jeudi 8 novembre 2018

STARETZ "From lead to gold" (2018)



"From lead to gold", "du plomb à l'or " in french, voila un joli titre, espérons toutefois que ces gars aient comme le roi Midas le pouvoir de transformer tout ce qu’ils touchent en or et que l'on n'ai pas affaire à un alliage vulgaire made in China. Mais revenons sur le genèse de ce groupe, français, fondé en 2013 par 3 rockers ayant déjà pas mal roulé leurs bosses dans le petit monde du rock'n'roll : Serge Fabre (chant, guitare), Eric Baldini (basse) et Philippe Lombardi (guitare), un premier album suit rapidement ("Panettone boogie") mais en 2015 le groupe doit traverser l'épreuve du décès de Philippe Lombardi. Le groupe décide de continuer,  s'adjoint un jeune guitariste Pablo Acedo  et enregistre un second album "Go down south". J'avoue ne pas connaitre ces 2 premiers albums donc c'est d'une oreille totalement neuve que  je me prépare à écouter ce nouvel opus, non sans une certaine curiosité et impatience. Outre les musiciens précités  on retrouve à la batterie Jacques Raffanel et comme musiciens additionnels  Loïc Laporte (saxo), Christian Seminor (congas) et Olivier Cussac (orgue Hammond, farfisa, mandoline, piano, trompette, violons, wurlitzer) , plus des choristes , dont Felix Jordan, guitariste du groupe Sabotage. Olivier Cussac est aussi le producteur de l'affaire, au studio Condorcet de Toulouse qu'il dirige depuis 2007, lieu mythique créé au début des 70's et qui vit passer dans ses murs Nougaro, Cabrel, Sardou ou Lionel Hampton . (aux dernières nouvelles, ce studio est promis à la démolition  par la mairie  pour "réfection" du quartier(!)  et aucun lieu de remplacement n'a encore été proposé...)
@photo Franck Alix

Treize nouvelles compos signées Serge Fabre au programme  et pour débuter "St. John's Eve" un climat envoûtant, des guitares bien ciselées, un coup d'orgue par dessus, une voix faussement nonchalante, à la Lou Reed; un début qui donne envie d'en savoir plus. Sur  "Smell of fire"  c'est le saxo jazzy de Loïc Laporte qui s'illustre et toujours ces guitares et cet orgue qui apporte une touche psyché /garage sixties. "Tchi Tchi Kokomo" voit Serge Fabre sortir l'harmonica, les guitares sont nerveuses, on n'est pas si loin d'un pub rock à la Dr Feelgood, l'orgue en sus,  puis "That's fine for me" ralenti le tempo, saxo et cuivres sont encore bien exposés. Encore une nouvelle facette avec "You can't deny", "stonien" en diable, tout comme plusieurs autres titres ("Silver snake" , "Bitter streets" , "She's coming around " ) alors que "Lonesome King" ferait un titre parfait de BO de road movie.  On en arrive au morceau titre "From lead to gold " au beat funky avec un solo de sax final décoiffant; sur "Hey! Sweet Mama on commence avec un coup d'harmo avant de s'embarquer dans un swamp blues/rock traînant et  vénéneux ,  "Memories' Box"  est un parfait exemple du rock bien léché que peut produire Staretz et pour conclure  "Almost blind ", mid tempo avec des percussions qui assurent un tempo mystérieux, il y a du vaudou là dessous c'est sur, ces gars auraient ils rencontré Dr John dans les bayous de la Garonne?

Je ne voudrai pas avoir l'air trop dithyrambique ni survendre le produit - je n'y ai d'ailleurs aucun intérêt, ne connais pas ces gars et ne touche aucune commission de la maison de disques..- mais cet album est en tous points remarquable, mixant des influences soul, funk, blues, garage, Stones, Lou Reed , Big Star, Tom Petty, the Band, Springsteen et sortant de sa marmite son propre son plein de feeling et de groove, les compos et arrangements sont soignées, les instruments bien mis en valeur.
 Je vais encore me mettre en colère face à la sous médiatisation de la bonne musique et la frilosité des maisons de disques, face aux daubes insipides qu'on nous rabâche partout, face aux goûts de chiottes  de mes concitoyens, mais je ne comprendrai pas que le présent album   passe inaperçu et ne rencontre pas son public.
Vous savez ce qu'il vous reste à faire...(bangrecords.net)

ROCKIN-JL


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