mardi 22 juillet 2025

MAXIME Le FORESTIER : ”Mon Frère“ (1972) par Pat Slade


Un album culte qui fête ses 53 ans et qui aura été la bande-son de toute une génération.



Maxime le poète engagé





De son vrai nom Bruno Le Forestier, il s’était déjà fait connaitre avec ”La Petite Fugue“ en 1969 que chantera sa sœur Catherine. Ils l'ont écrite tous les deux alors que Maxime était encore à l'armée. La chose étonnante est qu’il ne l’enregistrera qu’en 1995 sur l’album ”Passer Ma Route“. Les années 70 permettent à Maxime le Forestier de révéler son talent. Il compose la musique d'une comédie musicale ”Oh ! America“. Puis il part à l'aventure avec sa sœur et parcourt les Etats-Unis, où il se découvre des liens très forts avec les hippies. Il a 23 ans quand sort son premier album sans titre (retittré plus tard ”Mon Frère).

Un jour au siège de la maison Polydor, la réunion de promotion du premier album de Maxime le Forestier. Son directeur artistique Jacques Bedos a volé des séances de studio à Serge Reggiani pour lui permettre d’enregistrer. Il croit en son poulain. Pour la pochette, la maison de disque n’a débloqué aucun budget. Un ami photographe fera quelques clichés de Maxime sur la butte Montmartre adossé à un mur sur lequel Jacques Bedos a fixé une rose… avec du scotch. Le PDG de Polydor prend l’objet de déclare à qui veut l’entendre :”Jolie pochette monsieur Bedos, malheureusement, il n’y a rien à l’intérieur.“ Polydor vendra un million et demi d’exemplaires. Des années plus tard, le jugement du PDG fait encore la joie des banquets showbiztiques. L’album devient culte. Il deviendra la bande-son de toute une génération.

Mon Frère“ : une chanson prémonitoire, il grandit entouré de sa mère traductrice et de ses deux sœurs aînées musiciennes, il découvre la guitare qu’il apprend en autodidacte, il compose des chansons dans lesquelles il exprime sa révolte. ”Mon Frère“ c’est son confident imaginaire, il ne savait pas quand il écrira la chanson qu’il avait un demi frère en Angleterre suite au second mariage de son père. ”Éducation sentimentale" : une chanson à travers laquelle Maxime Le Forestier évoquait avec poésie les amours juvéniles, nous sommes loin de Gustave Flaubert. ”La rouille“ : 53 ans se sont écoulés depuis sa sortie en 1972 et pourtant que de paroles et de musiques sont restées bien gravées dans la mémoire, à l'image de ce vers écrit par et qui reste tellement vrai: "Avec le temps tout se dénoue...". ”Mourir pour une nuit“ : une belle orchestration sur des paroles pas toujours très réjouissante. ”Marie, Pierre et Charlemagne“ : à l’école à une époque certains apprenaient soit ”Mon Frère“ soit ”San-Francisco“, pour moi ce fut celle-ci et cette chanson va me traumatiser, pourtant avec le recul et son accompagnement à la harpe ce morceau est magnifique. 

Avec Joan Baez
Comme un arbre“ Une chanson de la génération post-68 ; écologie et respect de l’environnement. un envol libertaire face à la société française coincée du début des années 70. Sa réputation de chanteur bohème et contestataire sera ainsi lancée. ”Fontenay-aux-Roses“ une chanson légère, un hommage aux jeunes filles de l'ENS (École normal supérieur) avec des paroles de Jean-Pierre Kernoa qui écrira aussi celle de ”La Rouille“, ”Éducation Sentimental“ et ”Mourir pour une nuit“. ”Parachutiste“ : un titre antimilitariste qui provoquera une vive polémique. C’est le passage de Maxime dans les troupes aéroportées qui lui inspirera cette chanson. Il ne va pas sans dire qu’elle sera censurée sur les radios de tous poils. Joan Baez l’interprètera l’année suivante de sa sortie. ”Je ne sais rien faire“ une petite bluette jazzy sympa.

San-Francisco“ : l'histoire de la communauté hippie Hunga Dunga et de la maison bleue où se côtoient entre autres des déserteurs du Viet-Nam et des homosexuels où Maxime et sa sœur resteront plusieurs semaines. De retour en France, Maxime reçoit une lettre accompagnée de dessins que lui ont envoyé les habitants de la maison bleue, ne parlant pas la langue de Shakespeare, pour les remercier, il décide de leur envoyer une chanson plutôt qu'un courrier et c'est ainsi qu'il écrit et compose ”San-Francisco“. 

Pour les 40 ans de carrière du chanteur, une plaque sera apposée sur la maison qui entre temps avait été repeinte en vert mais qui retrouvera pour l’occasion sa couleur d’origine et le chanteur donnera le dernier coup de pinceau. ”Ca sert a quoi“ : un faux air de gospel et toujours des paroles à la ligne pure.

Il saura s’entourer de très bons musiciens comme Georges Harvanitas, Maurice Vander, Joël Favreau et sa sœur Catherine pour ne citer que ceux là.

Merci Monsieur le PDG de Polydor de l’époque pour votre clairvoyance.


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