lundi 28 juin 2010

SAMMY HAGAR - " Live 1980 " (1983) par Bruno

Sammy Live & Déchaîné (Unchained)


   « La raison pour laquelle j'ai commencé n'était pas pour devenir une rock star, c'était juste pour jouer de la musique » rappela
Sammy Hagar à Rolling Stone ...

     La presse « spécialisée » française a affublé, des années 70 jusqu'au début des années 80, Sammy Hagar des pires sobriquets (et des plus faciles). Surtout on l'accusait de faire une musique insipide, FM, calibrée, et sans conviction (!?). Certes, ses albums ne sont pas exempts de défauts, et certains ont mal vieillis, mais écrire que Sammy manque de conviction est une gageure. Car l'homme, depuis son premier enregistrement avec le faramineux « Montrose », un manifeste hors du temps, n'a jamais cessé de faire de son mieux, et de délivrer une musique sincère. Et souvent incomprise par nos « journalistes » (mais se sont-ils seulement donnés la peine d'écouter ?). 

   Insuffler un peu de lyrisme dans son Rock, ne signifie nullement que l'on a fait des concessions. Hagar était déjà célèbre aux USA dans les années 70, avec des albums placés dans les charts (certes, sans parvenir à faire un carton avant 1980), remplissait aisément les salles, et le gaillard fit de nombreux émules. Maintenant, il est possible que dans les années 80, quelques temps avant son intégration dans Van Halen, comme tant d'autres à l'époque, il ait succombé à une (sur-) production formatée 
(imposée ?) . Mais, là n'est pas le sujet.

     Ici, il est question d'un témoignage des prestations en public du Red Rocker. Il y débordait d'énergie, préférant interpréter ses titres les plus durs, afin de terrasser son public, le rendre exsangue avec un déploiement sans retenue d'agression électrique.
   Pour preuve, ce live, sobrement baptisé « Live 1980 ». Un live qui bénéficie de l'apport des précédents «Street Machine» et « Danger Zone » ; deux albums quelque peu inégaux, sortis tous deux en 1979, mais valant leur pesant de pépites car comportant alors les titres Hard-Rock les plus aboutis et les plus francs du collier de Sammy.

      Ce live a une énergie débordante, sentant la sueur, la chaleur des lampes d'amplis, et les grosses guitares. Point de claviers. A l'image de la pochette, Sammy tient autant de la prestation physique que musicale. Le son est certes quelque peu crade (garanti sans overdubs, d'ailleurs une note au dos de la pochette spécifiait : « this performance is uncensored and contains adult language which may be considered offensive »), mais la priorité est à l'efficacité et l'urgence, et aucunement aux fioritures. 
   En effet, après une entrée en matière délivrée par un moteur de Ford Mustang démarrant sur des chapeaux de roues ("Trans Am"), tous les titres s'enchaînent pour vous tenir à la gorge, vous empêchant ainsi de reprendre votre souffle jusqu'à "Danger Zone" (seul titre faible, un égarement Sabbathien néo-psychédélique), avant de reprendre de plus belle avec le tonitruant "Space Station #5" - une récupération du premier album de Montrose -, qui s'accélère pour finir en apothéose, en explosion sonore. Notons également « Plain Jane », sympathique power-pop calé entre un « Love & Money » furibond et « 20th Century Man », essence de pur Hard-Rock. 


    Sammy éructe parfois plus qu'il ne chante, on le sent transporté par les rythmes effrénés, semblant parfois lutter pour ne pas se laisser emporté et laisser libre cours à son "trop plein" d'énergie. Pas de temps mort. Une seule envie, celle de monter le son et de se laisser porter par cette débauche d'énergie. Un véritable volcan crachant sa lave de Hard-rock US.

     Seulement huit titres, mais c'est pour en remettre de suite une tartine. Sammy Hagar n'a jamais rien fait de plus dur ou d'agressif que ce "Live 1980" (même avec Van Halen). Et de tous les live du Red Rocker, édités entre 1977 et 1990, celui-ci est sans contestation le meilleur.

  1. Trans Am (Highway wonderland) - 5:15
  2. Love or Money - 3:57
  3. Plain Jane - 2:26
  4. 20th Century Man - 3:59
  5. This Planet's on fire (Burn in Hell) - 5:14
  6. In the Night (entering the Danger Zone) - 1:26
  7. The Danger Zone - 5:00
  8. Space Station #5 - 4:25 (Hagar / Ronnie Montrose)





Play it A DONF !


"Plain Jane" enchaîné à "20th Century Man"



2 commentaires:

  1. ... Bon, ok, je vais faire un effort... et écouter le caniche blond hurleur en spandex rouge...
    :oD

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  2. On peut écouter l'album intégralement sur Youtube (2 titres par sélection, comme ci-dessus) ; ainsi pas de mauvaise surprise.

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