lundi 14 juin 2010

COLD SUN - "Dark Shadows" (1970 ) par ROCKIN'-JL


Must du Texas psychédélique


Dark Shadows du groupe Cold Sun voila bien un album qui revient de loin dont je vais vous conter l'histoire: il fut enregistré en 1970 au Texas dans les légendaires studios Sonobeat, là même ou fut mis en boite le premier Johnny Winter ou le LP de Mariani Perpetuum Mobile. Non commercialisées les bandes vont dormir 20 ans dans les cartons de Billy Miller le leader de ce groupe éphémère avant d'être redécouvertes et exploitées par le label Rockadelic qui en presse quelques centaines de 33 tours . Devenu culte dans le milieu des collectionneurs de disques psyché des 70's , il devient un des collectors les plus chers et recherchés ; avant cette luxueuse réédition cd du label allemand World In Sound qui le met à portée de toutes les bourses , et cet article qui en fera - enfin peut-être - le futur no 1 des ventes devant les usurpateurs de Black Eyed Peas , Coldplay et compagnie avant une reformation et une tournée avec Muse en première partie.. .


Le décor étant posé , intéressons nous a la zic de ce froid soleil, et à ces Dark shadows . Soleil froid, ombres sombres ,on est dans le même registre finalement et cela nous éclaire ( ?) un peu sur le son de ces hurluberlus , quelque part entre les Doors, le Velvet Undergroud et surtout le 13th Floor Elevators , influence majeure évidente. Autant le dire de suite la prod, c'est pas du Wall Of Sound, cet ovni a plutôt été enregistré dans une cave ou un grenier voire même sur Mars, mais cela fait partie de son charme.. Ici pas d'orgues ou de chœurs ou d'arrangements sophistiqués qui ont pollué trop des albums de cette époque, le minimalisme règne avec ce chant de Miller, halluciné , hanté, entre le roi lézard (Jim Morisson pour la poignée d'ignares qui m'ont lu jusque là) et Lou Reed, posé sur la rythmique de Mike Waugh (bass) et Hugh Patton (drums) , les éclairs distordus de la fuzz guitare de Tom McGarrigle tour a tour mélodique et heavy , et surtout ce son incroyable de l'electric autoharp Fender de Billy Miller, instrument improbable d'où il tire des sons qui oscillent entre folie et poésie. Miller qui sera d'ailleurs ensuite des aventures solo avec les Aliens de son vieux pote allumé Roky Erikson, ex ascensoristes du 13eme étage . Jello Biafra (ex Dead Kennedys) qui signe les notes de pochette en dit que c'est le meilleur disque de rock psyché US des seventies, il charrie un peu, mais dans le top 10, c'est sur. Dans le «Temple Of Psychedelia» sur que c'est ça qu'on entend, cette musique profonde intense presque cabalistique, les lyrics ne sont pas en reste, de la vraie poésie mystique sous acide..



Aux longs morceaux de divagations dark psyché aux changements de rythmes et rebondissements incessants ("Here In the year", "Fall", "Ra-Ma"), quelque part entre le "Dark Star" du Grateful Dead et les planants teutons du Kraukrock, succèdent des morceaux plus courts de pur rock psyché comme "South Texas" ou "Twisted Flower", ce dernier chanté avec profondeur par le bassiste, plus 2 titres live en bonus, "Again" et "Mind Aura". Un album fort, mélancolique parfois et surtout complètement barré à réserver aux oreilles averties. Amateurs du 13th Floor et plus généralement de heavy-acid- psyché seventies , précipitez vous, et pendant que vous y êtes , prenez aussi "The Evil One" de Roky Erickson et "Power Plant" de Golden Dawn, vous mangerez des pâtes premier prix pendant 15 jours, tant pis...

9 titres 61 :41 livret complet 14 pages avec notes de Jello Biafra , de Billy Miller , photos et détail des musiciens et instruments ; du beau travail.




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