A l'origine, cette émission de la BBC voulue par Mick Jagger, devait être diffusée pour les fêtes de Noël 1968. Tout ce que le Swinging London comportait de stars, se devait d’être présent. Mais déjà le père Jagger digérait ces premières leçons de marketing-image, et peu satisfait du résultat artistique des prestations, il remisa l’enregistrement dans un tiroir, pendant 25 ans. De plus, Jagger devait être échaudé par sa récente expérience avec Jean Luc Godard, qui avait mixé l’enregistrement de la chanson « Sympathy for the Devil » avec un manifeste marxiste dans le film ONE + ONE !
Disons-le, tout n'est pas réussi dans ce show. D'abord, la réalisation est plutôt coincée, manque cruellement de folie, d'inspiration. On reste dans le même registre que Maritie et Gilbert Carpentier filmant Carlos, Sylvie Vartan, Joe Dassin et Henri Salvador faisant les zouaves pour le réveillon ! Ensuite, on peut regretter que les musiciens présents ne se mélangent pas (ce qui était au moins le cas chez les Carpentier, où Cloclo pouvait chanter du Michèle Torr). The Who nous balancant un "Satisfaction" ça aurait eu de la gueule, non ? Surtout quand on compare les jeux aux baguettes de Charile Watts et Keith Moon ! Mais non, chacun joue ses titres dans son coin, et si on espérait une jam finale d'anthologie, elle n'a pas eu lieu, ou alors hors caméra. Mick Jagger souhaitait être certain que les Stones fussent les seules vedettes ce soir-là...
Jethro Tull
Par contre quelle affiche ! A faire pâlir les Drucker et autres Nagui ! Ce même Nagui qui réclame des standing-ovations ostentatoires à son public de moutons pour une minette québéquoise qui n’a pondu que trois chansons dans sa vie. Au Rock’n’roll Circus, il serait devenu dingue. Sous un chapiteau de cirque, dont le public est affublé de ponchos jaune et rouge et de chapeaux ridicules, défilent The Who, Jethro Tull, Taj Mahal, et cet obscur groupe de blues, les Dirty Mac. Les Dirty quoi ? C’est qui ça ? Et bien c’est John Lennon chant/guitare, Eric Clapton à la guitare, Mitch Mitchell à la batterie et Keith Richards à la basse, pour un « Yer blues » tout à fait convaincant. Suivi d’une impro improbable avec un violoniste qui se demande ce qui l’a poussé à venir là, un peu paumé au milieu de ces hippies, et qui jette des coups d’œil inquiets alentours pour savoir quand le morceau s'arrêtera ! Arrive là-dessus la très énervante Yoko Ono, qui pleurniche et hulule dans le micro, dans une de ses prestations "arty" comme seule La Veuve Pipo en avait le secret ! (et je me souviens d’une autre de ces prestations, en concert, avec un Clapton hilare devant les gesticulations vocales de Yoko, se planquant derrière les amplis pour réprimer son fou-rire).
The Who
La palme revient donc aux Dirty Mac, et aux Who, qui enchaînent quelques titres rageurs à souhait. Les Stones concluent le spectacle avec 5 ou 6 titres, dont le magnifique "No expectation", et « Sympathy » où Jagger exhibe ses tatouages au feutre ! Sur le morceau final, « Salt of the earth » chanté assis dans le public, il faut être attentif : regardez comme Mick Jagger ne semble par apprécier du tout les frasques de Pete Townsend (comme déguisé en évêque !) et de Keith Moon, complètement barrés, avec la complicité de Marianne Faithfull... Un régal ! Le vrai moment de folie de cette émission.
THE BEATLES + THE ROLLING STONES + CREAM + JIMI HENDRIX EXPERIENCE... pour le prix d'un : THE DIRTY MAC. Et en plus, ils jouent un blues...
Ce ROLLING STONES ROCK’N’ROLL CIRCUS, à défaut d'être musicalement au top niveau, restera un moment d'anthologie, valant pour le rassemblement de musiciens exceptionnels, et l'occasion de voir Brian Jones encore de ce monde, pour sa dernière apparition publique. Dans six mois, la première tête pensante des Stones plongera une dernière fois dans sa piscine. Et à la voir, sa tête, il fallait sans doute mieux, hélas, que tout cela s'arrête...
Brian Jones (1942-1969) membre du club des "27" : Hendrix, Joplin, Morisson, et Cobain.
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RépondreSupprimerDans le club, figure également un certain Robert Johnson (dont la cause du décès n'a jamais été élucidée).
RépondreSupprimerIl y a aussi Leslie Harvey (électrocuté), Alan Wilson (s'est ou "a été" suicidé aux Barbies-Turiks), Kristen Pfaff (Hole -amie très proche de Corbain, décédé peu de temps après lui : c'est louche...), Gary Thain (Hartley Band, Uriah-Heep - échappe à l'électrocution, une maladie, mais l'héro le finira...), le chanteur des Grateful-Dead.
Une théorie sérieuse, développée après de multiples enquêtes dans les milieux occultes les plus fermés et les plus sombres, toutes ces personnes auraient conclu un accord avec une entité démoniaque, pour s'assurer le succès, ou/et une vie exaltante, ou/et le talent. Le prix : mourir dans la souffrance à 27 ans.
Et que dire de ceux qui ont survécu à l'état de légumineux ???
RépondreSupprimerKeith Richards... Jimmy Page dans les années 90. Depuis quelques années, il a du renouveler le bail démoniaque, il va bien mieux !!!
et le "sale mac" est un pur bonheur !!!
RépondreSupprimerEt Lemmy ? et Ozzy ? ....
RépondreSupprimerCeux-là on eu droit à un renouvellement du bail. Un, parce qu'ils ont fait du bon boulot (notamment au niveau de l'image, plus la réhabilitation de Crowley), et 2, parce qu'ils ramènent de nouveaux fidèles, ou pigeons. Herk ! Herk ! Herk !
RépondreSupprimerSur le fond, rien à dire. Sur les émissions de variétés, quand on voit l'insupportable Nagui (avatar beur/branché de Drucker), on regrette les Carpentier.
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