les RMC et compagnie. Les années 90… je ne sais pas. Je reste persuadée que Face the Heat est un très bon disque, du moins dans les titres rock. Les ballades, Woman exceptée, sont toutes tristement neuneu, ça fait slow des boums pour ados, avec ou sans Sophie Marceau. Pure Instinct est… le plus mauvais album du groupe à mon sens. Trop de ballades tartipouêt, des morceaux saturés pas assez accomplis… là, ça sentait juste le roussi pour les bêtes à pince. Eye 2 Eye est un omni. Un objet musical non identifié. Y a encore des ballades (Obsession, Skywriter, etc.) mais des morceaux rock qui dépotent (Mysterious, Mind like a Tree et le splendidissimentesque Aleyah) et… des trucs bizarres. Du bist so Schmutzig, ce morceau en allemand avec des bouts de rap dedans, cinq ans avant Linkin Park. Après, Unbreakable, j'avoue que je le connais très mal et les deux derniers albums… bah ils sont bons. J'ai été un peu perplexe la première fois que j'ai entendu la fin du morceau Humanity, avec cette reprise instru du refrain façon fanfare avec cette voix d'enfant qui dit "It's time". C'est… perturbant.

    *ne pas relire ce commentaire et le poster les yeux fermés*

    *mode flood, la fin*

    P.S. L'album Unplugged sorti l'hiver dernier est très bien aussi. Là, ils ne se sont pas foutus de nous. Des morceaux rares autant que des tubes. Comme s'ils revisitaient l'ensemble de leur carrière. Mieux qu'un énième best of pourri.

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