MAXIME Le FORESTIER : ”Mon Frère“ (1972) par Pat Slade
Un album culte qui fête ses 53 ans et qui aura été la bande-son de toute une génération.
Maxime le poète engagé
De son vrai nom Bruno Le Forestier, il
s’était déjà fait connaitre avec ”La Petite Fugue“ en 1969 que chantera sa sœur
Catherine. Ils l'ont écrite tous les deux alors que
Maxime était encore à
l'armée. La chose étonnante est qu’il ne l’enregistrera qu’en 1995 sur
l’album ”Passer Ma Route“. Les années 70 permettent à
Maxime le Forestier de révéler son
talent.
Il compose la musique d'une comédie musicale ”Oh ! America“. Puis il part à l'aventure avec sa sœur et parcourt les Etats-Unis, où
il se découvre des liens très forts avec les hippies. Il a 23 ans quand
sort son premier album sans titre (retittré plus tard ”Mon Frère“).
Un jour au siège de la maison Polydor, la réunion de promotion du
premier album de Maxime le Forestier.
Son directeur artistique
Jacques Bedos a volé des séances de
studio à Serge Reggiani pour lui
permettre d’enregistrer. Il croit en son poulain. Pour la pochette, la
maison de disque n’a débloqué aucun budget. Un ami photographe fera
quelques clichés de Maxime sur la butte
Montmartre adossé à un mur sur lequel
Jacques Bedos a fixé une rose… avec du
scotch. Le PDG de Polydor prend l’objet de déclare à qui veut
l’entendre :”Jolie pochette monsieur Bedos, malheureusement, il n’y a rien à l’intérieur.“ Polydor vendra un million et demi d’exemplaires. Des années plus
tard, le jugement du PDG fait encore la joie des banquets showbiztiques.
L’album devient culte. Il deviendra la bande-son de toute une
génération.
”Mon Frère“ : une chanson prémonitoire, il grandit entouré de sa mère
traductrice et de ses deux sœurs aînées musiciennes, il découvre la guitare qu’il apprend en autodidacte, il compose des
chansons dans lesquelles il exprime sa révolte. ”Mon Frère“ c’est son confident imaginaire, il ne savait pas quand il écrira la
chanson qu’il avait un demi frère en Angleterre suite au second
mariage de son père. ”Éducation sentimentale" : une chanson à travers laquelle
Maxime Le Forestier évoquait avec
poésie les amours juvéniles, nous sommes loin de Gustave Flaubert. ”La rouille“ : 53 ans se sont écoulés depuis sa sortie en 1972 et pourtant que de
paroles et de musiques sont restées bien gravées dans la mémoire, à
l'image de ce vers écrit par et qui reste tellement vrai:
"Avec le temps tout se dénoue...". ”Mourir pour une nuit“ : une belle orchestration sur des paroles pas toujours très
réjouissante. ”Marie, Pierre et Charlemagne“ : à l’école à une époque certains apprenaient soit ”Mon Frère“ soit ”San-Francisco“, pour moi ce fut celle-ci et cette chanson va me traumatiser,
pourtant avec le recul et son accompagnement à la harpe ce morceau est
magnifique.
Avec Joan Baez
”Comme un arbre“ Une chanson de la génération post-68 ; écologie et respect de
l’environnement. un envol libertaire face à la société française
coincée du début des années 70. Sa réputation de chanteur bohème et
contestataire sera ainsi lancée. ”Fontenay-aux-Roses“ une chanson légère, un hommage aux jeunes filles de l'ENS (École normal supérieur) avec des paroles de
Jean-Pierre Kernoa qui écrira aussi
celle de ”La Rouille“, ”Éducation Sentimental“ et ”Mourir pour une nuit“. ”Parachutiste“ : un titre antimilitariste qui provoquera une vive polémique. C’est
le passage de Maxime dans les troupes
aéroportées qui lui inspirera cette chanson. Il ne va pas sans dire
qu’elle sera censurée sur les radios de tous poils.
Joan Baez l’interprètera l’année
suivante de sa sortie. ”Je ne sais rien faire“ une petite bluette jazzy sympa.
”San-Francisco“ : l'histoire de la communauté hippie Hunga Dunga et de la maison
bleue
où se côtoient entre autres des déserteurs du Viet-Nam et des
homosexuels où Maxime et sa sœur
resteront plusieurs semaines. De retour en France,
Maxime reçoit une lettre accompagnée
de dessins que lui ont envoyé les habitants de la maison bleue, ne
parlant pas la langue de Shakespeare,
pour les remercier, il décide de leur envoyer une chanson plutôt qu'un
courrier et c'est ainsi qu'il écrit et compose ”San-Francisco“.
Pour les 40 ans de carrière du chanteur, une plaque sera apposée sur
la maison qui entre temps avait été repeinte en vert mais qui
retrouvera pour l’occasion sa couleur d’origine et le chanteur donnera
le dernier coup de pinceau. ”Ca sert a quoi“ : un faux air de gospel et toujours des paroles à la ligne
pure.
Il saura s’entourer de très bons musiciens comme
Georges Harvanitas,
Maurice Vander,
Joël Favreau et sa sœur
Catherine pour ne citer que ceux là.
Merci Monsieur le PDG de Polydor de l’époque pour votre
clairvoyance.
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